À Lyon, la Coupe du monde a vu les Bleus entamer un nouveau cycle
Trois mois après les Jeux olympiques de Paris, et à quelques semaines de la fin du mandat de Henk Nooren, redevenu sélectionneur national depuis trois ans, les Bleus entament un nouveau cycle. Cela s’est vu hier après-midi dans le Grand Prix du CSI 5*-W de Lyon, troisième étape de la ligue de l’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde, auquel quinze Tricolores ont participé. Retour sur les prestations des Français, portés par Julien Anquetin, quatrième avec Blood Diamond du Pont.
Du fait de leur importance et de l’attention qu’ils suscitent, les Jeux olympiques constituent, en équitation comme dans bien d’autres sports, un véritable repère temporel. Ayant lieu tous les quatre ans, ils ouvrent et ferment des cycles de performances, d’autant plus quand ils ont lieu à domicile, puisqu’ils entraînent un surinvestissement de toutes les parties prenantes dans le but d’y performer à tout prix. Hier après-midi, le Grand Prix du CSI 5*-W de Lyon, à laquelle ont participé pas moins de quinze cavaliers tricolores, en a été le reflet. En effet, tandis qu’un seul des trois couples médaillés de bronze par équipes aux JO de Paris figurait sur la ligne de départ de cette troisième étape de la ligue de l’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde, les meilleures performances tricolores ont été plutôt réalisées par des cavaliers et chevaux en pleine ascension, à l’image de Julien Anquetin, quatrième et meilleur Français avec Blood Diamond du Pont.
Le Normand disputait sa deuxième étape du circuit indoor cette saison, ayant disputé celle d’Helsinki la semaine dernière aux rênes de Farah Tame, avec laquelle il avait concédé huit points. Accompagné de son fils de Diamant de Semilly, âgé de treize ans, avec lequel il avait remporté le Grand Prix 5* du Saut Hermès en mars, le trente-sixième cavalier du classement mondial Longines a de nouveau été efficace. Lors d’un tour initial mouvementé, le couple s’est extirpé sans faute du parcours construit par Grégory Bodo malgré quelques sursis. Au barrage, il a tout tenté pour gagner son premier Grand Prix Coupe du monde… Hélas, son chronomètre n’a pas suffi, et il a dû s’incliner devant l’Allemand Richard Vogel, le Néerlandais Harrie Smolders et l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar, qui sont tour à tour montés sur le podium.
Deuxième meilleur Français au classement, Cédric Hurel a lui aussi tout essayé pour finir sur le podium, mais le duo qu’il forme depuis longtemps avec Fantasio Floreval a dû s’avouer vaincu. Sans faute au premier tour, malgré une ultime ligne compliquée, avec un gros sursis sur le double de verticaux, il a réitéré son score vierge au barrage. Terminant sixième, le binôme sacré au Master Pro en avril à Fontainebleau a de nouveau montré tout l’intérêt de permettre au champion de France en titre de pouvoir participer aux plus beaux événements organisés en France.
Jeanne Sadran aurait mérité un zéro!
Créditée du troisième meilleur résultat tricolore à la faveur de sa onzième place, Jeanne Sadran aurait franchement mérité de conclure à un meilleur rang. Sur Dexter de Kerglenn, avec lequel elle avait remporté le Grand Prix 5* Longines du Paris Eiffel Jumping cet été, la Toulousaine a déroulé une magnifique prestation, survolant les principales difficultés sans encombre. Hélas, malgré les vifs encouragements de son père Olivier depuis le kiss and cry et les quelques sifflements provenant des tribunes, elle n’est pas parvenue à franchir la ligne d’arrivée dans le temps imparti, écopant d’un point de temps pour cinquante-quatre centièmes de seconde… Quoi qu’il en soit, l’amazone de vingt-trois ans ne cesse de s’affirmer parmi les plus grands, et le fait avec classe. Elle sera au départ du CSI 5*-W de Vérone la semaine prochaine, comme Julien Anquetin, puisqu’elle a choisi de se concentrer sur le prestigieux circuit de la Coupe du monde Longines – au point d’annuler sa participation au Super Grand Prix Longines de Riyad, le 20 novembre, pour lequel elle s’était qualifiée en s’imposant à Paris.
