Nicolas Delmotte et Urvoso du Roch confirment leur bonne forme dans le Grand Prix de Chantilly

Le dernier parcours de Nicolas Delmotte et Urvoso du Roch avant les Jeux olympiques de Tokyo pouvait-il mieux se conclure ? Après s'être classé huitième de l'épreuve à 1,55m du CSI 5* des Masters de Chantilly vendredi avec son alezan, le Nordiste s'est offert aujourd'hui la victoire du Grand Prix. Il a devancé le prétendant olympique Suisse, Martin Fuchs, associé à Leone Jei, et Marie Demonte, magistrale sur sa Vega de la Roche.



Point d’orgue de la première édition des Masters de Chantilly, le Grand Prix du CSI 5* qui s’est tenu cet après-midi sur la piste des Grandes Écuries a réservé son lot d’émotions aux très nombreux spectateurs présents dans les tribunes et autour de la piste. Pour l’occasion, les cavaliers et cavalières en lice avaient choisi leurs meilleurs atouts afin de tenter de décrocher leur ticket pour le barrage. Le délicat parcours initial, imaginé par le chef de piste Grégory Bodo, a permis à douze des quarante-sept couples au départ de se démarquer, avec au tableau final sept nationalités différentes et cinq chances tricolores.

Le barrage —non moins délicat— débutait par des barres de spa, suivies d’un double de verticaux qui nécessitait pour les cavaliers de rééquilibrer leurs montures en l’espace de quelques foulées. Véritable juge de paix, le vertical numéro 3 a, lui aussi, causé bien des difficultés. Il était suivi de l'oxer numéro 5 du parcours initial, dont il constituait l’un des principaux pièges.

Premier concurrent à s'élancer dans le parcours du second acte, Roger-Yves Bost a tenté le tout pour le tout avec Cassius Clay Vdv Z. Auteur d’un parcours en 44’’13, le Francilien a quitté la piste avec quatre points de pénalité pour une faute commise à l'entré du double. En selle sur son rapide Harley Vd Bisschop, Bertram Allen a serré ses courbes et pris tous les risques pour franchir la ligne d’arrivée en 41’’42. Titulaire du deuxième meilleur chronomètre de l'épreuve, il a vu le podium lui échapper à cause de quatre points de pénalité. Avec son olympique Vancouver de Lanlore, Pénélope Leprévost a subi le même sort. Malgré un parcours bouclé en 41’’18, elle été privée de la victoire par une barre renversée en sortie de double. “J’ai perdu du temps en faisant demi-tour pour aller franchir l’oxer numéro 4. J’ai donc voulu relancer mon cheval à l’abord du double et j’ai perdu son relâchement", a expliqué la cavalière sur le chemin du paddock.



Marie Demonte s’offre un podium de classe olympique

Marie Demonte et Vega de la Roche sont montées sur la troisième marche du podium.

Marie Demonte et Vega de la Roche sont montées sur la troisième marche du podium.

© Sportfot

Aux rênes de sa fidèle Vega de la Roche, Marie Demonte a été parfaite. Au terme d’un barrage couru en 42’’95, elle conservé son score de zéro et inscrit son nom à côté de celui de Nicolas Delmotte, premier à avoir quitté la piste sans pénalité. Avec son partenaire sélectionné pour les Jeux olympiques de Tokyo, Urvoso du Roch, le Nordiste a livré une performance irréprochable en un temps de 42’’30, ce qui lui a permis de conserver la tête du classement provisoire pour le reste de l’épreuve. S’il y avait pourtant un adversaire à redouter, c’est bien Martin Fuchs, actuel numéro 2 mondial, réputé pour savoir défier les chronomètres les plus serrés. En selle sur son hongre de neuf ans, Leone Jei, il a semblé survoler les obstacles avec une facilité déconcertante, avant d’arrêter la montre à 42’’66, soit avec trente-six secondes de retard sur son concurrent tricolore.



“Aujourd’hui, Nicolas a été meilleur que moi, mais je lui donne rendez-vous dans trois semaines, à Tokyo”

Âgé de neuf ans, le complice de Martin Fuchs, Leone Jei, était le plus jeune cheval à s'élancer dans le barrage.

Âgé de neuf ans, le complice de Martin Fuchs, Leone Jei, était le plus jeune cheval à s'élancer dans le barrage.

© Sportfot

En sortant de piste, le champion suisse n’a pas manqué de faire remarquer que ce scénario ne lui était pas inconnu... “Nicolas est encore devant moi, comme dans le Grand Prix de la Baule. J’ai vu son parcours et j’ai vraiment cru que je pouvais le battre. Aujourd’hui, il a été meilleur que moi, mais je lui donne rendez-vous dans trois semaines, à Tokyo”, a affirmé le cavalier qui disputera au Japon ses deuxièmes Jeux olympiques avec Clooney 51. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue en clôture de la journée, Nicolas Delmotte a répondu à cette invitation : “Battre Martin me procure une grande satisfaction, car c’est un cavalier que j’admire et respecte énormément. Cependant, lorsque nous sommes en piste, l’envie de gagner passe avant tout.” Il a poursuivi : “J’ai trouvé ce Grand Prix très difficile. Lorsque je suis passé, en numéro 3, il y avait déjà deux sans-faute, et quand j’ai vu que Bertram Allen, entré en piste juste après moi, avait également fait un sans-faute, je me suis demandé comment c’était possible (rires).”

Montée sur la troisième marche du podium, Marie Demonte n’a pas caché sa joie. “C’est déjà un grand plaisir de monter aux côtés de tels cavaliers, alors je suis très heureuse de ce résultat. Tout s’est déroulé comme prévu. Le programme était parfait pour mes chevaux et ils ont vraiment progressé tout au long du week-end. Vega n’a participé qu’à une épreuve hier pour pouvoir sauter dans le Grand Prix aujourd’hui et elle a terminé troisième, donc c’était le plan idéal.”

Pour Nicolas Delmotte et Urvoso du Roch, il s’agissait du tout dernier parcours avant les Jeux olympiques de Tokyo. “Je suis vraiment content, mon cheval vient de confirmer sa bonne évolution et le programme que j’avais établi pour lui a bien fonctionné. On m’avait donné l’instruction de ne pas prendre tous les risques, mais je suis tout de même parti pour gagner et comme je n’étais pas le plus rapide, j’ai voulu assurer le double, que je savais fautif. Je n’ai pas osé tenter de faire une foulée de moins à l’abord, sachant que c’était le dernier parcours d’Urvoso, mais j’ai quand même joué le jeu. Cette victoire me met en confiance, d’autant plus que mon cheval saute extrêmement bien ces derniers temps. Cependant, il faut que je garde la tête froide. Ce n’est pas parce que j’ai remporté deux Grands Prix (Il s'est imposé dans celui de La Baule au mois de juin, ndlr) que tout est gagné. Je donnerai le meilleur de moi-même à Tokyo et je suis motivé à trois cent pourcents.”, a assuré le cavalier.

Rendez-vous au Japon !

Les résultats complets ici.