Retour sur le sacre de Christian Ahlmann et Taloubet Z dans le Top Ten Rolex, en 2012 à Genève
Le 10 décembre prochain à Genève, le Top Ten Rolex fêtera ses vingt ans… et sa vingtième édition! Cette compétition est née à Palexpo à l’initiative du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles et des organisateurs du CHI de Genève, partageant la même passion pour le très grand sport. En 2012, Christian Ahlmann a hissé Taloubet Z sur la plus haute marche du podium, faisant de nouveau résonner l’hymne allemand, après Ludger Beerbaum, Meredith Michaels-Beerbaum et Marcus Ehning.
L’Allemagne est la nation qui a remporté le plus grand nombre de fois la finale du Top Ten Rolex IJRC. Après Ludger Beerbaum, vainqueur des deux premières éditions de cette compétition, organisée début décembre sur l’immense piste de Palexpo, il y a eu Meredith Michaels-Beerbaum, elle aussi doublement couronnée, en 2004 et 2006, puis Marcus Ehning, en 2009. Après le Suisse Steve Guerdat et l’Irlandais Billy Twomey, l’hymne germanique a de nouveau retenti à Genève, grâce à Christian Ahlmann. En 2012, le pilote à la veste bleu et jaune du haras Zangersheide n’a laissé que peu de chance à ses adversaires. Associé à son brillant Taloubet Z, le meilleur partenaire de sa carrière, peut-être au coude-à-coude avec le génial Cöster, le géant Christian a inscrit son nom au palmarès du Top Ten au terme d’une finale disputée face à de sérieux concurrents.
En cette année olympique, l’épreuve oppose, comme toujours, les couples les plus en vue du moment. Outre le Britannique Nick Skelton et l’Américaine Beezie Madden, grands absents de la soirée, sont en lice Steve Guerdat, numéro un mondial et couronné champion olympique à Londres avec le fabuleux Selle Français Nino des Buissonnets, son compatriote Pius Schwizer, l’Australienne Edwina Tops-Alexander et son illustre Itot du Château, les Germains Christian Ahlmann, Marcus Ehning et Marco Kutscher, le Suédois Rolf-Göran Bengtsson, ainsi que trois Tricolores: Pénélope Leprevost, Roger-Yves Bost et Kevin Staut. Steve monte sa grise Nasa, lauréate du Grand Prix CSI 5*-W de Zurich en janvier, Rolf l’excellent Quintero, Kevin l’inoubliable Silvana, Pénélope son indissociable Mylord Carthago et Forbes Myrtille Paulois, qui grimpera sur le toit de l’Europe neuf mois plus tard, à Göteborg.
Sacrée un peu plus d’un an auparavant à Leipzig en finale de la Coupe du monde, la paire formée Christian et Taloubet signe un premier sans-faute, sans forcer. Elle est imitée par Marcus, plutôt convaincant sur Copin van de Broy, ainsi qu’Edwina, Pénélope et Kevin. Un poil trop lents, Rolf et Bosty, parti en ouvreur pour sa première participation au Top Ten, concèdent tous deux un point de temps. Marco, sur Cash 63, et Pius, sur Verdi III, sortent de piste avec neuf points, tandis que Steve, sacré en 2010 devant les siens, laisse échapper cinq points, dont quatre sur les difficiles et larges barres de Spa.
Christian Ahlmann, numéro un avec quelques jours d’avance
Après une première manche bien dosée, les dix concurrents reviennent en piste dans l’ordre inverse du classement. Avec cinq points supplémentaires, et malgré les encouragements du public, Pius ne passe termine bon dixième. Marco remet les pendules à l’heure et s’offre un sans-faute, synonyme de septième place. Comme Verdi III, Nasa pèche sur la spa. “Je suis très déçu de ma finale. J’ai craint le temps et me suis précipité sur la triple-barre. Après, c’était compliqué de se remotiver pour la seconde manche. Je reviendrai plus fort l’année prochaine”, avoue Steve Guerdat, qui aurait aimé empocher un nouveau titre à Genève. Bien qu’il concède une faute avec Myrtille sur son second parcours, Bosty, cinquième, conserve son éternel optimisme. Dans le clan des cavaliers trop lents en première manche, Rolf prend le parti d’assurer. Stratégie payante, mais aussi rageante. En sortie de piste, le Suédois regrette son début de parcours dans l’acte initial. Il finit quatrième.
Revient alors en piste Christian. Sans pression, il assure un nouveau parcours parfait et impose son tempo. Il faudra aller le détrôner et boucler le parcours en moins de 43”57, le tout sans concéder la moindre faute. À peine moins rapide, Itot du Château s’incline mais ravit sa cavalière, autrice d’une prestation impressionnante. Moins de réussite pour Pénélope, qui lâche huit points, et Marcus, qui s’effondre avec douze points. En tête après le passage de tout ce beau monde, la compagnon de Judy-Ann Melchior tient le bon bout, mais Kevin peut encore le reléguer en deuxième position. Assurant la fin de son parcours, le Normand coupe la ligne d’arrivée en 44”47. Trop juste pour l’emporter. Il se classe finalement troisième. “C’est bien d’être sur le podium, mais je suis forcément déçu, dans la mesure où j’avais la chance de partir en dernier et que ma jument saute de manière fantastique en ce moment”, analyse le champion en sortie de piste.
Finalement, ceux qui voyaient Christian Ahlmann l’emporter avaient bien raison. Après trois participations infructueuses, la quatrième fut la bonne. “Je n’avais aucune autre possibilité que de prendre tous les risques. Mais ce n’était pas encore gagné quand je suis sorti de piste. J’ai aussi eu beaucoup de chance!” Alors qu’il aurait dû revêtir le brassard de numéro un mondial à Genève, si la Fédération équestre internationale (FEI) n’avait pas repoussé la publication du classement de quelques jours, l’Allemand a scellé sa position de meilleur cavalier du monde.
Revivez en vidéo la première victoire de Christian Ahlmann dans le Top Ten Rolex IJRC, avec Taloubet Z.