“Après tout ce qu’elle a fait, Tolède mérite bien un peu de repos”, Caroline Benguigui
Les écuries Harcour ont officialisé la fin de carrière de Tolède de Mescam*Harcour, connue pour avoir arpenté le monde sous la selle de Kevin Staut.
Après une ultime virée à Stuttgart le week-end passé, Tolède de Mescam*Harcour ne prendra plus la route des terrains de compétitions. Ses propriétaires ont en effet annoncé que la grise montée par Kevin Staut prenait sa retraite sportive à bientôt seize ans. “Elle concourait à un niveau sérieux depuis ses sept ans et est arrivée chez Kevin il y a trois ans déjà. Récemment, elle a connu de petits de soucis de santé qui se géraient de moins en moins bien. Elle vieillit, tout simplement ! Tolède aura seize ans en janvier. Nous ne voulions surtout pas qu’elle fasse le concours de trop mais qu’elle quitte les terrains de compétitions en forme. À Stuttgart, elle ne sautait pas aussi bien que d’habitude donc nous avons pris la décision de la mettre à la retraite”, explique Caroline Benguigui, propriétaire de la fille de Mylord Carthago, née en Bretagne chez Patrick Rabot. Formée par Jérôme Chartier jusqu’à sept ans, Tolède de Mescam*Harcour était ensuite passée sous la selle de Thomas Rousseau, avec qui elle a pris part à ses premiers parcours à 1,50m, puis du fils de ses propriétaires Paul Benguigui. Tony Cadet l’avait ensuite récupérée début 2018, remportant notamment les Grand Prix 2* de Paris et Auvers et obtenant une sélection pour la Coupe des nations du CSIO 4*-W de Rabat.
En raison d’un “soucis de communication” avec le Breton, la jument avait été confiée à Kevin Staut fin 2019. Avec le Normand et jamais bien loin des yeux de sa propriétaire, celle-ci a foulé quelques-unes des plus belles pistes du monde ces dernières années. Parmi les meilleurs moments, Caroline Benguigui cite notamment “son premier Grand Prix au CSI 5*-W de Londres, en 2019, où elle s’était placée septième, ses excellents classements à Ryiad (avec une quatrième puis une sixième place dans les étapes de Coupe du monde, ndlr), le Top Ten l’an passé (lors duquel elle s’est placée quatrième, ndlr) sa troisième place dans le Grand Prix du Global Champions Tour de Berlin... Il n’y a pas un moment spécifique qui se démarque, je pense aussi à la Coupe des nations de Vilamoura, Aix-la-Chapelle, un concours spécial. J’ai vécu chaque concours avec la même émotion”.
“Nous n’avions pas prévu qu’elle accède à un tel niveau”
La nouvelle vie de Tolède de Mescam*Harcour va donc se dérouler aux écuries Harcour, situées à une vingtaine de kilomètres du Mans. “Tolède va rentrer chez nous pour se consacrer à l’élevage. Nous ne savons pas encore quel étalon choisir mais avons déjà deux produits d’elle. Ils sont jeunes mais nous pouvons déjà dire qu’elle produit des chevaux très grands. Le premier est un fils de Contendro qui doit mesurer 1,83m. Le deuxième, une fille de Vleut, va avoir trois ans. Bien qu’elle ait une taille normale, elle est très charpentée”, commente sa propriétaire. “Tolède va continuer à faire des poulains par le biais de transferts car je ne veux pas prendre trop de risque pour elle, elle est ma jument de cœur. Je l’ai achetée à la fin de son année de trois ans. Je dois dire que je suis assez émue d’amorcer ce changement d’orientation, mais je sais aussi que je vais prendre beaucoup de plaisir à profiter d’elle au quotidien. Après tout ce qu’elle a fait, elle mérite bien un peu de repos.
Nous n’avions pas prévu qu’elle accède à un tel niveau. Chaque concours a été une belle surprise”, ajoute-t-elle. Pour la suite, Caroline Benguigui compte notamment sur Emir de Moens*Harcour, un Selle Français de huit ans par Urlevent du Bary avec une mère par Papillon Rouge qui évolue lui aussi sous la selle de Kevin Staut. “Nous sommes propriétaires d’Emir depuis deux ans et il courait le week-end passé à Stuttgart son premier concours indoor de la saison, où il s’est classé deux fois à 1,50m et 1,55m. En septembre, il s’était déjà placé troisième d’une épreuve à 1,55m au CSI 5* de Rome”, résume Caroline Benguigui. “En général, nous conservons plutôt les juments, bien que nous ne cherchions pas à le vendre à tout prix”, conclut la propriétaire.