Trois ans après son premier sacre, Bryan Balsiger met à nouveau Oslo à sa botte

Elle était très attendue, et la voilà enfin, la Coupe du monde Longines est lancée! Comme chaque année, le circuit hivernal s’est ouvert à Oslo, première des quatorze étapes de la ligue d’Europe de l’Ouest. Cet après-midi, à l’occasion du premier Grand Prix Coupe du monde de la saison, ils ont été trente-huit à se succéder sur l’étroite piste du parc des expositions de la capitale norvégienne. Si onze d’entre eux sont parvenus à venir à bout du parcours relativement abordable dessiné par le chef de piste suédois Peter Lundström, c’est finalement l’hymne suisse qui a résonné grâce à Bryan Balsiger. Parti en quatrième position d’un barrage très hétéroclite, le récent champion Élite suisse avait une belle carte à jouer. Comptant, dans un premier temps, sur la vitesse au sol de sa bouillonnante Dubai du Bois Pinchet (SBS, Kashmir van Schuttershof x Andiamo), il n’a pour autant pas lésiné son tracé. Passant devant l’horloge Longines pour aborder le vertical numéro 2 et serrant ses virages, le cavalier de tout juste vingt-cinq ans a passé les cellules du chronomètre avec un temps exceptionnel de 41’’38, soit plus de cinq secondes de moins qu’Eoin McMahon, alors en tête à ce moment! Après une saison en demi-teinte, marquée par les arrêts de ses cracks AK’s Courage (DSP, Chepetto C x Lennon 5), et Clouzot de Lassus (SBS, Ugano Sitte x Tenor Manciais), tous deux de retour depuis quelques semaines, ainsi que la mise à la retraite de Twentytwo des Biches (SF, Mylord Carthago x Kalor du Bocage), blessée lors du Grand Prix du Saut Hermès, le jeune cavalier semble à nouveau vivre une belle période puisqu’il s’était déjà imposé début septembre dans le Grand Prix 4* d’Ascona avec cette même Dubai! Vainqueur du Grand Prix d’Oslo en 2019 avec son fidèle Clouzot de Lassus, il a ainsi récupéré la couronne qu’il avait perdue dans cette étape qui -à juste titre- lui tient à cœur!   

Partie dans la deuxième moitié de ce barrage, Victoria Gulliksen a été grandement portée par son public. Sur ses terres, celle qui, en première manche déjà, avait laissé exploser sa joie une fois la ligne d’arrivée passée, a réédité sa performance lors de la seconde. Sans prendre tous les risques mais demandant tout de même à son Equine America Papa Roach (Han, Perigueux x Zeus) d’allonger sa foulée et de serrer davantage ses courbes, la Norvégienne a exulté après son double sans-faute. Son chronomètre de 43’’62, bien plus lent mais tout de même très honorable, lui a permis d’accrocher le deuxième rang de ce Grand Prix, une place d’honneur qu’elle n’avait jamais atteinte dans une telle épreuve auparavant! Une chose est certaine, elle forme, avec son fils de Perigueux, un réel couple. Une complicité qui leur avait d’ailleurs permis en 2021 de prendre la neuvième place des championnats d’Europe Longines de Riesenbeck.   

Premier à s’élancer au barrage, l’Irlandais Eoin McMahon a sans doute réalisé l’une des meilleures opérations de ce Grand Prix. Aux rênes de Chakra (Holst, Casall x Quidam de Revel), le cavalier des écuries Beerbaum a lui aussi signé un double sans-faute. Malgré une très grosse sollicitation de sa grise lors du double de verticaux placé en numéro 5, juste devant le public, il est sorti de piste avec un chronomètre de 46’’13 qui paraissait déjà très largement battable. Pour autant, les erreurs des différents concurrents ont permis au couple de monter sur la troisième marche du podium, son plus beau résultat à ce niveau.  

Un barrage sous pression pour une victoire suisse !

