Petronella Andersson et Odina van Klapscheut tiennent les cadors en respect dans l’Equita Masters de Lyon

Était-il nécessaire pour la qualité du spectacle de maintenir une palanque afin de défendre le vertical final d’une épreuve en deux manches déjà bien techniques? S’agissant d’un vertical qu’il fallait déjà aborder prudemment compte tenu de son placement, après une courbe à 180°, Julien Épaillard estime qu’une barre classique eût suffi et permis aux cavaliers de s’exprimer plus librement dans cet Equita Masters présenté par Hermès Sellier, résolument conçu pour ravir le public du samedi soir à Eurexpo. Il l’a souvent dit, Grégory Bodo, l’excellent chef de piste du CSI 5*-W de Lyon, préfère les parcours plus techniques, y compris lors des barrages ou manches décisives, que ceux proposant des options osées qui peuvent parfois donner lieu à des sauts moins photogéniques. Le Lorrain et l’Espagnol Santiago Varela Ullastres, son adjoint olympique de luxe, ont maintenu cette palanque. Experts de classe mondiale dans leur domaine, ces hommes-là ont sans doute un peu raison tous les deux. Et ce désaccord du soir, exprimé à chaud et avec respect mutuel, n’entamera en rien leur confiance, étant entendu qu’on les attend au sommet de leur art demain après-midi lors du Grand Prix Coupe du monde Longines.

Ce soir, ladite palanque a privé de victoire Julien Épaillard, brillant avec Donatello d’Auge, vainqueur de la finale Longines de la Coupe du monde au printemps. Ne cherchant jamais d’excuse ou de prétexte pour justifier ses fautes, qui plus est celles dites de gourmandise, le Normand a reconnu qu’il aurait pu assurer davantage son abord. Vu son chronomètre, trois secondes et demie plus rapide que ceux de Petronella Andersson et Grégory Wathelet, victorieuse avec Odina van Klapscheut et troisième sur le jeune étalon Special Cera du Maillet, fautif sur la sortie du double, la fusée Épaillard aurait pu se le permettre. En attendant, cette deuxième place, et surtout la façon de l’obtenir, ont idéalement préparé le couple à la finale du Top Ten Rolex IJRC, pour laquelle Julien est en ballottage – on connaîtra la liste des heureux élus dans moins d’une semaine.

Les Bleus au rendez-vous

Toujours est-il que Petronella Andersson et Odina van Klapscheut ont amplement mérité leur victoire, rendue possible par un double sans-faute indiscutable. Une victoire de plus pour la Suédoise et sa BWP de onze ans par I Am Moerhoeve’s Star (BWP, Kashmir van Schuttershof et Diablesse de Muze par Baloubet du Rouet) et une mère par Landor S. Cette jument baie est une arrière-petite-fille de Coriana van Klapscheut (BWP, Darco x Heartbreaker), partenaire du Canadien Éric Lamaze aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Valorisée depuis quatre ans et demi par Petronella Andersson, Odina avait participé au Mondial des chevaux de cinq ans en 2019 avec le Belge Geert van Rossem. Avant sa victoire de ce soir, le couple avait notamment gagné le Grand Prix du CSI 4* de Stockholm en 2023 et celui du CSIO 3* de Kronenberg l’an passé.

Autrice du seul autre sans-faute de la seconde manche, la Belge Annelies Vorsselmans, pénalisée de quatre points au premier acte sur C. Kulottie W, a fini quatrième ex æquo à égalité parfaite avec Kevin Staut et Féline de Hus*HDC, fautifs sur l’oxer 4 par hésitation après une première manche au cordeau. On saluera encore les belles prestations des Français Charlotte Léoni, septième avec Cyclone l’Épivent, Marc Dilasser, huitième avec Giulio du Ter, et d’Olivier Robert, onzième avec Ganache de Riverland.

Les résultats
Toutes les épreuves du CHI Longines d’Equita Lyon, ainsi que ses épreuves nationales de saut d’obstacles, seront retransmises en direct sur GRANDPRIX.tv, sauf les épreuves comptant pour les Coupes du monde, à suivre en direct sur ClipMyHorse.tv

Revivez le double sans-faute de Petronella Andersson et Odina van Klapscheut