‘’J’ai envie de montrer que papi n’est pas encore mort’’, Nicolas Andréani

Retiré du sport depuis huit mois, Nicolas Andréani viendra pourtant défendre ses chances dans le CVI-W de Paris, ce week-end. S’il n’est pas question de remettre son titre en jeu à Vienne, en février prochain, le vainqueur de la Coupe du monde 2015 est tout de même porté par ce retour. Pour GrandPrix-Replay, il a accepté de se confier sur ce ’’coup d’éclat’’ et d’évoquer sa vie de jeune retraité.



GrandPrix-Replay : Alors que vous avez pris votre retraite de la vie sportive, vous serez au départ du CVI-W de Paris, ce week-end. Est-ce un retour à la compétition ?
Nicolas Andréani : Je vais participer au CVI-W de Paris, mais ce n’est pas un retour à la compétition. J’ai eu une invitation et, lorsque j’ai annoncé ma retraite, j’avais déclaré que, si je pouvais faire le CVI de Paris toute ma vie, cela m’irait très bien ! Participer à une compétition par an juste histoire de retrouver le goût de la scène et se faire plaisir, c’est parfait. Par contre, je serai hors compétition Coupe du monde : si je terminais premier, je ne prendrais pas de points pour le circuit et ce sera donc le deuxième qui bénéficiera des points d’une première place.
 
GPR : Qu'attendez-vous de ce week-end ?
N.A. : Je souhaite retrouver quelques sensations. J’ai préparé deux nouvelles difficultés. J’ai envie de montrer que papi n’est pas encore mort ! Je vais enfiler de nouveau le costume d’Einstein et je vais modifier le Libre sur lequel j’avais laissé la scène internationale, il y a près d’un an.  Si je peux donner encore deux ou trois billes à la jeune génération… Bien sûr, je ne vais pas aller chercher une prouesse physique, je pense que j’ai assez donné et j’ai suffisamment démontré de quoi j’étais capable. Mais j’ai deux ou trois nouvelles difficultés sous la main que j’ai  travaillées. Je les réalise lorsque je fais du spectacle, notamment avec la compagnie Noroc. J’aimerais bien les montrer en compétition pour qu’éventuellement elles soient utilisées et même améliorées dans les années futures.
 
GPR : Aujourd'hui, la compétition ne vous manque pas ?
N.A. : J’aurais toujours goût à la compétition. Mais je n’ai plus envie de faire des Imposés, ce n’est vraiment plus mon truc. C’est de la technique pure pour faire de la technique, et j’en ai assez fait dans ma carrière. Je participe ce week-end parce que c’est à Paris et que c’est assez facile pour moi d’avoir un cheval. En plus, c’est un format Coupe du monde avec seulement deux Libres. Ce n‘est que du plaisir. Je profite de l’opportunité qui m’est offerte. Pour tout vous dire, la saison dernière, le seul petit moment où j’ai senti que la compétition me manquait, c’est lors des championnats d’Europe quand j’ai vu les trois Allemands sur le podium. Là, je me suis dit qu’il y aurait pu avoir possibilité que je me glisse entre l’un des trois donc cela m’a un petit peu chagriné. Mais cela n’a duré que cinq minutes et je me suis rendu compte de tout ce que j’avais pu mettre en œuvre cette année au niveau professionnel et personnel. Mais je ne ferai pas machine arrière. Paris, c’est juste un coup d’éclat pour le fun.
 
GPR : Comment va Just a Kiss*HN, votre dernier complice à haut-niveau, qui a pris sa retraite en même temps que vous ?
N.A. : Il va très bien, il alterne entre le pré et le box en Seine-et-Marne. Il a eu un petit peu de mal au début comme beaucoup de chevaux de sport qu’on met en retraite. Il avait du mal à s’intégrer à un troupeau. Pendant deux mois, il était un peu en perte de repères et, finalement, il s’est fait un copain puis deux et maintenant il est vraiment intégré au sein du groupe.
 
GPR : Vous faites partie de la troupe Noroc aux côtés de Jacques Ferrari, champion du monde en titre. Comment se passe le projet ?
N.A. : Je soutiens pleinement Jacques Ferrari et son équipe. Ils seront au Salon du Cheval pour faire une démonstration de leur nouveau Libre. Et j’espère vraiment que l’on verra briller la France lors des championnats de cet été qui sont au Mans. Je pense que l’équipe de Jacques est notre plus grande chance de médaille. Il y a des têtes d’affiches qui sont assez costauds chez les hommes donc pour passer devant il va falloir faire une très très belle performance. C’est pour cela que je pense que l’équipe de Noroc est la meilleure chance de médaille. 
 
GPR : Quelles sont vos autres occupations maintenant que vous avez raccroché la compétition ?
N.A. : Je suis pleinement investi dans mon activité de coach. Je me balade à travers le monde, notamment en Hongrie, au Canada, et en Suisse pour enseigner ma passion. Je suis assez demandé. Environ 75% de mon activité de coach se passe en France et le quart restant à l’étranger. Je m’éclate à entrainer un nombre très important de jeunes. J’ai la charge de plus de deux cents voltigeurs. J’ai de nouvelles techniques d’entraînement qui apparaissent par le fait d’avoir plein de cas différents. Et puis, surtout, le fait d’aller travailler ailleurs m’a ouvert d’autres horizons au niveau de la vision de mon sport. J’ai l’impression d’avoir progressé dans la manière d’amener mes leçons. Je suis pleinement satisfait de mon boulot, de ma passion. C’est un rêve après une carrière rondement menée de pouvoir finir sur la plus haute marche sans être blessé et pouvoir vivre de sa passion. Vive la voltige !