Après Stuttgart et Genève, Lyon succombe à la suprématie de Richard Vogel et United Touch
Richard Vogel et United Touch S ont brillamment remporté le Grand Prix Coupe du monde Longines de Lyon, cet après-midi à Eurexpo. Au terme d’un barrage à dix, l’Allemand et son prodigieux étalon ont devancé de seize centièmes de seconde le Néerlandais Harrie Smolders et Monaco, éternels deuxièmes, de vingt-six centièmes l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar et Legend, et de vingt-huit centièmes le meilleur Français, Julien Anquetin, quatrième avec Blood Diamond du Pont.
Richard Vogel et United Touch S sont capables de briller sur tous les terrains. Il ne faudrait point en douter, et il suffit de se souvenir de leur double sans-faute stratosphérique en finale de la Ligue des nations Longines au CSIO 5* de Barcelone, de leur troisième place dans le Grand Prix Rolex du CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle et de leur récente victoire à 1,55m au CSIO 5* de Calgary pour en (re)prendre conscience. Cependant, et de façon contre-intuitive compte tenu des mensurations exceptionnelles de l’étalon Westphalien de douze ans par Untouched et une mère par Lux, les concours indoor – et leurs arènes de dimensions réduites, par rapport à celles des terrains susmentionnés – sont en passe de devenir le jardin – pour ne pas dire le pré carré – de ce couple charismatique. Vainqueurs du Grand Prix Coupe du monde Longines de Stuttgart en 2022 et surtout du fabuleux Grand Prix Rolex du CSI 5* de Genève l’an passé, le grand Allemand et le Zlatan Ibrahimovic des pistes de saut d’obstacles, capables de couvrir cent mètres en un temps record et en un minimum de foulées, ont ajouté à leur tableau de chasse le Grand Prix Coupe du monde de Lyon. Également deuxième à Leipzig début 2023 avec Looping Luna, Richard Vogel en est donc à deux victoires et une deuxième place en seulement… trois apparitions en Ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde. Qui dit mieux?
Comme ses trente-neuf concurrents, tous accueillis en stars par un public plus nombreux et chaleureux que jamais à Eurexpo, Richard Vogel s’est d’abord attelé à sortir sans faute et dans le temps imparti du tour initial imaginé par le Professeur Grégory Bodo. Pour ne pas risquer de se faire punir par le chronomètre, le cavalier, partageant allègrement son temps entre l’Europe et les États-Unis, a pris une option osée en coupant devant l’oxer 14 pour se rendre du vertical 8 à l’oxer 9. Il aurait eu tort de s’en priver, et il a pu compter sur la puissance de son colosse pour en faire une option payante. Jeanne Sadran et le Belge Gilles Thomas, onze et douzième avec un point de temps, ainsi que le Suisse Steve Guerdat et l’Allemande Jana Wargers, treize et quatorzième avec deux points, auraient peut-être été du barrage s’ils en avaient fait autant avec les étalons Dexter de Kerglenn et Ermitage Kalone, et les juments Dynamix de Bélhème et Dorette.
Julien Anquetin et Cédric Hurel font chavirer Eurexpo
Dix hommes se sont affrontés en finale de cette épreuve dotée de 300.000 euros. L’ouvreur, Julien Anquetin, a placé la barre très haut avec Blood Diamond du Pont (SF, Diamant de Semilly x Arpège Pierreville), vainqueur du Grand Prix CSI 5* du Saut Hermès en mars au Grand Palais Éphémère. Le Normand, qui avait besoin de points dans sa quête de qualification pour la finale de la Coupe du monde, prévue en avril 2025 à Bâle, en a gagné treize au mérite de sa quatrième place finale. Deux centièmes de seconde plus rapide avec Legend (BWP, Ogano Sitte x Nabab de Rêve), l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar, troisième, en a inscrit quinze, soit un peu plus d’un tiers du total requis. Comme souvent, l’Autrichien Max Kühner aurait pu mettre tout le monde d’accord avec son fidèle Elektric Blue P (Brand, Eldorado van de Zeshoek x For Pleasure). Crédité du barrage le plus rapide, le couple a néanmoins fauché l’oxer 2, dernier effort du parcours réduit.
Comme vendredi et comme lors de neuf autres Grands Prix de niveau 5*, Harrie Smolders et Monaco (Holst, Cassini II x Contender), qui ont pris la tête pour dix centièmes de seconde et pour deux minutes seulement, ont dû se contenter de la deuxième place. Philosophe, le Néerlandais a préféré en rire qu’en pleurer – et il a bien raison! Dans la foulée, Richard Vogel et United Touch S, tout en puissance et en détente, ont serré leur tracé et abaissé de seize centièmes le temps de référence. Cette fois, la messe était dite.
L’Italien Lorenzo de Luca a joué le jeu avec Denver de Talma (SF, Vigo Cécé x Canturo), mais l’a payé de deux fautes, sur les oxers 9 et 5. Quant à Cédric Hurel et Fantasio Floreval (Z, Florian de la Vie x Clinton), ils ont signé un chouette double sans-faute, se classant sixièmes, juste derrière le Belge Grégory Wathelet et Bond JamesBond de Hay (SF, Diamant de Semilly x Kannan), tenants du titre et un rien moins flamboyants que l’an passé. Trois fautes, sur l’oxer 9 et le verticaux 7b et 6, ont émaillé le parcours du Brésilien Marlon Módolo Zanotelli et GB Diamantina (BH, Diamant de Semilly x Silvio II), dixièmes, tandis que le Belge Pieter Devos et Casual DV (Z, Cornet Obolensky x Cicero Z van Paemel) ont livré une nouvelle démonstration de leur immense potentiel en se classant septièmes au mérite du moins rapide des doubles sans-fautes.
Ainsi s’est achevée la trentième édition du salon Equita Lyon, qui a probablement accueilli plus de 200.000 visiteurs. Qui dit mieux dans l’Europe du cheval? La semaine prochaine, la Coupe du monde pose son barnum à Vérone, dans le cadre du salon Fiera Cavalli.
Revivez l’Equita Masters présenté par Hermès Sellier sur GRANDPRIX.tv et ce Grand Prix Coupe du monde Longines sur ClipMyHorse.tv. Ces deux épreuves ont été commentées en direct par Kamel Boudra et Laurent Élias.