Retour sur la domination de Scott Brash et Hello Sanctos dans le Top Ten Rolex, édition 2014
Le 10 décembre prochain à Genève, le Top Ten Rolex fêtera ses vingt ans… et sa vingtième édition! Cette compétition est née à Palexpo à l’initiative du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles et des organisateurs du CHI de Genève, partageant la même passion pour le très grand sport. Alors qu’il trônait au sommet de la hiérarchie mondiale depuis treize mois et qu’il était indéniablement l’homme en forme de l’année, l’Écossais Scott Brash s’est offert le Top Ten avec son fidèle Hello Sanctos (ex Sanctos van het Gravenhof) en 2014.
Après une délocalisation au CHI de Stockholm, en 2013, le Top Ten est de retour à Genève, devant son public. Formant le couple emblématique de l’année 2014, Scott Brash et Hello Sanctos ne pouvaient passer au travers de cette finale. Pour sa première participation, après avoir décliné l’invitation du club des cavaliers l’année précédente, l’Écossais a devancé un nouveau parterre de stars, au mérite de la seule prestation sans fausse note de la soirée. Face à lui et son incroyable bai, neuf duos de renoms allaient s’élancer sur la piste de Palexpo. Les Allemands Ludger Beerbaum, Marcus Ehning et Daniel Deusser, l’Américain Kent Farrington, les Français Pénélope Leprevost, Patrice Delaveau et Kevin Staut, le Néerlandais Maikel van der Vleuten ainsi que le héros local Steve Guerdat étaient bien là.
Le premier parcours, œuvre de Gérard Lachat et Luc Musette, se révèle “sélectif et délicat”. Si Pénélope ouvre parfaitement l’épreuve avec sa crack Flora de Mariposa, suivie par un Steve impeccable sur Paille de la Roque, Maikel, lui, passe au travers et bute sur un oxer sur bidet avec l’inoxydable Verdi TN. Daniel rejoint Steve dans le clan des sans-faute après un somptueux parcours, effectué aux rênes de son Cornet d’Amour. Moins brillant qu’habituellement, Voyeur, partenaire de Kent, commet une faute, tout comme Chaman, guidé par le Kaiser Ludger. De leur côté, Kevin et Marcus voient leurs espoirs annihilés par deux inhabituels parcours à huit points, respectivement effectués avec Estoy Aqui de Muze et Cornado NRW. Rageant, le parcours de Patrice ! Le Français, double vice-champion du monde quelques mois plus tôt aux JEM de Caen, ajoute des foulées avec Lacrimoso 3 et se retrouve piégé par le temps. Dernier à entrer en jeu, Scott soigne chaque obstacle avec son meilleur Hello Sanctos. Le travail paye, puisque tous deux sortent de piste sans le moindre sursis et ajoutent leurs noms aux côtés de ceux de Steve, sur Paille, et Daniel, sur Cornet d’Amour.
Imperturbable Scott Brash
Ayant à cœur de se racheter, Marcus, Kevin et Maikel s’illustrent sur la deuxième manche. Tous trois conduisent Cornado, Estoy Aqui et Verdi vers un sans-faute libérateur. Avec cette bouffée d’air, l’Allemand, le Français et le Néerlandais grapillent quelques rangs et terminent huit, sept et cinquième. Impossible, en revanche, pour Kent de rectifier le tir. Avec Voyeur, l’États-unien pèche de nouveau sur le même obstacle et devra se contenter d’une neuvième place. Même sanction pour Ludger, qui ne peut éviter un nouveau parcours à quatre points avec son étalon Chaman. Mais le champion germanique a pris des risques en deuxième manche, pour tenter de remonter au classement. Son chronomètre lui permet de doubler Marcus et Kevin, pour occuper le sixième rang.
Avec un point de temps, Patrice n’a rien à perdre. Cette fois, le Normand efface toutes les difficultés sans mal avec Lacrimoso et rentre à l’heure. Les voilà donc avec un total de un point, qui leur vaudra une très belle deuxième place finale. À sa suite, Scott revient en scène. L’homme en forme de l’année ne laisse rien au hasard et assure un nouveau sans-faute. Brillant avec son fidèle Hello Sanctos, pour qui les obstacles à 1,60m paraissaient être de simples formalités à franchir, le numéro un mondial et champion olympique par équipe deux ans plus tôt, à Londres, pose le cadre. Il faudra abaisser son chronomètre, fixé à 45”26. Cela parait battable, mais les trois derniers, Daniel, Steve et Pénélope ne devront pas flancher sous la pression…
Plus facile à dire qu’à faire ! “Deusser, le tenant du titre, fait étonnamment tomber la sortie du double, Cornet poussant le chandelier... de la hanche ! Après un détour par la case maréchalerie, entraînant une suspension d’épreuve de quelques minutes, Paille, qui s’était partiellement déferrée à la réception d’un saut à la détente, revient en piste sous la selle d’un Steve empli de grandes intentions. Le Jurassien boucle son tour plus vite que le numéro un mondial, mais la fille de Kannan voit un postérieur tapoter sur la barre du maudit portail. Il termine troisième”, résume Sébastien Roullier dans GRANDPRIX. “Dernière à s’élancer, Pénélope a son destin entre les mains.” Mais, prise dans la précipitation, l’amazone concède une première faute sur le mur numéro trois, puis deux supplémentaires en fin de parcours. Terrible pour la Normande, qui achève son Top Ten… en dixième position, malgré son convaincant sans-faute en première manche.
Finalement, Scott Brash est sacré et fait valoir son brassard de numéro un. “Sanctos a tout donné. C'est un cheval fantastique, il est en grande forme en ce moment et a très bien sauté. Je suis vraiment très heureux, c'est un rêve, c'est extraordinaire de pouvoir remporter cette finale dès ma première tentative”, s’émeut l’Écossais, repris par Ludovic Perruchoud sur le site de la RTS. Et Patrice Delaveau, vaillant deuxième, une fois de plus, d’ajouter : “Scott est un peu sur une autre planète cette année. Il est extrêmement difficile de le battre. J'ai de la chance de terminer à la deuxième place malgré le point de pénalité, c'est plutôt rare à ce niveau-là.” Deux jours plus tard, Scott signera un fabuleux doublé, en remportant le Grand Prix dominical. “Je suis définitivement humain, je ne suis pas un alien, je suis bien de cette planète”, plaisantera-t-il dans les colonnes du quotidien Le Matin, qui se plaît à le comparer aux légendes du golf et du tennis Tiger Woods et Roger Federer. “Je fais des erreurs des fois, comme la semaine dernière à Paris.” Des erreurs, il n’en commettra pas dans sa course au Rolex Grand Chelem, brillamment remporté après ses victoires aux mythiques CHIO d’Aix-la-Chapelle et CSIO de Calgary, quelques mois plus tard.
Revivez en images la première victoire de Scott Brash dans le Top Ten Rolex IJRC de Genève, en 2014.