Isabell Werth, imbattable reine du dressage… ou presque !

Alors que le passage à 2020 approche, GRANDPRIX-Replay.com a décidé de se replonger dans les événements marquants de l’année écoulée, ainsi que sur les parcours de celles et ceux qui ont fait 2019. Du côté du dressage, Isabell Werth a évidemment marqué de son empreinte le dressage mondial, en remportant un nombre incalculable de victoires, tantôt avec Bella Rose 2, Weihegold ou encore Emilio 107.



Emilio et Isabell, ici à Lyon.

Emilio et Isabell, ici à Lyon.

© © Scoopdyga

Dire qu’Isabell Werth est la reine du dressage est presque un pléonasme, tant la championne domine sa discipline depuis des années. Couverte de médailles par centaine, l’Allemande n’a jamais étanché sa soif de victoires. Si 2018 a peut-être été moins faste pour la championne allemande, 2019 a bel et bien été une année au sommet. Entre Bella Rose 2, avec qui elle forme le couple en tête du classement mondial de dressage depuis plusieurs mois, Weihegold, avec qui elle forme… la seconde paire au classement mondial, ou encore Emilio 107, Isabell Werth a l’embarras du choix pour concourir au niveau Grand Prix. Et si ses montures n’ont pas toutes le brillant des Valegro et autres Totilas, cela ne fait que souligner le talent de la reine du dressage. 
La brillante année d’Isabell Werth a démarré sans fausse note, à Amsterdam. Accompagnée par sa formidable Weihegold, qui avait connu plusieurs semaines de pause en 2018, l’Allemande a logiquement doublement triomphé en terres néerlandaises. Dépassant les 80 % dans le Grand Prix et dans le Grand Prix Freestyle, la multi-médaillée n’a fait qu’une bouchée de la concurrence. Et elle a réitéré la performance, quelques semaines plus tard, toujours associée à sa belle jument noire, à domicile, à Nemünster. Forte de ses quatre succès, la pilote, alors âgée de quarante-neuf ans, a laissé du repos à sa complice, en prévision de la finale de la Coupe du Monde Longines de Göteborg. Ce sont alors Don Johnson FRH et Emilio 107 qui ont pris le relais. Peut-être moins talentueux intrinsèquement que Weihegold ou Bella Rose, les deux hongres ont tout de même assuré le succès de la native de Sevelen. À 18 ans, Don Johnson a continué à enregistrer les classements. Deuxième du Grand Prix 4* de Dortmund, puis lauréat du Freestyle avec 81.595 %, l’Hannovrien par Don Frederico a ensuite accroché deux deuxièmes places lors du CDI 3* de Bois-le-Duc. Réapparu lors de trois compétition, lors des CDI 4* de Manheim et Fritzens-Schindlhof, ainsi qu’à l’occasion du CDI 5* de Francfort, qui marquait la dernière apparition de sa carrière sportive, le fidèle compagnon de route d’Isabell Werth a triomphé dans les six épreuves auxquelles il a pris part. De quoi réjouir sa cavalière, et entamer une seconde vie de la plus belle des manières. De son côté, Emilio a été plus inconsistant, du moins, le hongre de 13 ans par Ehrenpreis n’a pas été imbattable. Il a toutefois volé la vedette à Charlotte Dujardin lors du CDI 5*-W de Lyon, en novembre dernier, en remportant la reprise libre en musique, alors que la Britannique, juchée sur Mount St John Freestyle faisait figure de grande favorite. 
 


Bella Rose en apothéose

Bella Rose s'est sublimée cette saison, offrant de nouvelles médailles à sa cavalière.

Bella Rose s'est sublimée cette saison, offrant de nouvelles médailles à sa cavalière.

© © Scoopdyga

Préservée pour la finale de la Coupe du Monde Longines de Göteborg, Weihegold a répondu présente en Suède, permettant à sa pilote de remporter de nouvelles médailles. Avec plus de 88 % dans le Grand Prix Freestyle, l’Allemande a supplanté Laura Graves et Verdades et sa compatriote Helen Langehanenberg, alors associée à Damsey FRH. En cette fin d’année, Weihegold a toutefois été battue par deux fois, à Stuttgart puis à Stockholm, dans les CDI W et CDI 5*. La paire, habituellement si compétitive s’est faite dépasser par Jessica von Bredow Werndl, impressionnante ces dernières semaines, et la Danoise Cathrine Dufour. Mais finalement, c’est encore Bella Rose 2 qui a fait de l’année d’Isabell Werth, une année hégémonique. Plus battue en compétition depuis les Jeux Équestres Mondiaux de Caen en 2014, l’Alezane aux longues jambes n’a pas dérogé à sa réputation. Sublimée par sa cavalière, la fille de Belissimo NRW a survolé 2019. À 15 ans, elle a même réalisé la plus belle saison de sa carrière, trop souvent entachée de blessures. À Aix-la-Chapelle et aux championnats d’Europe Longines de Rotterdam, Bella Rose a même su haussé le curseur afin de franchir, pour la première fois de sa vie, la symbolique barre des 90 %. Apparue sur seulement trois concours cette année, à Fritzens-Schindlhof, Aix-la-Chapelle, puis, bien sûr, à Rotterdam, l’atypique jument n’en n’a pas moins marquée l’année ; par sa prestance, ses qualités et son geste spectaculaire. 
 


La reine menacée

Pourtant forte d'une grande régularité, Weihegold a trébuché par deux fois en cette fin d'année 2019.

Pourtant forte d'une grande régularité, Weihegold a trébuché par deux fois en cette fin d'année 2019.

© © Scoopdyga

Chahutée lors de ses dernières sorties, la reine Isabell n’a pas tremblé bien longtemps. Sur cinquante-trois reprises internationales déroulées en 2019, l’Allemande a enregistré trente-sept victoires, et n’est passée à côté du podium qu’à deux reprises. Impressionnant. Si la retraite de Don Johnson a été officialisée, la talentueuse dresseuse a d'ores et déjà anticipé l’avenir. En effet, Isabell Werth a montré en compétition deux nouvelles recrues cette saison : Quintus, un hongre de 11 ans par Quaterback, et DSP Quantaz, issu du même père que le premier cité, mais âgé de 9 ans. Si le premier est bien propriété de la fidèle mécène d’Isabell Werth, Madeleine Winter-Schulze, le second est repassé sous la selle de sa propriétaire, l’Autrichienne Victoria Max-Theurer. En outre, les écuries de la championne comptent de nombreux jeunes chevaux, qui ne devraient pas tarder à briller sur les rectangles internationaux. Nul doute que l’expérimentée germanique saura entamer 2020 sur le bon pied, et poursuivre son règne, malgré les menaces nommées Charlotte Dujardin et Jessica von Bredow-Werndl, qui pourraient inquiéter l’équilibre de la numéro un mondiale.