Le musée vivant du Cheval de Chantilly achève son cycle de rénovation
Pendant équestre du musée Condé, plus connu sous l’appellation de musée du château de Chantilly, le musée vivant du Cheval clôt une phase de modernisation entamée il y a trois ans. Nouvelles salles, nouvelles scénographies et nouveaux objets d’art et d’artisanat sont mis à l’honneur sur un parcours pédagogique de quinze salles. L’institution prépare activement la période des fêtes de fin d’année avec “L’Arche d’or”, un nouveau spectacle scénarisé par Virginie Bienaimé, à l’affiche du 29 novembre 2025 au 4 janvier 2026.
Fondé par Yves Bienaimé en 1982, le Musée vivant du Cheval s’épanouit dans les superbes Grandes Écuries du château de Chantilly, à quarante kilomètres au nord de Paris, en région Hauts-de-France. Logé dans la Cour des remises, le musée comprend désormais quinze salles, en commençant par une incursion dans les écuries historiques, qui hébergent toujours des chevaux. “Nous avons configuré ce musée afin qu’il parle à tous, aux néophytes comme aux cavaliers et aux férus d’art comme aux familles. À la fois artistique et ethnologique, ce musée a pour but de faire découvrir l’importance de la relation entre l’homme et le cheval dans toutes les civilisations”, introduit Charlène Totin, chargée des collections du musée, placé sous le patronage de l’Institut de France.
Entamées en 2022, les rénovations du musée ont enrichi et renouvelé peu à peu les collections, créant notamment trois nouvelles salles dès 2023 grâce au concours de nombreux partenaires et donateurs. Notons à ce titre la salle dédiée à l’architecture des Grandes Écuries, au métier de maréchal-ferrant, ou encore celle consacrée au lien entre le cheval et l’armée. Harnachement, métiers de la selle, attelage, chasse à courre, polo, course, apparat ou encore lien avec l’enfance, le cheval est célébré sous toutes ses facettes et se laisse facilement apprivoiser par le visiteur, tant la scénographie est plaisante et pensée pour tous. “Cette année, nous avons profité du bicentenaire du sacre de Charles X (à Reims le 29 mai 1825, ndlr) pour rénover la salle de l’attelage d’apparat avec les harnais commandés par le duc de Bourbon, dernier prince de Condé et cousin du roi”, détaille Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé depuis 2022 à la suite de Nicole Garnier, qui a tenu ce titre trente ans durant. “Nous avons également accueilli un grand portrait équestre – dépôt de la Banque de France – de Sir Henry Tulse, lord-maire de Londres entre 1683 et 1684, qui illustre parfaitement l’importance du cheval dans la représentation des souverains et des puissants.”
Le musée vivant du Cheval peut désormais se consacrer à la rénovation d’objets, dont une importante quantité attend patiemment son tour dans les réserves. “Nous allons continuer à le moderniser mais nous arrivons au bout de nos efforts. L’an prochain, nous allons consacrer une exposition temporaire à Rosa Bonheur, une peintre française spécialisée dans la représentation animale et équine”, appuie Charlène Totin.
Une salle du musée est désormais consacrée au métier ancestral de maréchal-ferrant.
© DR/Château de Chantilly
Un écrin d’exception pour les spectacles équestres
L’an passé, le spectacle de fin d’année s’intitulait “Le Vieil ange et l'enfant”.
© Christophe Tanière/Château de Chantilly
Depuis quarante ans, la Compagnie équestre du château de Chantilly peut bénéficier du décor de pierre du Dôme, un amphithéâtre haut de vingt-huit mètres qui accueille en son centre une piste de cirque de treize mètres de diamètre. “Ce décor est un atout certain et pouvoir l’intégrer à nos spectacles est une grande fierté. C’est un désavantage sur certains points, comme les lumières imposées ou le manque de place, mais il n’y a pas plus bel écrin pour monter!”, s’exclame Virginie Bienaimé, aux côtés de sa sœur Sophie Bienaimé, directrice équestre du musée. “Nous transformons ces contraintes en avantages, notamment avec un public qui peut nous voir à presque 360°”, poursuit la metteuse en scène. “En fin d’année, nous proposons le quarante et unième spectacle de la Compagnie, intitulé ‘L’Arche d’or’. Ce conte initiatique met en scène Éloi, jeune maréchal-ferrant en quête d’un trésor, guidé par ses rêves et confronté à de multiples épreuves, entre figures fantastiques et tableaux équestres poétiques. Pour la création de ce conte, je peux citer parmi mes inspirations ‘Le Petit Prince’, qui se confronte au monde des adultes, ‘Pinocchio’, ou encore ‘Alice aux pays des merveilles’, dont la Reine de cœur a teinté l’un de mes personnages.” Dans une ambiance pleine de démesure et de grâce, les chevaux – Lusitanien et Pure Race Espagnole, pour la plupart – et cavaliers seront habillés par Monika Mucha, costumière des spectacles équestres des Grandes Écuries depuis plus de vingt ans.
“Notre public est très fidèle, et nous l’en remercions! Chaque année, nous retrouvons les mêmes familles, qui ont, par exemple, inscrit notre spectacle de Noël au programme de leurs vacances traditionnelles. Nous nous efforçons de toujours proposer des scènes qui illustrent notre amour pour les chevaux et leur importance parmi les peuples cavaliers du monde entier. Nos chevaux sont longuement dressés pour cela et chacun bénéficie de sa cavalière attitrée (bien qu’ouverte aux hommes, la Compagnie reçoit presque exclusivement des demandes féminines d’intégration, ndlr) et de soins quotidiens. Cette année encore, nous vous attendons nombreux!”, achève Virginie Bienaimé.

