“Sur le papier, notre équipe fait rêver !”, Grégory Cottard

Grégory Cottard s’apprête à vivre ses premiers championnats du monde à Herning, au Danemark, où les épreuves de jumping se tiendront du 10 au 14 août. Tout juste sélectionné pour représenter la France, le cavalier de Drocourt se dit prêt à en découdre et renforcé par ses expériences des derniers mois, dont le rôle de réserviste aux championnats d’Europe de Riesenbeck, sa participation à la finale des Coupes des nations de Barcelone et sa première finale de la Coupe du monde à Leipzig. Le tout bien sûr avec son indissociable et géniale Bibici.



Grégory Cottard et sa grise lors du CSIO 5* de Knokke.

Grégory Cottard et sa grise lors du CSIO 5* de Knokke.

© Scoopdyga

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre sélection pour les championnats du monde d’Herning ? 

Dès la fin de la finale de la Coupe du monde de Leipzig, nous avions déjà discuté de l’éventualité des championnats du monde avec le staff fédéral et tout s’est construit progressivement tout au long de la saison. J’ai eu besoin de temps pour digérer un peu cette première finale puis nous sommes repartis avec en ligne de mire des Coupes des nations. Je pense que nous étions en lice pour les mondiaux depuis plusieurs mois mais cela s’est concrétisé après les concours de Sopot, Rotterdam et Knokke. Je trouve que tout s’est bien enchainé. J’ai confiance en ma jument, nous avons gagné en expérience depuis l’an dernier et les choses se sont faites plus naturellement.

Sentez-vous que Bibici est actuellement au pic de sa courbe de forme ? 

En définitive, elle est toujours en forme ! (rires) Le plus difficile est finalement de la mettre en route car elle est très respectueuse. Lorsqu’elle n’a pas concouru depuis longtemps, je ne peux pas l’engager dès le premier-week-end dans un Grand Prix 5*. Je sais que je dois y aller crescendo, mais une fois qu’elle est lancée, elle répond toujours présente. Elle a certes commis quelques fautes à Knokke avec deux parcours à quatre points et le Grand Prix conclu avec huit points, mais cela vient peut-être de moi. Nous avons tous le droit de commettre des erreurs de temps en temps. J’avais réduit un peu sa charge de travail, mais pour les championnats, les chevaux doivent tenir sur la durée et pouvoir répéter les efforts donc son rythme quotidien a été intensifié.

Comment s’organise donc son travail de préparation ?

Elle est longée le matin puis profite ensuite du paddock, mais pas trop longtemps, car elle a une petite tendance à rapidement prendre de l’embonpoint donc je veille à ce qu’elle ne grossisse pas trop avant une telle échéance. Je la monte ensuite l’après-midi. Pendant la canicule, elle était longée très tôt puis je la montais en première partie de matinée. 

Quel va être le programme jusqu’au départ pour le Danemark ? 

Bibici va sauter à Courlans ce week-end (à l’occasion du CSI 3*, ndlr). Elle ne devrait faire que de petits parcours et ne pas prendre part au Grand Prix. Je veux la conserver dans une dynamique de concours afin qu’elle n’arrive pas aux mondiaux trop fraîche. Quand elle l’est, elle a tendance à se percher et à courir un peu. 



“Pour l’équipe, l’objectif est de revenir avec une médaille !”

L’expérience engrangée en tant que réserviste aux championnats d’Europe de Riesenbeck et dans la finale de la Coupe du monde vous donnent-ils davantage de confiance à l’approche des mondiaux ? 

Oui, j’ai en plus de cela pris part à la finale des Coupes des nations de Barcelone, où les parcours étaient vraiment conséquents et dont les épreuves se déroulaient en nocturne. Cela m’a prouvé que nous étions capables d’affronter des parcours importants de nuit et au sein de l’équipe de France. J’ai aussi en effet couru la finale individuelle (de la Coupe du monde Longines) de Leipzig, qui a un peu le même schéma que les championnats du monde avec une entame par un barème C. J’ai vécu de très bonnes expériences qui m’ont permis de beaucoup avancer. Je me sens de plus en plus prêt et aguerri. Le but est de toute façon d’y aller pour réussir un bon résultat, certainement pas pour faire de la figuration. 

Quel est justement l’objectif par équipes et en individuel ? 

Pour l’équipe, revenir avec une médaille ! En individuel, j’aimerais dans un premier temps avoir une place pour la finale et y donner le meilleur. Je veux revenir avec de bonnes sensations, des performances et le sentiment d’avoir réussi de bons parcours. 

Que pensez-vous de la sélection française pour les mondiaux ? 

Nous ne pouvions pas rêver mieux. Mes coéquipiers ont une expérience longue comme le bras des championnats (seul Julien Épaillard n’en a pas encore couru en Seniors, ndlr), sont tous très rapides. Julien est le cavalier le plus rapide au monde et a prouvé que lui et sa jument (Caracole de la Roque, ndlr) pouvaient aligner les parcours sans faute en Coupe des nations (le couple a signé un triple sans-faute et permis à la France de gagner au barrage à Knokke, ndlr). Simon et Cayman (Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, ndlr) ont montré une régularité dingue, Viking s’est montré exemplaire avec Kevin (Viking d’la Rousserie et Kevin Staut, ndlr), bien qu’un peu lent Quel Filou peut aligner les bons parcours (avec Mathieu Billot, ndlr)… L’équipe est extraordinaire, il y a vraiment du solide ! Sur le papier, je trouve qu’elle fait rêver. Pour ma part, j’ai engrangé beaucoup d’expérience, et même si je n’ai encore jamais couru de championnat du monde ou les Jeux olympiques, ma jument sait sauter des barres à 1,60m, nous avons déjà affronté des parcours de Chasse… Il n’y a pas de raison que nous ne tirions pas notre épingle du jeu. 

Depuis Rotterdam où vous et Bibici n’aviez pas fait tomber une barre dans la Coupe des nations mais touché la plasticine de la rivière deux fois, avez-vous eu l’occasion de franchir à nouveau des rivières ?

Il n’y avait pas de rivière dans le Grand Prix de Knokke mais nous avons en effet travaillé sur ce point. Il n’y a aucune raison que cela n’aille pas, à Rotterdam, les fautes étaient infimes et elle se reculait pas mal. Son appel était un peu trop loin du pied de l’obstacle, ce qui augmentait encore la distance à couvrir. J’ai pleinement confiance en elle, elle comprend assez vite et est très studieuse. 

Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de votre départ pour le Danemark ? 

Motivé et heureux ! Toutes les Coupes des nations courues avec les gars cette année étaient vraiment bénéfiques et nous allons nous retrouver. Je sens que ma jument et moi sommes prêts et je gagne en sérénité à l’approche de chaque nouvelle grande échéance.   

Le champion de France 2013 et la fille de Norman Pré Noir lors de leur première finale de la Coupe du monde en avril, à Leipzig.

Le champion de France 2013 et la fille de Norman Pré Noir lors de leur première finale de la Coupe du monde en avril, à Leipzig.

© Scoopdyga