Impérial, Nicolas Delmotte s’empare de son premier La Baule
Cet après-midi, au terme de deux parcours sublimissimes de maîtrise et de légèreté, Nicolas Delmotte s’est emparé du Grand Prix du CSIO 5* de La Baule aux rênes d’Urvoso du Roch. Savourant probablement la plus belle victoire de sa carrière, à un peu plus d’un mois avant les Jeux olympiques de Tokyo, le Nordiste a devancé le Normand Laurent Goffinet, éclatant avec Atome des Étisses, et Martin Fuchs avec Leone Jei.
À pile poil quarante jours du coup d’envoi des Jeux olympiques de Tokyo, Nicolas Delmotte a remporté de main de maître le Grand Prix du CSIO 5* de La Baule pour la première fois de sa carrière, accompagné du formidable Urvoso du Roch. Déjà excellents dans la Coupe des nations vendredi avec un parcours à quatre points puis un sans-faute (le seul de l’équipe de France !), le Nordiste et son alezan, qui s'élançaient pourtant en deuxième position, ont déroulé une première manche exceptionnelle de maîtrise, de calme et de fluidité - peut-être le meilleur parcours de leur histoire commune -, avec de superbes passages de rivière et de triple notamment. Qualifié et ouvreur d’un barrage à six cavaliers, Nicolas Delmotte, qui a aussi été sacré meilleur cavalier du concours grâce à sa victoire dans l'épreuve d'ouverture et sa deuxième place dans le Derby, a survolé le deuxième tour, sans prendre de risques inutiles. Franchissant la ligne d’arrivée en 45“83, avec un chronomètre rapide mais abordable, le Nordiste a finalement été le meilleur!
Cette victoire, probablement la plus belle de sa carrière, le Nordiste ayant déjà accroché à son palmarès les Grands Prix du CSIO 5* de Lisbonne en 2008 avec Luccianno*HN et celui du CSI 5* de Dinard en 2018 avec Ilex VP, assoit surtout le statut du couple qu’il forme avec Urvoso du Roch, c’est-à-dire incontournable pour une sélection olympique. Plus que ça, le duo, qui avait déjà contribué à la qualification de la France pour les Jeux de Tokyo aux championnats d’Europe Longines de Rotterdam en 2019, endosse progressivement mais sûrement le rôle de locomotive de l’équipe de France, pour l’instant incombé à Pénélope Leprevost, davantage habituée aux grands championnats et ayant déjà l’expérience de deux Jeux olympiques. Sa propriétaire ayant “accepté qu’Urvoso du Roch se rende aux Jeux olympiques de Tokyo” selon les confidences du cavalier lui-même lors de la conférence de presse, il ne fait aujourd’hui plus aucun doute - sauf accident de dernière minute - que le cavalier défendra le titre acquis par les Bleus à Rio fin juillet.
Laurent Goffinet et Atome des Étisses surfent sur une sacrée vague!
Après avoir fort bien achevé l’année 2020 par une cinquième place dans le Grand Prix 3* de Saint-Lô puis une cinquième place au CSI 3* de Vejer de la Frontera, et entamé 2021 par une deuxième place au CSI 4* de Bourg-en-Bresse, Laurent Goffinet et Atome des Étisses ont poursuivi sur leur lancée sur le stade François-André, que le Normand n’avait pas foulé depuis 2015. Parti en milieu d’épreuve, le duo a déroulé un magnifique sans-faute en première manche. Il n’a pas baissé de pied au barrage, réalisant un tour parfait, sans secouer le tapis. Si une participation aux Jeux olympiques semble un peu prématurée, le cavalier se dit disponible pour les championnats d’Europe de Riesenbeck début septembre, selon l’état de forme d’Atome et le choix du sélectionneur national.
Aucun autre cavalier n’ayant réussi à boucler un double zéro, la troisième marche du podium a été briguée par Martin Fuchs. Numéro trois mondial et champion d’Europe en titre, le Suisse avait choisi de présenter Leone Jei, un fils de Baltic VDL de neuf ans en lequel il a confié fonder beaucoup d’espoir dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX. Auteur d’une très belle première manche - avec un sacré saut de rivière, comme à son habitude -, le prometteur et sanguin Leone Jei n’a pu éviter une faute sur l’avant-dernier oxer du parcours. Après déjà un superbe double sans-faute dans la Coupe des nations vendredi avec Conner 70, son Holsteiner de dix ans, le Suisse semble avoir des écuries remplies de futures stars capables de prendre, peut-être d’ici quelques années, la relève de son crack Clooney 51!
Bertram Allen a pris une bonne quatrième place avec Harley vd Bisschop, suivi de l’outsider Mouda Zeyada, accompagné de son génial Galanthos SHK. L’Égyptien, qui avait pris le départ du CSIO 5* de Saint-Gall le week-end dernier, a créé la surprise en bouclant un super sans-faute. Ça n’a hélas pas tenu au barrage et le couple a concédé une faute sur le numéro 5, mais la performance est à applaudir. Après une première manche poussive sur Quilazio, un fils de Quidam de Revel amené sur la scène internationale par la Néerlandaise Kimberley Winsingh, le jeune Filippo Marco Bologni a monté un beau barrage mais très lent, entaché d’une faute sur le dernier obstacle.
Une journée heureuse après un vendredi noir pour les Bleus
Dans la première manche, on relèvera les deux excellents parcours de Marc Houtzager et d’Harrie Smolders. Les deux Néerlandais, dont le premier devait sûrement être en préparation pour les Jeux olympiques de Tokyo avec Sterrehof’s Calimero, n’ont pas pu achever leur parcours dans le temps imparti, écopant d’un point de pénalité.
Certains Français sont aussi passés à deux doigts de réaliser le sans-faute... Citons d’abord Kevin Staut, qui a signé le parcours à quatre points le plus rapide avec Visconti du Telman et fini dixième. Mathieu Billot lui a succédé au classement avec Lord de Muze, qui a buté sur le vertical numéro 9 suivant la rivière. Accompagnée de Vancouver de Lanlore, l’une de ses deux cartouches olympiques, Pénélope Leprevost a réalisé un bon parcours malgré quelques touchettes en début de parcours et une faute sur le même vertical numéro 9. Simon Delestre et Berlux Z ont eux laissé l’oxer 7 à terre, tout en réalisant un parcours plutôt fluide et sans sursis. Juliette Faligot et la phénoménale Arqana de Riverland, qui disputaient leur premier Grand Prix 5*, se sont laissées piéger par la rivière malgré un magnifique parcours, tout comme Grégory Cottard et l’excellente Bibici, qui ont récolté une faute supplémentaire sur le vertical suivant. Honorable performance à relever également de Jeanne Sadran et le sublime Vannan, qui ont terminé vingt-quatrièmes après avoir seulement buté sur le vertical en entrée de triple. Membre de l’équipe de France et particulièrement attendu ce week-end, Marc Dilasser a malheureusement connu moins de réussite avec Arioto du Gevres, sortant de piste avec huit points, concédés sur l’entrée du double 3 et la rivière.