Avec son fidèle Santiago, Alix Bravard a réalisé son rêve

Alix Bravard a prouvé que le travail et la patience pouvaient mener à de belles récompenses. Associée à son fidèle Santiago, la jeune cavalière a conclu sa très belle saison 2021 en étant sacrée vice-championne de France des moins de vingt-cinq ans. Portrait croisé en cinq années clés de l’Auvergnate et de son appliqué bai de douze ans, huitièmes au classement mondial U25.



1997 : Naissance d’Alix Bavard

Alix Bravard a vu le jour le 17 mars 1997 à Clermont-Ferrand, en Auvergne. Elle a fait ses débuts à poney du côté de Thiers, une petite commune du Puy-de-Dôme. “J’ai commencé l’équitation avec un poney de saut d’obstacles. Il était un peu rétif, et pour arriver à mieux sauter, il a donc fallu beaucoup le travailler en dressage. C’est ainsi que m’est venu mon goût pour cette discipline", explique la jeune cavalière. Par la suite,elle a pu participer aux épreuves Poney 1 et 2 en saut d’obstacles et Ponam en dressage avec ce premier complice, nommé Long John Silver. Tous deux ont notamment terminé sixièmes aux Championnats de France Ponam D1 en 2012, à Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher.



2011 : Naissance de Santiago

Santiago (NRPS, Spielberg x Houston), quant à lui, est né le 28 avril 2011 aux Pays-Bas, chez M. vd Biggelaar. Cette année-là, sa future cavalière voyait Shamira (Han, Sandro Hit x Georgenburg) arriver dans ses écuries. Avec cette nouvelle monture, l’Auvergnate a fait ses débuts en compétition en avril 2012, lors d’une épreuve Amateur 1 organisée à Pompadour, en Nouvelle-Aquitaine, avant de se faire remarquer par Emmanuelle Schramm-Rossi, la Directrice Technique Nationale adjointe en charge du dressage. “Alix est une cavalière que je connais depuis longtemps. Je me souviens de la première fois où je l’ai remarquée : c'était à Compiègne, avec sa jument, Shamira. Elle a tout de suite su attirer notre attention”, se rappelle celle-ci. Le couple a fait sa première apparition en compétition internationale en 2013, au CDIOJ à Saumur, dans le Maine-et-Loire. “C’est une jument avec laquelle j’ai participé aux épreuves Juniors et Jeunes Cavaliers jusqu’à mes dix-huit ans”, précise Alix, qui a évolué sur la scène internationale jusqu’en 2016 avec cette monture, qui l’a notamment accompagnée aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Vidauban en 2015.



2015 : Un véritable coup de cœur

Alix Bravard et Santiago

Alix Bravard et Santiago

© Les Garennes

Alix Bravard et Santiago se sont rencontrés en début d’année 2015, année durant laquelle la cavalière a d’ailleurs passé son baccalauréat. C’est son entraîneur, Marc Boblet, notamment membre de l’équipe de France aux Jeux olympiques de Hong-Kong et aux Jeux équestres mondiaux de Caen, qui lui a permis de rencontrer son futur compagnon de route. “Alix recherchait une monture qui ait plus de force et de potentiel que son ancienne partenaire. Il lui fallait également un cheval adapté à sa taille car Shamira était une petite jument, le but ultime étant de lui en trouver un avec lequel elle pourrait évoluer à l’avenir vers des figures comme le piaffer ou le passage”, explique ce dernier. “ Je n’avais que dix-huit ans. L’idée était donc de trouver un cheval gentil pour faire les épreuves Jeunes Cavaliers, évoluer et me faire plaisir”, ajoute Alix Bravard. Après une longue année de recherche pour trouver le cheval idéal selon les critères de la cavalière, Marc Boblet remarque un jeune équidé aux Pays-Bas qui correspond aux critères de l’amazone. “Vers une heure du matin, il m’a envoyé une vidéo de Santiago et m’a demandé d’y jeter un œil”, se souvient celle-ci. “Il s’agissait d’un quatre ans avec un certain physique, de très bons postérieurs ainsi que des foulées assez compactes, pouvant faire un bon cheval de Grand Prix”, explique l’ancien cavalier de Whitni Star et Noble Dream. Déjà à la recherche de son futur complice depuis plus d’un an, la future vice-championne de France U25 n’avait alors encore réalisé aucun essai. Le week-end suivant, elle s’est empressée de faire le déplacement jusqu’aux Pays-Bas pour découvrir ce jeune cheval qui avait attiré son attention. “Santiago était déjà bien débourré aux trois allures, la base était acquise. Cela a été le coup de cœur”, se remémore-t-elle.