Entre la quinzième et la vingtième place, on retrouve trois Français qui n’ont concédé que quatre points. De retour sur 1,60m après avoir plutôt couru des CSI 3* et 4* ces derniers mois, Marc Dilasser et Arioto du Gèvres ont livré un beau parcours, mais ont buté sur le fautif vertical 11. Nicolas Delmotte et Jordan Molga M, au terme d’une splendide démonstration d’équitation de la part du Nordiste, ont péché en bout de course sur l’entrée du double de verticaux placé en 13. Il n’a pas manqué grand-chose pour que le couple, sixième du Grand Prix 4* de Chantilly Classic et quatrième au CSI 5* de Dinard en juillet, ou encore septième du Grand Prix du CSIO 5* de Bruxelles en septembre, ne poursuive sur sa lancée. Médaillé de bronze à Versailles début août, Julien Épaillard a failli au même endroit aux rênes de son fidèle Donatello d’Auge, qui a déroulé un beau parcours bien qu’on l’ait déjà vu plus étincelant. Le Normand, qui ouvre un nouveau chapitre de sa carrière depuis la vente de l’olympique Dubaï du Cèdre, aura en tout cas gagné l’applaudimètre, et de loin!
Les olympiques Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly*GL events concèdent deux fautes
Parmi les cavaliers ayant accusé plus de quatre points, citons d’abord Alexa Ferrer, qui en a récolté cinq. En selle sur Naïade d’Elsendam*Vitalhorse, la cavalière a écopé d’une grosse faute sur la sortie du triple 7. Mégane Moissonnier et Crooner Tame, qui affrontaient leur premier Grand Prix 5*, sont sortis de piste avec sept points, péchant sur le vertical 6. Une première toutefois prometteuse pour l’avenir car le fils de Conrad n’a pas semblé impressionné. Pénalisés de huit points chacun, les éminents membres de l’équipe de France que sont Kevin Staut, Simon Delestre et Olivier Perreau ont fini trentième, trente et unième et trente-deuxième. Le premier, deuxième à Helsinki le week-end passé avec Dialou Blue PS et cette fois-ci associé à Beau de Laubry, a perdu toute chance de qualification dès le premier obstacle, puis a laissé à terre l’entrée du double 13. Le deuxième a alourdi son score en fin de parcours, butant sur le vertical 11 et la même entrée du double 13, aux rênes d’un Dexter Fontenis débordant d’énergie. Quant au troisième, cavalier partenaire de la société organisatrice d’Equita Lyon, il a été le seul à se présenter avec son partenaire olympique, Dorai d’Aiguilly*GL events. Un poil en-dessous de sa forme habituelle, la talentueuse baie a fait tomber l’oxer 12 puis la sortie du double suivant.
À l’inverse, pour Pénélope Leprevost, il s’agissait du premier test à 1,60m sur Ehning Flamingo, son nouveau cheval de tête. La Normande, intégrée à la liste des participants après sa belle deuxième place dans le Grand Prix 4* de Saint-Lô il y a huit jours, a déroulé un très beau parcours, propre et bien monté. L’inexpérience de son étalon de dix ans à ce niveau-là a sûrement causé les fautes sur le mur 4, la deuxième barre de l’oxer 7 et l’entrée du double 13, mais les promesses sont bien là. Enfin, Philippe Rozier, Julien Gonin et Roger-Yves Bost ont sagement préféré en rester là après plusieurs fautes de leurs expérimentés Le Coultre de Muze, Valou du Lys et Ballerine du Vilpion.