“Le championnat du monde du cheval Arabe nécessiterait de se re-coupler avec un grand événement sportif”, Jean-Luc Poulain

Rendez-vous incontournable des passionnés du cheval Arabe de show, le championnat du monde du cheval Arabe se tiendra exceptionnellement du 17 au 19 novembre au Parc des expositions de Paris le Bourget en lieu et place des dates habituelles de mi-décembre au Parc des expositions de Villepinte ou à la Porte de Versailles de Paris. À moins de deux mois de l’événement, Jean-Luc Poulain, président du Centre national des expositions et concours agricoles (CENECA) – organisateur du championnat du monde du cheval Arabe, du Salon du cheval de Paris et du Salon international de l’agriculture – fait le point.



Comment se présente l’édition 2022 du championnat du monde du cheval Arabe ?

Les nouvelles sont bonnes à l’heure actuelle. Les différentes qualifications ont bien eu lieu à travers le monde et la finale du championnat se tiendra avec la qualité et la quantité habituelles de participants. Tous les voyants sont au vert. Nous pensons avoir les mêmes statistiques que l’année dernière, à savoir environ cent vingt chevaux qui représentent une vingtaine de pays. Côté financement, les sponsors ont répondu présents, pour notre grand plaisir, et nous avons augmenté notre offre de tables VIP car chaque participant amène généralement avec lui un grand nombre d’accompagnants.

Le championnat se tiendra cette année au Parc des expositions de Paris le Bourget, après une édition 2021 passée à Paris Porte de Versailles. Quelle est la raison de ce changement ? 

Nous avons dû avancer nos dates cette année en raison de la tenue de la Coupe du monde de football, qui commence le 20 novembre au Qatar, et qui aurait perturbé la venue des pays du Golfe, très présents dans notre championnat. Dès lors, les locaux de la Porte de Versailles ne nous étaient plus réservés et il a fallu trouver une autre solution. Le Parc des expositions de Villepinte étant en travaux, nous nous sommes tournés vers les locaux du Bourget. Cette localisation nous convient tout à fait ! À partir de 2023, le championnat pourrait avoir lieu une année sur deux au sein d’un pays étranger, en alternance avec Paris (la prochaine édition du championnat du monde du cheval Arabe se tiendra à Doha, au Qatar, ndlr).

Les chevaux Arabes de show nécessitent-ils des conditions de logement spécifiques ? 

Ce sont des chevaux tout à fait classiques, qui ne requièrent pas de demande distinctive. Les couvertures en lycra qui les couvrent souvent des pieds à la tête sont simplement destinés à préserver leur robe de la poussière ou de la salissure. En outre, la plupart des chevaux participants à ce championnat sont basés à cette époque en France ou en Europe. Si toutefois il y a des chevaux qui transitent d’un pays lointain à l’autre, ils respecteront les prérogatives sanitaires en rigueur à savoir la quarantaine, la vaccination, etc. Dans tous les cas, il n’y aura pas de problème particulier.

Les pays du Golfe, le Maroc et la Pologne, entre autres, sont considérés comme les leaders de cette discipline. La France pourra-t-elle toutefois présenter des élevages régionaux ?

La France n’a pas une participation très active dans ce championnat et avance deux ou trois chevaux chaque année, tout au plus. Les bons chevaux français sont souvent vite achetés et concourent ensuite sous une autre bannière. C’est la logique du marché : s’il y a une bonne offre en face, le cheval sera vendu. 

Ressentez-vous la nécessité d’attirer de nouveaux publics ? 

À l’heure actuelle, une très large majorité des visiteurs sont des initiés, qu’ils soient éleveurs, accompagnateurs des participants, etc. Nous aimerions nous ouvrir aux familles en communiquant davantage sur les horaires des épreuves, les détails des élevages, ou plus simplement sur l’univers du cheval Arabe, qui fait partie d’un patrimoine culturel. La médiatisation du championnat est encore un peu timide à l’aulne de son importance sportive mais nous espérons pouvoir miser davantage cette année sur les réseaux sociaux et notamment Instagram. 

Quelles améliorations ou changements prévoyez-vous pour cet événement déjà bien établi ? 

Le championnat du monde du cheval Arabe nécessiterait de se re-coupler avec un grand événement sportif, comme ce fut le cas durant de nombreuses années avec le Salon du cheval de Paris. L’équilibre d’alors était précaire et la pandémie a bien sûr tout chamboulé. Nous étudierons à l’avenir une nouvelle formule qui permettrait de faire briller davantage ce championnat et qui mixerait les publics.