Julia Montagne sacrée championne de France sur 160 kilomètres

Ce week-end, la CEI 3* de Fontainebleau, longue de 160 kilomètres, faisait office de support du Master Pro d’endurance sir cette distance reine de la discipline. Le Bahreïni Abdulrahman Mohamed Alzayed s’est imposé avec Dahess del Falot devant les Espagnols Gil Berenguer Carrera et Maria Alvarez Ponton sur Diogene de Jansavis et Siriwan d’Hal Tseu. Le titre de championne de France est, lui, revenu à la numéro un mondiale de la discipline, Julia Montagne.



Aux côtés de leurs concurrents étrangers venus disputer la CEI 3* organisée en terres bellifontaines, les trente-deux cavaliers en liste dans le Master Pro de 160 kilomètres se sont élancés, vendredi 14 octobre, à six heures du matin. Rapidement, les Espagnols et Bahreïniens ont imposé leur rythme et creusé l’écart avec la plupart des tricolores, à l’exception de Camille Coulomb, alors championne de France en titre de la catégorie, et Julia Montagne, respectivement associées à Sharon de Suleiman et Amin B. Ce dernier n’était d’ailleurs pas le premier choix de sa cavalière, qui “devai[t] emmener Batanga de Beders pour disputer le championnat. ” “C’est ma meilleure jument, je l’estime beaucoup, mais un contre-temps est survenu avant le départ de l’écurie, et j’ai préféré ne pas prendre de risque, donc j’ai emmené Amin à sa place, explique-t-elle.

À l’issue de la seconde des six boucles à parcourir, Camille Coulomb a préféré jeter l’éponge, sentant son complice “en difficulté. Il restait énervé à l’entrée des contrôles vétérinaires et après avoir dû le présenter une seconde fois lors des deux premiers contrôles, ce n’était pas la peine de continuer et de risquer la contre-performance.” La numéro un mondiale, Julia Montagne, est alors devenue la seule membre tricolore du groupe de tête. “J’ai l’habitude de courir en Catalogne avec les cavaliers de Juma (Jaume Punti Dachs, multimédaillé pour lequel montaient les deuxième et troisième meilleurs concurrents de la CEI 3* de Fontainebleau, ndlr), qui sont mes voisins, explique-t-elle. J’ai également disputé une épreuve au Portugal avec Amin (à Sines, où le couple a terminé quatrième de la CEI 3* sur 160 km en novembre 2021, ndlr) où ils étaient présents. À chaque fois que je les suis lors d’une course, que cela se passe plus ou moins bien, j’engrange de l’expérience. Cette fois, j’étais vraiment partie dans l’idée de courir avec eux et d’aller me confronter à ce haut niveau, mais je pensais que d’autres cavaliers français nous accompagneraient.



Clémentine Chaud à une minute du sacre

Tel n’a pas été le cas, puisque les concurrents de Julia Montagne dans la course au titre de champion de France, à savoir essentiellement des athlètes présélectionnés pour les championnats du monde de Vérone annulés très tardivement par la FEI, ont préféré rester prudents en début de course et ont perdu du terrain. Ainsi, au départ de l’avant-dernière boucle, sa première poursuivante, France Paule, accusait vingt minutes de retard, alors que Clémentine Chaud, Virgine Atger, Nicolas Ballarin, et Elena Paton étaient juste derrière. Pour autant, rien n’était joué.

En effet, Julia Montagne s’est vue obliger de ralentir lors des deux dernières phases de la compétition. “Amin B n’a pas les mêmes atouts que Batanga, il est moins fort métaboliquement, même s’il est très sûr. Après des troisième et quatrième boucles très rapides (disputées à 20,7 km/h de moyenne, ndlr), et prenant du retard aux contrôles vétérinaires par rapport à la tête, j’ai décidé de lever le pied. Le but était d’aller au bout des quarante kilomètres restants et de viser la médaille française plus que de challenger les meilleurs cavaliers du monde, indique celle qui termine tout de même cinquième de la CEI 3*.

Ainsi, en avalant les deux dernières étapes de la course à une vitesse moyenne de 17,7 km/h environ, la cavalière a permis au groupe de chasse de gagner de précieuses minutes. Accélérant franchement lors de l’ultime phase de la compétition, Clémentine Chaud et Winaruz el Djin ont quant à elles atteint une moyenne de 23,3km/h lors de celle-ci, qui leur a vite permis de rattraper France Paul et l’Allemande Sabrina Arnold, mais aussi de se rapprocher de la tête sans savoir que celle-ci avait ralenti. “En arrivant au deuxième point d’assistance, mon équipe m’a appris que Julia n’était plus qu’à cinq minutes devant moi, confie Clémentine. J’avais déjà demandé un bel effort à Winaruz, j’ai hésité à poursuivre. Finalement, c’est avec une minute et sept secondes de retard sur la médaillée d’or que la cavalière a franchi la ligne d’arrivée, grimpant ainsi sur la deuxième marche du podium du Master Pro. “Winnie arrive avec une superbe fraicheur et si je n’avais pas manqué d’assurance, je pense que nous aurions pu glaner le titre, regrette celle qui terminait quatrième de la CEI 3* de Monpazier en août. Je suis évidemment légèrement déçue pour cela, mais très fière de la course réalisée par mon cheval.



Un première sélection en grand championnat en vue pour Julia Montagne?

Après avoir également accéléré sur la sixième et dernière boucle, France Paul s’est octroyé la médaille de bronze et la huitième place de la CEI 3* aux côtés de D’Arohz Rouge du Val. Franchissant la ligne d’arrivée main dans la main, Virginie Atger et Raya de Jalima, Nicolas Ballarin et Anir de la Teulière ainsi que Vincent Gaudriot et Bum Baya d’Aqui ont terminé aux quatre, cinq et sixième rangs du Master Pro.

Julia Montage, quant à elle, a confié être “super contente pour toute [s]on équipe. “Nous avons réalisé une superbe saison cette année, qui est un peu la consécration de l’ensemble de notre travail. Nous avons des chevaux d’âge, prêts pour les grandes échéances, à l’instar d’Amin B, qui a douze ans, mais aussi de Batanga, onze ans, et LG Farasia de Shebab, neuf ans, qui a remporté la CEI 3* de Monpazier. En lice pour une place en équipe de France en 2022, la cavalière, qui bien que numéro un mondiale, n’a jamais pris part à un grand championnat, se plaît à penser plus sérieusement à une sélection pour 2023. “Tout cavalier y songe, j’imagine, mais on essaye de faire en fonction des chevaux. Maintenant, nous nous prêtons à en rêver plus sérieusement avec les trois que nous avons, qui sont d’une immense qualité et qui progressent à chaque fois. Amin et peut-être un peu en dessous de Batanga au niveau métabolique, mais il est très sûr et ici, il m’a impressionnée. Il a été meilleur que je ne l’espérais alors qu’il n’était pas prêt à 100%. Il a prouvé grâce à ses résultats qu’il avait l’expérience nécessaire pour la distance et la vitesse, puisque sur 160 kilomètres, il a terminé septième à Compiègne (en juin, ndlr), quatrième à Sines et deuxième à Jullianges (en novembre et juillet 2021, ndlr).”

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