Les spécialistes du soin du cheval livrent leurs conseils pour bien vivre l’été

Qui dit été dit soleil, mais aussi tous les maux qui vont avec: insectes, emphysème, fourbure, locomotion sollicitée, sécheresse pouvant entraîner des problèmes d’hydratation ou de sabots... GRANDPRIX a interrogé différents spécialistes, qui livrent leurs conseils avisés.



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© Scoopdyga

LA DERMITE ESTIVALE 

Isabelle Memain, docteur en pharmacie, co-fondatrice et co-gérante d’Arbalou: “La dermite estivale peut être causée par des allergies aux culicoïdes, ou être une conséquence de coups de soleil – il faut d’ailleurs protéger les chevaux de ces derniers avec une crème dédiée à appliquer sur les zones sensibles (zones blanches, particulièrement les balzanes et la zone de la lice). Nous avons dans notre gamme deux produits à mélanger avec la ration: une poudre à base de levure (qualité des crins), bardane et pensée sauvage (visée dépurative), ail (répulsif) et plantain (antiallergique), et des granules qui sont en plus enrichies d’hydrolysats de poisson permettant de nourrir la peau, car une peau sèche sera davantage sujette aux démangeaisons. Ces dernières sont testées non dopantes pour les chevaux qui évoluent en compétition.” 

L’EMPHYSÈME 

Vincent Chassaing, docteur vétérinaire et responsable technique France d’Audevard: “L’emphysème est lié à l’environnement: poussière et pollen, ce qui explique qu’il sévit surtout à la belle saison. Cela commence par une toux discrète en début de travail, et peut s’aggraver avec un cheval qui tousse même au repos. En cas de crise, le vétérinaire pourra prescrire des corticoïdes et des bronchodilatateurs. Il sera aussi possible de soulager le cheval atteint avec des produits à base de plantes, qui aideront à limiter la gêne respiratoire et l’inconfort, et à éviter les récidives, comme la nigelle. Il existe aussi des sirops à base d’huiles essentielles qui permettent de soulager localement les voies respiratoires.” 

LES CHALEURS DES JUMENTS 

Noémie Malka, conseillère clientèle chez Cheval Energy: “Les juments sont en général en chaleur lors des beaux jours, d’avril à août. Certaines d’entre elles sont particulièrement sensibles au cours de leur cycle, avec des symptômes tels que sautes d’humeur, agressivité, susceptibilité, stress, sensibilité de la région du rein (attention lors du pansage!), raideur au travail et baisse des performances. Il est alors possible de les soulager avec des produits composés de plantes régulatrices du cycle, sous forme de teintures-mères ou extraits (marjolaine, gattilier, bourse-a-pasteur, grande airelle rouge, mélisse, houblon), d’antioxydants et de magnésium.”

LES INSECTES 

Elynn Thys, chef de produit chez Cavalor: “Nous avons élaboré un produit inédit qui masque l’odeur des chevaux attirant les insectes, à base d’huiles essentielles d’arbre à thé, de lavande et d’eucalyptus citronné. Il s’applique en spray sur la peau, avant de monter le cheval ou de le sortir au paddock, et reste efficace durant deux heures.” 



“En fonction de l’état de sa corne et des sols sur lesquels évolue votre cheval, les soins doivent être modulés”

LE SOLEIL 

Caroline Bove, marketing manager chez Absorbine: “En été, les parties blanches et délicates du cheval peuvent être sujettes aux coups de soleil. La zone la plus fragile étant le nez, nous préconisons le port d’un masque anti-UV avec un protège-nez intégré – celui-ci présentera par ailleurs l’avantage de protéger les yeux et les oreilles des insectes. Nous conseillons de ne pas lésiner sur la qualité du masque afin qu’il dure dans le temps et soit confortable, par exemple avec des coutures roulées à l’intérieur pour ne pas irriter et une matière élastique autour des oreilles.”

LES PIEDS 

Amélie Henry, chef de marque chez Ravene: “En fonction de l’état de sa corne et des sols sur lesquels évolue votre cheval, les soins doivent être modulés: il faut observer et s’adapter. En été, les sols sont généralement durs, secs et poussiéreux. La corne du pied a donc tendance à s’assécher, perdre en élasticité et peut même finir par casser. Pour éviter que la paroi ne casse et durcisse, appliquez un onguent blond afin de nourrir la corne et d’optimiser son élasticité. L’onguent blond sera également préconisé sur le dessous du pied. Il faudra en revanche plutôt opter pour de l’huile sur la fourchette et les glomes, la corne étant plus souple sur ces zones, et celle-ci étant davantage exposée à l’humidité. Pour prendre soin de ses sabots de l’intérieur, la biotine constitue également un véritable allié: corne renforcée, pousse accélérée et de beaux crins en bonus!” 

LE STRESS 

Pascal Lavigne, phytothérapeute et gérant de la marque Bio Cheval: “Certains chevaux sont sujets au stress. L’été est la saison des compétitions, ce qui induit des transports, source d’émotions. Les chevaux peuvent aussi stresser en piste. C’est également la saison des débourrages, qui peuvent s’avérer délicats pour certains individus hypersensibles. Nous disposons dans notre gamme d’un produit (voie orale) qui permet de calmer et relaxer les chevaux. Il est constitué d’aubépine, de camomille, d’escholtzia, de mélisse et de mélilot, plantes qui forment un bouclier naturel contre l’anxiété et limitent les troubles d’origine nerveuse (coliques, ulcère).”

LA FOURBURE 

Sylvain Austry, responsable commercial France chez NAF: “Si le surpoids est souvent incriminé en cas de fourbure, il n’est pas le seul responsable: de nombreux chevaux touchés sont insulinorésistants. En dépit d’un régime drastique, ils peuvent récidiver facilement. Il existe sur le marché des suppléments alimentaires riches en antioxydants et probiotiques qui, utilisés à titre préventif, ont pour but d’améliorer le fonctionnement de la digestion et ainsi de limiter les risques de récidives.”

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX.