Steve Guerdat et Victorio le bien nommé restent invaincus en Grands Prix en 2020!

Après leur doublé à Bâle, Steve Guerdat et Victorio des Frotards ont remporté le troisième Grand Prix de niveau 5* de leur jeune association, ce soir à Bordeaux. Au terme d’un barrage sublime de maîtrise, le Suisse et son Selle Français ont devancé l’Allemand Daniel Deusser sur Jasmien van den Bisschop et le Belge Niels Bruynseels avec Ilusionata van’t Meulenhof.



Belle deuxième place de Daniel Deusser et Jasmien van den Bisschop.

Belle deuxième place de Daniel Deusser et Jasmien van den Bisschop.

© Scoopdyga

“Il faut retourner au boulot, et avec lui, je dois améliorer la constance, ce qui passe par une meilleure compréhension entre nous, davantage de confiance, de vécu en commun”, disait Steve Guerdat dans un très beau et riche portrait de Victorio des Frotards signé Patrick Favier et paru le 31 janvier dans les colonnes de Sud-Ouest. Le grand quotidien d’Aquitaine et des Charentes se félicitait alors du retour attendu dans la région de l’alezan, né il y a un peu moins de onze ans à l’écurie des Frottards, l’élevage de Christian et Julien Potier, à Brie près d’Angoulême, à cent trente kilomètres au nord-est du Parc des expositions bordelais. Si elle n’a pas toujours été au rendez-vous, avec pas mal de parcours moyens entre mi-juin et début novembre 2019, et à nouveau en décembre au CSI 5*-W de Londres, la constance est bel et bien au rendez-vous depuis le début de l’année 2020. En effet, après avoir remporté le Grand Prix de la ville et l’étape de Coupe du monde Longines au CSI 5*-W de Bâle, le Jurassien et le fils de Barbarian et d’une mère par Prince Ig’Or ont récidivé ce soir à Bordeaux, où s’est disputée l’antépénultième étape de la ligue d’Europe de l’Ouest du circuit indoor.
 
Humble dans ses commentaires, Steve Guerdat n’en demeure pas moins un empereur en piste, et plus encore sur ce circuit indoor dont il a désormais gagné presque tous les grands rendez-vous. Grâce à sa victoire bordelaise, dont il a dit avoir rêvé depuis son enfance, celui qui fut numéro un mondial tout au long de l’année 2019 et à nouveau depuis le 1er février, après avoir laissé son brassard pendant un mois à son petit frère de cœur Martin Fuchs, compte pas moins de quatre-vingt-quinze points au classement général de la Ligue, là où quarante à quarante-trois devraient suffire à se qualifier pour la grande finale de Las Vegas. Dans le Nevada, il montera Vénard de Cerisy, un autre Selle Français, qui reprendra compétition la semaine prochaine à Oliva sur de petits parcours de travail, alternés avec des promenades sur la plage et des bains de Méditerranée. À moins d’un exploit – attendu et espéré – d’Olivier Robert dans deux semaines à Göteborg, il n’y aura que deux Français à Vegas: Kevin Staut et Julien Épaillard, déjà qualifiés.
 


Roger-Yves Bost et Sangria du Coty ont fini beaux cinquièmes.

Roger-Yves Bost et Sangria du Coty ont fini beaux cinquièmes.

© Scoopdyga

Des trente-sept partants, neuf couples ont trouvé la clef du parcours excellemment subtile de Jean-François Morand, qui s’est à nouveau montré excellent dans son concours de cœur. Chapeau à Kevin Staut et Visconti du Telman, qui sont sortis de piste avec le tour le plus rapide à quatre points et une dixième place obtenue avec l’art et la manière. Bonne performance également de Pénélope Leprevost et GFE Excalibur de la Tour Vidal, quinzièmes avec eux aussi un bon tour à quatre points.
 
Ouvreur du barrage, Emilio Bicocchi a fauté sur l’oxer 13a du double, quatrième difficulté d’un parcours réduit très original, avec Evita SG Z, jument vendue à la Japonaise Karen Polle mais restée pour l’instant sous sa selle. Grâce à son bon chrono, l’Italien s’est classé septième. Pas de faute pour Roger-Yves Bost et Sangria du Coty, beaux cinquièmes. Tout en acrobatie, le Francilien a déployé et ramassé sa jument tel un accordéon, avec un style qui n’appartient qu’à lui et qu’on aime tant! Pour le Norvégien Geir Gulliksen, invité surprise de cette finale au chronomètre, on a compté deux fautes avec Gin Chin van het Lindenhof, concédés sur les verticaux 5b et 17, d’où la neuvième place.
 
Dans la foulée, Luciana Diniz a bouclé un excellent double sans-faute avec Chacco Blue II, un étalon très sécurisant qu’elle montait pour la première fois dans une épreuve de ce niveau. Sixième, la Portugaise devra encore attendre pour devenir la première femme à s’imposer dans cette épreuve de prestige. Plus rapide mais fautive sur le 5b, la Britannique Holly Smith a dû se contenter de la huitième place avec Hearts Destiny. Auteur d’un meilleur début de parcours que Bosty, le Belge Pieter Devos a alors pris la tête avec l’incroyable Apart. Pour autant, il n’a fini que quatrième.
 
Steve Guerdat est alors sorti du bois avec son Victorio, le si bien nommé Victorio. Leur barrage fut un modèle, à l’image de la reprise de trajectoire et de rectitude en l’air au-dessus de l’oxer 8 puis surtout de l’incroyable virage précédant le double et encore de la dernière ligne droite. Fabuleux. Daniel Deusser a bien tenté de contrecarrer les plans du triple vainqueur de la finale, mais Jasmien van den Bisschop a concédé près de huit dixièmes de seconde vis-à-vis du chrono de référence. On retrouvera d’ailleurs ce couple à Las Vegas. Peut-être y verra-t-on aussi Niels Bruynseels et Ilusionata van’t Meulenhof. Ce soir, le Belge et cette charismatique fille de Lord Z ne l’ont pas emporté, mais ont glané une superbe troisième place pour leur première en Coupe du monde, avec moins d’une seconde dé débours sur les héros du soir. Chapeau.
 
Les résultats
Le plan du parcours
Le classement général de la ligue d’Europe de l’Ouest