Déborah Bardou nommée présidente de la nouvelle commission bien-être animal de la FFE

La prise en compte du bien-être des équidés est au cœur des préoccupations de la Fédération Française d’Équitation (FFE) et de l’ensemble des acteurs de la filière équestre en France. Parmi les actions mises en place en faveur du bien-être animal au sein de la fédération, une commission bien-être animal a été créée en décembre dernier par le Comité fédéral. Déborah Bardou, ancienne chargée de mission bien-être animal à la FFE, en a été nommée présidente, sur proposition de Serge Lecomte, président de la FFE. Rencontre.



Quelles sont les raisons qui ont poussé à la création d’une commission bien-être animal au sein de la FFE? 

Dans la filière équine, et animale en général, le bien-être animal est primordial et incontournable. La FFE l’a bien compris et a depuis de nombreuses années lancées des actions en faveur du bien-être animal. La création d’un poste de chargé de projet sur cette thématique, dès 2016, était déjà un signal fort de la fédération, alors qu’à cette époque, le sujet n’était pas aussi présent qu’aujourd’hui dans les instances agricoles et équines. 

Le but à travers la création de cette commission est de faire vivre les actions déjà mises en place, et de proposer de nouvelles initiatives au Comité fédéral pour que la FFE demeure proactive en la matière.

En tant que présidente de cette commission, quels vont être votre rôle et vos missions?

Maintenant que la commission est créée, des membres vont être proposés. Il y aura un groupe de travail commun à toutes les réunions et certaines personnes seront invitées en plus selon les sujets traités et leurs domaines d’expertise.

Nous allons aussi communiquer autour des actions de la fédération, qui se sont parfois noyées dans d’autres flux d’informations, liées par exemple à la crise sanitaire de la Covid-19. De nouveaux projets sont déjà en construction, à l’image d’une collaboration entre la FFE et des chercheurs spécialisés en bien-être animal, afin de voir quelles sont les meilleures manières de respecter le bien-être des poneys et des chevaux, notamment en compétition. Mais il ne faut pas oublier que le bien-être animal est un sujet transversal qui concerne tout le monde: pratiquant occasionnel, propriétaire d’équidé, compétiteur amateur ou de haut niveau. J’ai hâte que tout soit lancé et mis en place concrètement. 

Cette création était-elle attendue? 

Effectivement, c’était attendu. D’un point de vue extérieur, cela rassure les gens de voir que ce sujet est réellement pris en compte. Cette commission officialise et met en avant les préoccupations de la fédération en la matière. Cela permet aussi d’uniformiser avec ce qu’il se passe déjà au sein d’autres branches de la filière cheval, comme celle des courses de trot, qui dispose de sa propre commission bien-être animal. 

En 2016, tous les acteurs de la filière Cheval s’étaient réunis pour signer la charte du bien-être équin, puis chacun l’a mise en application de son côté. Bien que nous n’avons pas tous exactement les mêmes préoccupations, il est important de pouvoir échanger tous ensemble, car nous retrouvons certains points communs. Cette commission va permettre de retravailler sur une communication globale de tous les acteurs.



“Cet attrait pour le bien-être animal s’est confirmé lorsque j’ai évolué en tant que chargée de projet bien-être animal au sein de la FFE”

Pourquoi et depuis quand avez-vous choisi de vous engager en faveur du bien-être animal? 

La filière équine de manière globale m’intéresse, et j’ai commencé à me spécialiser lors de mes études. J’ai obtenu un Master en éthologie, et cet attrait pour le bien-être animal s’est confirmé lorsque j’ai évolué en tant que chargée de projet bien-être animal au sein de la FFE. La vie a fait que j’ai quitté ce poste, mais il était hors de question pour moi que tout ce qui avait été mis en place durant cinq ans disparaisse. Ces années ont ouvert des perspectives, les actions développées ont été bien accueillies, donc ce déploiement doit continuer. C’est donc tout naturellement que j’ai accepté cette présidence lorsque Serge Lecomte me l’a proposée. 

Nous avons, par exemple, mis en place en 2017 un document attestant de la capacité de détenteur d’équidés. Ce sujet nous tenait à cœur et c’est un des piliers des actions fédérales en matière de bien-être animal. En effet, on se rend compte que les premiers cas de maltraitance arrivent souvent chez des particuliers qui ont recueilli des poneys ou chevaux sans avoir les connaissances nécessaires, et cette situation pourrait être évitable. Le souhait est de rendre cette attestation accessible au plus grand nombre. De plus, on remarque que cette attestation est abordée dans la Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. En effet, le premier article stipule que “Tout détenteur d'un équidé atteste de sa connaissance des besoins spécifiques de l'espèce.” Cela prouve que la FFE a vu juste avec ce diplôme.