La Fédération équestre européenne entend renforcer sa position sur l’échiquier international

L’assemblée générale de la Fédération équestre européenne (EEF) s’est déroulée hier à Vienne. L’événement s’est tenu de façon hybride, physiquement et à distance. Sur les trente-huit fédérations nationales membres, vingt-huit étaient représentées en Autriche, y compris via des procurations, et autres ont participé en ligne. Les rapports du conseil d’administration ont été approuvés sans discussion. Les rapports financiers ont suscité davantage d’interactions. “Il a été observé que, d’une part, les contributions des sponsors diminueraient progressivement dans le budget prévisionnel des trois prochains exercices, tandis que, d’autre part, les cotisations des membres augmenteraient”, précise l’EEF dans son communiqué. “Le président (le Néerlandais Theo Ploegmakers, ndlr) a souligné qu’afin de répondre aux attentes de ses fédérations membres, l’EEF devient de plus en plus un organisme gérant activement des produits sportifs et améliorant le développement et le travail de lobbying au sein de l’Union européenne et de la Fédération équestre internationale (FEI), ce qui nécessite une augmentation des cotisations. Quant au sponsoring, il a expliqué que la baisse des recettes prévisionnelles est simplement due au fait que la prolongation du contrat avec le partenaire actuel (Longines, ndlr) était en cours de négociation.” Afin de mener à bien ses nouvelles missions, l’EEF a annoncé l’embauche d’un responsable du développement sportif dès 2022, grâce au soutien du programme de solidarité de la FEI.

La présentation d’un plan stratégique quadriennal (2022-2026) par Sönke Lauterbach, administrateur de l’EEF, a fait figure de plat de résistance lors de cette assemblée générale. Ce plan est le fuit des réflexion d’un groupe de travail présidé par celui qui est aussi le directeur de la puissante fédération allemande. Il définit des grandes priorités: conduire, développer et promouvoir les sports équestres européens et leurs objectifs. “Premièrement, il a été une fois de plus souligné que le bien-être des chevaux doit être primordial dans toutes les actions de l’EEF. Après les sévères critiques de scènes et d’images discutables en termes de bien-être des chevaux aux Jeux olympiques de 2021 à Tokyo, les membres ont convenu qu’il s’agissait plus que jamais de l’élément clé pour garantir la durabilité des sports équestres”, dit l’EEF. “Le deuxième élément qui a suscité un débat animé concerne l’ambition de l’EEF d’élaborer un plan en étroite collaboration avec la FEI pour enfin gérer les séries et championnats européens et régionaux. Il a été souligné que reprendre leur gestion à la FEI n’était pas une fin en soi, mais que le but est de créer une valeur ajoutée pour les parties prenantes européennes à travers un suivi étroit des besoins et évolutions du sport sur le territoire européen.”

George Dimaras, membre du conseil d’administration et président du groupe de travail consacré au saut d’obstacles, a présenté son bilan de la série Longines EEF 2021, soulignant qu’elle “n’était pas seulement une compétition comme une autre, mais bien une partie cruciale du développement des outils de de l’EEF, visant à impliquer l’ensemble de la communauté équestre européenne avec toutes ses parties prenantes. La Série doit son succès au rôle fondamental des organisateurs qui ont mis en œuvre les concours dans les conditions défavorables liées à la pandémie de Covid-19. Quarante-deux fédérations nationales ont été invitées, y compris par la FEI, et vingt-huit ont effectivement participé à la série.” Le Grec a aussi annoncé des modifications réglementaires et présenté le calendrier de l’édition 2022.

Par ailleurs, il a été procédé à deux élections. Pour celle du premier vice-président, les votants ont eu à départager George Dimaras et le Belge Peter Bollen après les retraits de Sönke Lauterbach et de l’Italien Simone Perillo. Conformément aux statuts de l’EEF, le premier vice-président a été élu à la majorité qualifiée des deux tiers. Dimaras, avocat, administrateur de l’EEF depuis 2012 et présidant le groupe de travail Jumping depuis 2018, la l’emporté. “J’entends réunir toutes les fédérations nationales membres de l’EEF, grandes et petites, et les représenter de manière inclusive, intégrative et mutuellement bénéfique pour elles, leurs cavaliers et les autres parties prenantes de notre sport.” Compte tenu de cette élection, un poste s’est ouvert au sein du conseil d’administration. Après une brève présentation de l’Espagnol Cayetano Martínez de Irujo, de Simone Perillo, du Norvégien Tore Sannum et de Peter Bollen, l’Italien a été élu au troisième tour de scrutin avec dix-neuf voix. Perillo souhaite “apporter une contribution positive au développement de l’EEF grâce à mon expérience sportive et professionnelle, en m’appuyant en particulier sur le succès de la première édition de la série Longines EEF”, mais aussi “offrir la capacité d’atteindre des positions de compromis de haut niveau et davantage d’énergie pour soutenir tous les membres de l’EEF, en renforçant le sens collectif et l’influence de la communauté équestre européenne dans le monde.”

Ces ambitions concordent avec les remarques finales du président sur les objectifs stratégiques visant à amener la communauté équestre européenne à parler autant que possible “d’une seule voix lorsqu'elle est confrontée aux autres parties prenantes du monde équestre et à développer l’organisation de l’EEF elle-même, lui permettant de sauvegarder les sports équestres, avec le cheval comme partenaire, et de promouvoir ses bienfaits pour la société.”

Enfin, le Britannique Andrew Finding et le Turc Armagan Özgörkey, membres de longue date du conseil d’administration, ont honorés du titre de membre honoraire en reconnaissance de leurs accomplissements.