L’Auvergnate s’étant dirigée, son baccalauréat en poche, vers une classe préparatoire en comptabilité, elle n’avait pas forcément beaucoup de temps à accorder à Santiago chaque semaine durant les premières années de leur partenariat, mais “ce rythme lui a parfaitement convenu. Santiago est un cheval qui a toujours été très travailleur et posé; il réfléchit beaucoup. Lorsque nous lui apprenions des choses, il lui fallait toujours un petit temps pour comprendre mais une fois qu’il avait compris, il pouvait aller jusqu’au bout du monde.”



2021 : “Ce que j’ai pu réaliser était un rêve pour moi.”

Pendant six années, le couple a donc pris son temps, mais “l’évolution s’est faite relativement vite, le cheval a très vite assimilé tous les mouvements”, affirme Marc Boblet. Après avoir fait ses débuts sur le Cycle classique, puis en Cycle libre, le duo s’est attaqué aux épreuves Amateur Élite et Pro 3 en 2018, avant de s’aligner sur le circuit U25 en 2020. Cette année, plutôt fructueuse pour le duo, les a tout d’abord vu prendre part à leur première compétition internationale, au Pôle européen du cheval du Mans, dans la Sarthe, en février. Au Boulerie Jump, qui accueillera cette année ses premiers concours complets internationaux, Alix Bravard et son complice, alors âgé de neuf ans seulement, ont également terminé deuxièmes d’un Grand Prix CDI U25 disputé plus tard dans la saison, après être déjà montés sur la dernière marche du podium d’une épreuve similaire à Keysoe, en Grande-Bretagne, et ont surtout été sacré champions de France Pro Élite Jeunes. 

En 2021, le couple a fait retentir trois fois la Marseillaise en épreuves internationales. Le CDI U25 d’Ornago, en Italie, a d’abord souri à la paire tricolore, qui s’y est imposée dans l’intermédiaire II et la Reprise Libre en Musique, affichant un score de 73, 990% lors de cette dernière. Ils se sont également emparés du Grand Prix du CDI U25 du Crozet, dans leur région. Ces très bons résultats leur ont permis d’accéder à leurs premiers championnats d’Europe, à Hagen, en Allemagne, où tous deux n’ont toutefois pas obtenu le succès escompté, terminant trentièmes de l’Intermédiaire II et trente-neuvièmes du Grand Prix avec des moyennes de 66,941 % et 63,282 %. “ Les Championnats d’Europe 2021 étaient très loin pour nous et c'était la première fois que Santiago effectuait un trajet aussi long”, explique sa cavalière. “Nous l’avons donc fait en deux étapes. Lors du premier jour de compétition, nous avons eu un petit problème sur le piaffer, une figure coefficient deux. Je n’ai pas forcément réussi à la monter comme je le souhaitais. Le lendemain, le cheval n’était pas très en forme, nous n’avons pas beaucoup détendu avant d’entrer en piste. Nous ne sommes pas partis dans les bonnes conditions pour performer dans ce championnat.” “Le couple avait fait une super saison, donc nous espérions un meilleur résultat”, avoue Marc Boblet. “Pour autant, ce qu’il faut retenir, c’est que ces Championnats d’Europe s’ajoutent à leur actif, ce qui est remarquable.” 

L’échéance suivante des deux complices a été les championnats de France, qui se sont déroulés au Mans et leur ont permis de finir leur saison en beauté en étant sacrés vice-champions de France des moins de vingt-cinq ans.“Ce que j’ai pu réaliser en 2021 était un rêve pour moi”, insiste Alix Bravard. “Pouvoir monter mon cheval sur des compétitions internationales et aller aux championnats d’Europe, j’en rêvais, et je ne pensais pas obtenir de si bons scores en compétition internationale. Je me souviendrai toute ma vie de ces premières victoires.” 



2022 : Vers de nouveaux horizons

Si Santiago a permis à sa cavalière d’atteindre certains de ses rêves en 2021, c’est désormais sans le fils de Spielberg que s’écrira l’avenir de la Française, celui-ci ayant “été vendu la semaine après les championnats de France. J’ai décidé de le céder et, vraiment à regret, de ne pas disputer la saison 2022 en U25. Santiago est parti pour l’Autriche, où il concourra sur ce circuit avec une cavalière de dix-neuf ans qui cherchait un cheval qui ne soit pas trop compliqué à monter. Santiago correspondait parfaitement.” De son côté, la vice-championne de France des moins de vingt-cinq ans place ses espoirs dans une monture âgée de quatre ans. “Alix a vraiment quelque chose de spécial pour dresser les jeunes chevaux”, constate Marc Boblet. “Elle est gentille et profondément respectueuse. C’est une cavalière avec beaucoup de qualités artistiques à cheval. “Nous allons essayer de suivre le même schéma avec ce cheval qu'avec Santiago, et de commencer à lui inculquer les bases correctement”, indique quant à elle l’amazone. “En parallèle, j’ai plusieurs chevaux au travail qui sont pour des clients”.

Alix Bravard et Santiago

Alix Bravard et Santiago

© Les Garennes