Julien Épaillard pousse la concurrence dans ses retranchements à Malines

Ce soir, Julien Épaillard et Donatello d’Auge ont fait retentir La Marseillaise pour la trente-et-unième fois dans une compétition internationale individuelle, à l’occasion de la première épreuve majeure du CSI 5*-W de Malines. Alors que le premier tour, coté à 1,50 m, a réuni de nombreux chevaux appelés à prendre le départ du Grand Prix de la Coupe du monde qui se tiendra mardi, le Normand a tenté le tout pour le tout avec son Selle Français, fils de Jarnac, afin de pousser la concurrence à la faute lors de l’ultime acte de la compétition.

Dix-huit couples qualifiés pour le barrage

À l’issue du tour initial imaginé par le Belge Bart Vonck, chef de piste principal du concours depuis 2023 – d’abord aux côtés d’Eddy Geysemans avant d'imaginer seul les parcours du deuxième concours 5* de Belgique – pas moins de dix-huit couples sont parvenus à laisser toutes les barres sur les taquets, tout en franchissant la ligne d’arrivée dans les quatre-vingts secondes de temps accordé. Si ce chiffre représente près de quarante pour cent des quarante-sept concurrents engagés, plusieurs couples de premier plan sont néanmoins passés à côté de l’épreuve. Ainsi, Steve Guerdat n’a pas pu disputer le barrage après avoir dépassé le temps imparti de quarante-huit centièmes avec Albfuehren's Iashin Sitte. Une déconvenue d’autant plus regrettable pour le public, déjà venu en nombre, que la première tête de série du concours, Gilles Thomas, a connu le même sort. En selle sur Chuck Marienshof Z, le Belge a été pénalisé pour un excès de temps de seize centièmes. Annelies Vorsselmans est également sortie de piste avec un point, alors qu’elle montait C. J-Kulottie W. Parmi les autres rebondissements de la soirée du concours se localisant dans la province d'Anvers, on a noté les onze points concédés par les lauréats du Grand Prix Coupe du monde du même concours il y a un an, à savoir l’Allemand Hans-Dieter Dreher et son hongre Selle Français Vestmalle des Cotis.

Du côté des autres Tricolores engagés, la réussite n’a pas été au rendez-vous. Olivier Robert est sorti de piste avec huit points après avoir fauché le vertical numéro cinq, placé au centre de la piste, ainsi que le vertical du milieu du triple, en 10B, avec Espri du Figuier AA. Alors qu’ils déroulaient un très beau parcours, Julien Anquetin et Beau de Laubry ont essuyé un refus à l’entrée du triple, à la suite d’une incompréhension, entraînant la perte du bridon. Malgré une tentative pour rebrider son hongre de douze ans, le Normand n’y est pas parvenu et a dû mettre pied à terre, ce qui a entraîné son élimination.

Julien Épaillard ne laisse aucune chance à la concurrence

Premier à s’élancer au barrage, Wilm Vermeir a signé un très bon parcours avec Magic van’t Hulgenrode, mais a malheureusement fauté sur le second plan du dernier oxer, au grand dam du public. C’est finalement sa compatriote Gudrun Patteet qui a été la première à ressortir de piste avec un score vierge. Associée à Sea Coast Chica V.V., elle a signé un barrage solide en 40’’60. Quelques passages plus tard, Julien Épaillard et son hongre de douze ans ont tout donné et plié le match au terme d’un parcours à toute allure, dont seuls eux ont le secret. Le lauréat l’a reconnu après coup: “J’ai fait douze foulées pour aller sauter le dernier oxer du barrage, là où certains de mes concurrents en ont fait dix.” Bien que personne ne soit parvenu à le devancer, le chronomètre du Normand – qui confirme que son hongre est particulièrement à l’aise sur des pistes exigües – n’était peut-être pas hors d’atteinte. Ainsi, Grégory Wathelet, très engagé avec Double Jeu d’Honvault, a bouclé son barrage en 38’’53, contre 38’’34 pour le vainqueur. À noter que le Liégeois, après avoir fauté sur le numéro quinze – le vertical numéro deux sauté dans l’autre sens pour le barrage – a légèrement ralenti la cadence, laissant penser que la victoire était à portée de sabots. Il ne faut pas non plus oublier le brillant barrage de Jules van Hoydonck sur Minte van de Bisschop. En effet, la paire a signé un superbe barrage en 38''96, synonyme de deuxième place finale. Une très belle performance, d'autant qu'il n'a accusé que soixante-deux centièmes de retard sur le couple vainqueur de la finale de le Coupe du monde de Bâle. Enfin, le Néerlandais Bas Moerings, qui était le dernier à en découdre, a terminé troisième grâce à un temps de 39''42. Le numéro cent-quatorze mondial montait Kivinia.

À l’issue de la remise des prix, Julien Épaillard a expliqué: “Aujourd’hui, j’ai vraiment trouvé que Donatello était à son affaire. Il était même un peu frais. Au barrage, il connaît son métier et j’ai pris des risques partout, sauf sur le dernier. Il a encore répondu présent, comme souvent. Concernant le parcours, je pense que le temps accordé du tour initial était relativement faisable. Pour un chef de piste, cela peut être difficile: il ne faut pas mettre de trop gros obstacles dès le premier jour, mais en même temps, beaucoup de cavaliers montaient ce soir leur cheval de Grand Prix. En discutant avec quelques cavaliers, nous avons soumis la recommandation aux organisateurs de modifier le barème de cette épreuve pour une Vitesse à l’avenir, car mettre des obstacles cotés à 1,55m dès le premier jour peut s’avérer délicat pour certains chevaux.”

Les résultats
Le plan du parcours
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