“En 2022, j’aimerais participer à quelques épreuves de Coupe du monde et passer au niveau 5*”, Lily Attwood

Lily Attwood, cavalière britannique âgée de dix-neuf ans, s’épanouit à haut niveau à cheval après de brillantes années sur le circuit poney. Médaillée de bronze par équipes aux championnats d’Europe Jeunes cavaliers à Vilamoura en juillet dernier avec son fidèle Karibou aux côtés de Jodie Hall McAteer, Sienna Charles et Jack Whitaker, l’amazone est tournée vers l’avenir et s’entraîne dur pour réaliser ses objectifs. 



Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
J’ai récemment amélioré ma position au classement mondial, mais après une blessure récente, celle-ci va quelque peu redescendre. En 2022, j’aimerais participer à quelques épreuves de Coupe du monde et passer au niveau 5*, ce que je n’ai pas réussi à faire cette année en raison de la Covid-19 et de la féroce concurrence à ce niveau. Je souhaite également développer mon piquet de chevaux. J’ai quelques jeunes montures pleines de promesses, sans compter mes trois chevaux plus âgés, avec qui j’ai eu de belles réussites ces dernières années et qui m’accompagneront je l’espère au niveau supérieur.

Parlez-nous de vos montures...
J’ai mes deux meilleurs chevaux depuis deux ans et demi. Je les ai achetés une fois que j’ai arrêté le poney. Tous deux étaient uniquement censés me donner confiance à cheval sur des parcours pouvant aller jusqu’à 1,35 m. Mais j’ai eu beaucoup de chance: ils étaient tous deux très doués! J’ai remporté avec eux des épreuves jusqu’au niveau Grand Prix 4* et ils m’ont permis de me faire connaître et de vivre des moments extraordinaires sur de plus gros obstacles. Je viens aussi d’acheter une jument de six ans, Lee May, à Richard Howley. Je l’ai emmenée à Vilamoura, où elle a fait huit sans-fautes sur neuf parcours. J’étais ravie, surtout qu’elle débutait à peine. Elle a beaucoup appris à cette occasion. Elle a énormément de respect pour l’obstacle, est intelligente et a la tête solide. Je veux la laisser évoluer à son rythme, pour qu’à sept ans elle soit prête à gagner.

Quels trophées convoitez-vous particulièrement ?
Le Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’objectif ultime de nombreux cavaliers de saut d’obstacles et je ne fais pas exception. Simplement y participer serait déjà fabuleux. J’aime aussi énormément représenter mon pays et monter en équipe, alors évidemment, une médaille d’Europe Seniors ou une médaille olympique serait le rêve.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
J’ai remporté la médaille de bronze aux championnats d’Europe des Jeunes Cavaliers cette année, j’étais très fière. Mais mon souvenir le plus cher est sûrement un concours pour jeunes cavaliers à Amsterdam, au moment où je suis passée des poneys aux chevaux. Je ne pensais pas du tout faire une belle performance, je n’avais le cheval que depuis un mois seulement et j’ai gagné le Grand Prix! Ça a marqué le début de ma carrière. Une fois qu’on a gagné une grosse épreuve devant une foule de spectateurs, on devient accro! Le moment où j’ai gagné ma première épreuve comptant pour le classement mondial était lui aussi mémorable. J’ai remporté pas mal d’épreuves à mon entrée sur le circuit chevaux, une réussite uniquement possible grâce à l’aide de Guy Williams, mon entraîneur. Et pour finir, le moment où j’ai été sélectionnée pour une Coupe des nations Seniors à l’âge de dix-huit ans.



“Si j’ai connu autant de réussite à mon âge, c’est grâce à Guy Williams”

La présence d’un mentor comme Guy Williams joue-t-elle un rôle important dans une carrière comme la vôtre ?
Oui, un rôle primordial. En tant que jeune cavalier, nous avons des lacunes. Impossible de prendre tout en charge soi-même, il faut une équipe autour de soi, qui vous entoure et vous encadre. Si j’ai connu autant de réussite à mon âge, c’est grâce à Guy. Il ne suffit pas d’être bon cavalier, il faut avoir de bonnes connaissances d’homme de cheval en général. Guy m’a appris à m’occuper correctement de mes chevaux, de la nourriture à la maréchalerie. J’ai gagné d’inestimables connaissances auprès de lui et de Nat, son groom. Le talent une fois en selle n’est qu’une facette de la vie de cavalier. Il faut aussi savoir prendre soin de ses chevaux.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Que 99,9 % du temps, l’erreur ne vient pas du cheval, donc ça ne sert à rien de s’énerver contre lui. De ne pas rester sur une frustration, mais de respirer, sortir de piste, trotter un coup et revenir pour essayer de faire mieux. Les chevaux ne sont pas des robots, il suffit de leur expliquer clairement. J’étais un peu excitée à poney, Guy m’a appris à me calmer. Même si on est frustré, cela ne sert à rien de s’énerver contre le cheval après une mauvaise performance.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
J’ai récemment eu la chance de passer du temps avec Michael et John (Whitaker, ndlr) et de bien les connaître, ils sont tous deux une grande source d’inspiration. Ce sont de véritables hommes de chevaux. Je les regarde toujours concourir. J’ai notamment vu John en concours la semaine dernière: léger, aérien, naturel, il donne l’impression qu’il n’y a rien de plus facile!

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
Cette année, je suis passée tout près de la qualification au 5* du Royal Windsor Horse Show et de la Coupe du monde au London International Horse Show. À un cavalier près, j’y participais: ça a été une grosse frustration. Mais ça me donne encore plus envie de monter dans le classement pour faire mieux l’an prochain. Ce sont de superbes concours, dans mon pays natal en plus. Je vais donc tout faire pour y participer l’année prochaine.

Êtes-vous heureuse de retrouver la foule ? La présence de spectateurs vous motive-t-elle ?
Oui, la foule me motive énormément. Mon premier concours depuis la reprise était celui de Valence, qui a été très spécial. J’étais aussi récemment au Horse of the Year Show, un événement ayant lieu en intérieur devant des tribunes pleines à craquer, où règne une ambiance incroyable. Tous les cavaliers sont ravis de retrouver la foule. La montée d’adrénaline qui en découle incite à se dépasser. Sans la foule, ça a été difficile pour nous.
Bien sûr, certains chevaux peuvent au contraire se laisser distraire par la présence de spectateurs. Mon cheval de tête est très peureux, il fait des écarts facilement, il a même peur des barres au sol chez nous. Au Horse of the Year Show, il n’a pas très bien sauté : comme il n’y avait pas eu de grosses épreuves indoor en raison de la Covid-19, il n’était pas habitué à la foule et aux projecteurs. Mais la présence de spectateurs peut aussi motiver d’autres chevaux plus habitués. Les clameurs les poussent même à se surpasser. Chaque cheval est différent.

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Oui, tout à fait. Tous les cavaliers rêvent de le remporter, ça pousse tout le monde à se transcender. Je pense aussi que le Rolex Grand Slam a permis à plus de gens de s’intéresser à notre sport, partout dans le monde, car les spectateurs aiment regarder le sport de haut niveau aux vrais enjeux. Le Rolex Grand Slam couvre les meilleurs Grands Prix du monde et annonce une nouvelle ère pour le saut d’obstacles. Daniel Deusser et Killer Queen VDM, en superbe forme cette année, pourraient être les prochains à remporter le Rolex Grand Slam.