“On ne croise pas cinquante juments comme Vakiry dans une vie”, Swan Bourven

Le week-end dernier à Uggerhalne, l’Officiel du Danemark a souri à Swan Bourven. Sa première participation à une Coupe des nations a été récompensée par une victoire en selle sur sa jument Vakiry des Saules. Également troisième du Grand Prix, le Sarthois enchaîne les performances. Il évoque ici son bon début de saison, ses ambitions et son système.



Le week-end passé au CSIO 3* d’Uggerhalne, vous avez obtenu très bons résultats, gagnant la Coupe des nations et terminant troisième du Grand Prix avec Vakiry des Saules (SF, Lando x Muguet du Manoir). Comment l’avez-vous sentie sous votre selle? 

Elle était en forme. Elle avait eu un petit break de trois semaines après les championnats de France. Nous avons juste sauté une épreuve Pro 1 à Pernay avant de partir. Il lui faut peu de parcours pour être dans le coup. Au Danemark, après la warm-up du premier jour, tout s’est très bien passé. Pour une première Coupe des nations, je ne pouvais pas rêver mieux. Idem pour le Grand Prix.

Quelles sont vos ambitions avec elle?

Si je reçois d’autres sélections, je les accepterai avec grand plaisir. On ne va pas se le cacher, c’est un objectif. Nous avons discuté avec Édouard Coupérie (sélectionneur national adjoint, ndlr) de l’opportunité de monter d’un cran. Les concours de niveau 3* se déroulent bien alors j’aimerais bien tenter ma chance au niveau 4* pour voir un peu ce que ça donne. Vakiry en a les capacités, c’est une super jument. Il y a plusieurs échéances possibles en juin. Nous devrions nous reparler avec Édouard pour établir un planning. En attendant, la jument a deux week-ends de récupération. 

À quoi ressemblait ce concours danois? 

Je l’ai découvert avec plaisir. Tout était très bien organisé, on ne peut pas reprocher grand-chose. La piste n’est pas la plus grande, ce qui n’avantage pas forcément ma jument. Elle préfère davantage les grandes pistes, mais elle s’est très bien adaptée.

Quelle était l’ambiance au sein de l’équipe de France?

Très bonne. De toute façon, nous nous côtoyons tous un petit peu donc se retrouver ensemble là-bas était chouette. Il n’y avait qu’Alexis Goulet que je ne connaissais pas trop parce qu’il vit loin de chez moi (en Suisse, où il travaille chez Pius Schwizer, ndlr). L’état d’esprit était très bon.

Quelle relation entretenez-vous avec cette jument?

C’est une histoire particulière. Nous avons eu cette jument dès le sevrage, je l’ai toujours gardée et nous avons tout fait de A à Z. C’est vraiment une jument de cœur. On n’en croise pas cinquante comme elle dans une vie.

Vous avez enchaîné plusieurs résultats ces dernières semaines, terminant quatrième d’une épreuve à 1,40m au CSI 4* de Fontainebleau avec Uberlulu (SF, Untouchable M x Rungis des Halles) après vous être classés trois fois au CSI 2* du Mans. Quel bilan en tirez-vous de cette première partie de saison ? 

J’ai eu des chevaux qui ont été dans le coup dès le début de la saison. Je les ai depuis quelque temps, je commence à les connaître par cœur. Nous avons bien travaillé cet hiver et avons repris assez tôt à Royan, où tout s’est super bien passé. C’est un bon début de saison.

Quelles sont vos projets avec Uberlulu? Quelle peut-être son évolution?

Il est là pour seconder Vakiry. À Uggerhalne, il n’a pas trop aimé la piste. Nous avons un peu contre-performé, ce qui ne lui arrive pas souvent. Nous allons remettre tout cela en ligne et vérifier qu’il n’ait pas de problème de santé. Peut-être était-ce juste le transport…

Quid de vos autres chevaux, dont Forever des Saules et Fiesta des Saules, deux produits de Canturo âgés de sept ans?

J’ai quelques jeunes en formation, dont certains sont assez chouettes. Forever est un petit plus avancé que Fiesta. Lui va courir le grand circuit des sept ans. Fiesta a plus de capacités mais elle est plus délicate, alors nous prenons davantage notre temps. Ensuite, j’ai deux chevaux de six ans assez prometteurs.

Quelle relation entretenez-vous avec Pascal Crochemore?

Il est le naisseur et copropriétaire de Vakiry. C’est un très bon ami, avec lequel je travaille depuis quinze ans.

Que devient Jasmin des Près (SF, Atoll d’Adriers x Leprince de Thurin) avec lequel vous avez terminé sixième des championnats d’Europe Enfants d’Istanbul en 2006?

Jasmin avait été vendu dès notre retour d’Istanbul à une élève de Marcel Delestre qui était alors sélectionneur national des équipes de France Jeunes. Après deux ou trois bonnes saisons, ils l’avaient ensuite mis à la retraite.

Swan Bourven et Uberlulu à Longines Classic Deauville.

Swan Bourven et Uberlulu à Longines Classic Deauville.

© Scoopdyga



“On veut toujours essayer d’évoluer le plus haut possible”

À plus long terme, quelles sont vos ambitions?

On veut toujours essayer de concourir le plus haut possible, on ne va pas dire l’inverse. Ensuite, je pense qu’il ne faut pas non plus se brûler les ailes. Ça dépend vraiment des chevaux. Personnellement, je les écoute beaucoup. Les CSI 3, 4 et 5*, c’est super, mais je n’ai pas envie de faire ça tous les week-ends avec ma jument. Je n’ai pas envie de la cramer comme on dit. À plus long terme, j’aimerais bien sauter ça tout le temps, si j’ai les chevaux adaptés pour. Je reste lucide, il ne faut pas faire n’importe quoi.

Où êtes-vous installé et qui vous entraîne?

Je suis installé au Mans, juste à côté du Pôle européen du cheval, dans une écurie que nous avons construite il y a dix ans. Je travaille avec mes parents et mon épouse. C’est une vraie entreprise familiale. J’entraîne aussi quelques clients. D’ailleurs, je pars trois jours à Mâcon pour accompagner l’un d’eux au championnat des As Cadets.

Qui sont les propriétaires de vos chevaux? Quelle place tient le commerce dans votre système?

Uberlulu appartient à Mathieu Gigou, qui a plusieurs chevaux à la maison, dont une très bonne jument de six ans. Il investit assez fort pour moi, à travers pas mal de jeunes. Ensuite, j’ai des propriétaires locaux qui ont chacun un cheval, qu’ils me confient pour les faire travailler en concours.

Le commerce fait vivre pas mal de structures. Je ne suis pas un grand marchand de chevaux mais nous essayons toujours d’en vendre quelques-uns. Quand on a vendu Sangria du Coty (SF, Quincy x Muguet du Manoir) à huit ans à Roger-Yves Bost, nous aurions préféré la conserver mais il fallait la vendre.

En dehors de l’équitation, avez-vous d’autres centres d’intérêt?

Mon fils d’un an me prend pas mal de temps. Personnellement, j’aime bien tous les spots et je pratique un peu mais l’équitation est très prenante. Quand j’ai un peu de temps, je le passe en famille.



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