Les championnats du monde d’endurance 2022 se tiendront finalement à Boutheib... en 2023

Boutheib accueillera les championnats du monde d’endurance de 2022 le 25 février 2023, à la suite d’une décision prise par le conseil d’administration de la Fédération équestre internationale lors d’une réunion qui s’est tenue aujourd’hui au Cap, en Afrique du Sud. Initialement prévue le mois dernier à Isola della Scala, près de Vérone, en Italie, cette compétition avait été annulée en raison de l’état du terrain.



Fortement recommandé par le comité d’endurance de la Fédération équestre internationale (FEI), le Boutheib International Endurance Village (BIEV), situé à environ une heure du centre-ville d’Abou Dabi, aux Émirats arabes unis, accueillera les championnats du monde 2022 d’endurance, initialement prévus près de Vérone, en Italie. En septembre 2022, la FEI avait résilié son accord avec le site d’Isola della Scala de Vérone, qui devait initialement accueillir l’événement du 19 au 23 octobre 2022. Cette décision prévoyait également la réouverture du processus de candidature afin de trouver un nouvel hôte pour le championnat.

Depuis 2004, cent quarante-sept épreuves d’endurance internationales et cent cinquante-trois épreuves nationales ont été organisées au BIEV, qui accueillera donc ses premiers championnats du monde. La période d’octobre à mars correspondant à la saison hivernale propice aux événements équestres de plein air à Abou Dabi, les mondiaux se dérouleront du 20 au 26 février 2023, et l’épreuve elle-même le 25. “Le conseil d'administration de la FEI a été impressionné par les infrastructures et installations permanentes de classe mondiale offertes par le BIEV, ainsi que par la capacité avérée des organisateurs à garantir toute l’organisation logistique pour nos athlètes humains et équins dans un court laps de temps”, a déclaré le président de la FEI, Ingmar de Vos. “La sécurité des athlètes est la priorité absolue de la FEI, et les antécédents de l’organisateur en matière de bien-être des chevaux ont été un facteur clé dans la décision d'attribuer ces championnats à Boutheib.”



“Boutheib est le site émirati où le bien-être animal tient une place centrale”, Martin Denisot

Pour le clan français, qui soutenait la candidature du Grand Parquet de Fontainebleau, en Seine-et-Marne, l’annonce de l’attribution de l’événement aux Émirats arabes unis est “une déception”, selon les mots de Martin Denisot, conseiller technique national pour l’endurance de la Fédération française d’équitation. “Il est toujours plus confortable de courir à domicile, d’autant plus chez un organisateur que nous connaissons bien, avec des pistes techniques qui auraient mieux correspondu à nos chevaux que le désert des Émirats. C’est mon avis, mais aussi celui du sélectionneur national, Jean-Michel Grimal”. Il y a quelques semaines, Martin Denisot avait confié au micro de GRANDPRIX.TV être plutôt optimiste vis-à-vis de la candidature du terrain bellifontain. “Il y avait cinq candidats, mais tous ne tenaient pas vraiment la route, ce qui permettait d’espérer. Nous savions toutefois qu’étant donné que le village de Monpazier, en Nouvelle-Aquitaine, accueillera les championnats du monde de 2024, la FEI était réticente à l’idée que la France accueille l’événement deux années de suite. Je pense que c’est ce qui a bloqué la candidature de Fontainebleau”.

Selon le conseiller technique, le choix de Boutheib est un moindre mal. “Contrairement à ce qui peut se voir à Dubaï, par exemple, Boutheib est le site émirati où le bien-être animal tient une place centrale. Depuis plusieurs années, des protocoles y ont été mis en place pour la préservation des chevaux, notamment grâce à des limitations de vitesse. C’est également là-bas qu’avait été développé le test permettant de contrôler l’hyposensibilité, explique-t-il. “Par ailleurs, l’organisateur devrait financer une partie des déplacements de l’ensemble des délégations, ce qui n’est pas négligeable, d’autant que certaines fédérations avaient déjà avancé des frais pour l’événement prévu à Vérone, qui a été annulé tardivement.”

Quoi qu’il en soit, pour l’équipe de France, l’objectif reste le même. “Le ne ressemblera probablement pas à ce à quoi nos chevaux sont habitués, mais il devrait tout de même y avoir des pistes naturelles et un peu de dénivelé, ce qui peut nous permettre de tirer notre épingle du jeu. L’équipe de France se rendra donc à Boutheib pour tenter de revenir avec une médaille”, conclut Martin Denisot. Pour cette prochaine édition, l'organisateur prévoit une dotation destinée à tous les couples finissant l’épreuve, ainsi qu’un prix spécial pour le cheval qui présentera la meilleure condition physique à l’arrivée. Le montant total de la dotation, toutes catégories confondues, s’élèvera à 2 millions de dirhams, soit environ 545.000 euros.