Si le parcours dessiné par le chef de piste, composé de quatorze obstacles très rapprochés du fait de l’étroitesse de la piste norvégienne, n’a pas causé grand problème à la plupart des concurrents, ses subtilités ont pour autant écarté quelques champions. Très rapidement, l’ultime oxer placé après une ligne courbe a empêché quelques concurrents d’accéder au barrage à l’image de la jeune Lily Attwood, partie avec le dossard numéro un ou encore du Suisse Steve Guerdat, triple vainqueur de la finale de la Coupe du monde Longines, piégé avec son champion d’Europe par équipes de 2021 Albfuehren's Maddox (SWB, Cohiba 1198 x Maraton). La ligne composée du double 6 et de l’oxer 7, espacés de quatre foulées assez longues, a également donné lieu à quelques acrobaties, tout comme le triple assez court placé en numéro neuf devant le public. Obstacle très léger, la palanque numéro douze, qui précédait un demi-tour, a notamment privé le double champion du monde et jeune marié Henrik von Eckermann d’un barrage avec Hollywood V (KWPN, Mylord Carthago x Casall).   

Finalement, ils ont donc été onze couples à se qualifier pour la deuxième manche, dont plusieurs peu expérimentés. Considéré comme un outsider du fait de son inexpérience, l’Italien Francesco Turturiello a impressioné lors du premier acte avec son Made In't Ruytershof (BWP, Norton d'Eole x Diamant de Semilly). Au barrage, le couple a péché sur le double ainsi que sur l’ultime obstacle pour finalement accrocher la onzième place. Juste après, Grégory Wathelet, engagé avec Clarity (Holst, Clarimo x Ephebe for Ever), régulièrement présenté par son élève Marie Valdar Longem, a renversé l’oxer numéro 3 ainsi que l’ultime obstacle. Pour son premier Grand Prix Coupe du monde, le gris est tout de même reparti avec une huitième place. À la suite, l’Autrichienne Alessandra Reich a également fauté à deux reprises avec Loyd (BWP, Zacharov x Quite Easy), dixième.  
Poussés par la prestation de Bryan Balsiger, les vainqueurs du Grand Prix du CSIO 5* de Calagry, Daniel Deusser Killer Queen VDM (BWP, Eldorado vd Zeshoek x For Pleasure), sont ceux qui se sont le plus rapprochés du chronomètre du vainqueur, 42’’76. Malheureusement, un mauvais virage à l’abord du double, très serré, n’a pu permettre à la baie de passer le deuxième élément sans faute. Ils ont terminé sixième, juste derrière Marie Valdar Longem, sans-faute et qui a joué placée avec son fidèle Echo de Virton (SBS, Vagabond de la Pomme x Grignoteur de la Fontaine). Dernier double sans-faute, le Néerlandais Lars Kersten a composé avec son bouillonnant Emmerton (KWPN, Silvio I x Sam R.) pour finalement prendre la quatrième place. Passée à la fin, Gudrun Patteet a tenté de concurrencer Bryan Balsiger avec son Sea Coast Guinness (KWPN, Nabab de Reve x Katell), ancien partenaire d’Harry Allen, mais a renversé le numéro 4 et commis une grosse faute sur le numéro 7.  
Dernier à s’élancer, Philipp Weishaupt, lui aussi aux couleurs des écuries Beerbaum, n’a pu éviter une faute de son Zineday (Westf, Zinedine x Polydor) sur le numéro 3, mais quelle performance pour ce hongre de huit ans seulement, septième ce soir.     

Du côté des Tricolores, l’humeur n’est certainement pas à la fête, mais les promesses sont belles. Parti avec le dossard numéro 4, Kevin Staut a subi une inhabituelle dérobade de sa Visconti du Telman (SF, Toulon x Dollar du Murier) à l’entrée du double 6. Sortant d’un virage très serré, la baie n’a tout simplement pas semblé comprendre la demande de son cavalier face à cet obstacle arrivé si vite. Une incompréhension rageante, surtout à la vue du parcours que la jument a déroulé, n’effleurant pas une seule barre. Saluons tout de même le sens du rythme du Normand qui, malgré cette dérobade, est parvenu à terminer son parcours sans temps dépassé. Olivier Robert, qui a présenté son jeune Iglesias D.V. (KWPN, Quasimodo van de Molendreef) dans son troisième Grand Prix 5*, n’a pu empêcher deux fautes sur le vertical numéro 3 et l’entrée du triple mais, là encore, le bai de neuf ans seulement n’a pas fait mentir son cavalier en montrant de très beaux moyens.     

Les résultats ici    

Le classement de la ligue d’Europe de l’Ouest ici    

Tous les parcours du CSI 5*-W d’Oslo sont à revoir sur Clipmyhorse.tv