'J?AI ACQUIS BEAUCOUP D'EXPÉRIENCE CETTE ANNÉE', MARIE HÉCART



Après s’être installée aux États-Unis en 2010, la Française [Marie Hecart] est réapparue en Europe courant 2012 pour profiter des prestigieux concours du continent avec son alezane de treize ans, [Myself de Breve]. Aujourd’hui, elle partage sa saison entre les deux pays : elle est d'ailleurs en train de s'installer à Chantilly ! Ce week-end, après La Baule, Saint-Gall et Rotterdam, la fille de [Michel Hecart] prendra part à son quatrième CSIO 5* de l'année, à Hickstead, en Angleterre. Contactée par GrandPrix-Replay, elle évoque sa saison et ses projets.



GrandPrix-Replay : Vous avez été sélectionnée pour votre quatrième CSIO 5* de l’année, ce week-end à Hickstead, avec Myself de Brève. Comment avez-vous réagi à l’annonce de cette sélection ?
Marie Hécart :
J’étais plutôt contente ! Nous en avions discuté avec Philippe Guerdat avant le Grand Prix du CSI 4* de Mons Ghlin, en Belgique, début juillet. Je savais que si la jument sautait bien, j’avais une chance d’aller à Hickstead. Et elle a bien sauté (Marie a obtenu la cinquième place dans le Grand Prix, avec Myself de Brève, ndlr) ! Philippe m’a donc rappelée pour enchaîner Hickstead et Dublin. Hickstead s’était très bien passé l’année dernière (le couple s’était classé troisième du Grand Prix, ndlr). Et j’avais très envie de courir à Dublin, un concours auquel je n’ai encore jamais pris part.


GPR. : Espérez-vous participer à la finale de la Coupe des nations à Barcelone ?
M.H. :
Non. Pour l’instant, je vais participer à ces deux CSIO et j’aimerais participer au CSIO 5* de Calgary, qui a lieu début septembre. Je pense que c’est l’équipe première qui courra la finale de Barcelone !


GPR. : Quel est votre objectif ?
M.H. :
Mon objectif est de finir ma saison estivale en septembre, pour pouvoir effectuer les transferts d’embryon avec ma jument après Calgary, et ensuite participer à quelques concours indoor, quelques Coupes du monde.


GPR. : Êtes-vous déçue de ne pas aller aux championnats d’Europe ?
M.H. :
Non, je ne suis pas déçue ! J’ai vécu une très bonne saison et j’ai acquis beaucoup d’expérience cette année. Je ne m’attendais pas à être dans les cinq. Les cavaliers sélectionnés ont beaucoup plus d’expérience que moi à ce niveau-là. Je ne suis pas étonnée !


GPR. : Avez-vous trouvé l'équilibre parfait en passant l’hiver aux États-Unis et l’été en France ? Jusqu’à quand comptez-vous rester en France ?
M.H. :
Oui ! Je suis en train de changer un peu mon fonctionnement. Je pense passer un tout petit peu moins de temps aux États-Unis en hiver. J’ai passé presque cinq années complètes là-bas. L’an dernier, je suis rentrée en France uniquement pour trois mois. En ce moment, je suis en train de m’installer dans la région de Chantilly. J’ai déménagé mes chevaux, j’aimerais créer une base ici pour former des jeunes, pour prendre des chevaux au travail et les faire évoluer dans mes écuries cantiliennes. Je ne sais pas encore jusqu’à quand je vais rester en France. Tout dépend de la saison indoor ! Aux États-Unis, j’ai la possibilité de participer à des Coupes du monde à partir du mois d’octobre, comme je l'ai fait les autres années. Maintenant, je ne sais pas encore si je vais tenter le circuit Coupe du monde, tout dépendra de l’état de ma jument. En ce moment, elle est en pleine forme !


GPR. : Avez-vous des élèves américains avec vous ?
M.H. :
Non, je n’en ai pas emmené cette année. Un seul d’entre eux va venir pendant deux semaines au mois d’août.


GPR. : Pouvez-vous nous parler de vos jeunes chevaux ?
M.H. :
 Temporelle de Fritot, qui a six ans, est très bien, et Rouf Brecourt est un bon huit ans. Toffee, lui, a neuf ans, mais il est encore jeune dans sa tête ! Je l’ai emmené à Dinard le week-end dernier afin de le mettre en route et dans de bonnes conditions pour Hickstead, où il sautera son premier gros concours. Il est encore un peu tendre pour ces épreuves-là, mais il fera un bon cheval pour des parcours à 1,45 m. J’ai également des chevaux de propriétaires au travail. Ces chevaux n’ont pas encore beaucoup d’expérience. Myself de Brève est vraiment prête pour le haut niveau, tandis que je sors les autres dans des concours 1 ou 2*. J’essaye de les former pour soutenir un peu ma jument, et je cherche également de nouveaux chevaux pour agrandir mon piquet et préparer l’avenir.


GPR. : Comment jugez-vous le retour au plus haut niveau de votre père, qui est repassé devant vous au classement mondial cet hiver ?
M.H. :
Je trouve qu’il a eu une évolution extraordinaire et très rapide. Il a su former un piquet de chevaux pour faire du haut niveau et c’est vraiment bien de réussir à repartir à ce niveau-là ! Le haut niveau aujourd’hui n’est pas le même qu’il y a huit ans. C’est une belle réussite et c’est honorable ! Je pense qu’il a ses chances pour participer à un ou deux championnats l’année prochaine. Ses chevaux étaient encore un peu jeunes cette année pour courir une grosse échéance, mais ils devraient être prêts l’année prochaine.



Propos recueillis par Léa Dall'Aglio