Ultime étape de la Coupe du monde, Göteborg sacre le roi Marc et le prince Arioto
Exceptionnel. Au terme d’un Grand Prix extrêmement relevé, Marc Dilasser s’est imposé dans l’ultime étape de la Coupe du monde Longines de la ligue d’Europe occidentale au CSI 5*-W de Göteborg. Avec Arioto du Gevres, il a surmonté toutes les difficultés pour s’offrir la plus belle victoire de sa carrière, un succès ô combien mérité. Face au véritable chat qu’est Arioto, Pius Schwizer a dû se contenter du deuxième rang avec Vancouver de Lanlore. Pour le Suisse et l’étalon, la victoire n’est pas passée loin, mais elle devra encore attendre. Inexpérimentée à ce niveau, peu attendaient Ethene en haut de l’affiche. Mais dans cette épreuve où les meilleurs du classement mondial Longines ont échoué, plus rien n’était prévisible. Avec aisance, la jument a finalement permis au Danois Lars Bak Andersen de prendre la troisième place.
Quelle épreuve, quel barrage, quelle victoire. Il y a deux semaines, à l’occasion du Jumping international de Bordeaux, Marc Dilasser avait émis l’hypothèse de se rendre à Göteborg. Un choix qui n’était cependant pas arrêté pour le Normand qui ne souhaitait pas “faire perdre trop d’influx en indoor” à son génial Arioto du Gevres. Finalement du voyage en Scandinavie, le moins que l’on puisse dire est que ce dernier n’a pas parcouru les 1700km qui séparent le haras de Millénium, où il est installé, du Göteborg Horse Show pour rien. Cet après-midi, il s’est imposé avec l’art et la manière dans le Grand Prix de la Coupe du monde Longines du concours suédois, quatorzième et dernière étape de la ligue d’Europe occidentale.
S’élançant sur la très étroite piste ovale du concours avec le dossard numéro 2, il a piloté son fils de Diamant de Semilly impeccablement, lui permettant de signer le premier parcours parfait. Si l’on imaginait qu’il serait rapidement imité, il n’en a finalement été rien puisque seuls trois autres pilotes y sont parvenus sur les trente-six engagés. Ouvreur du barrage, il a pu compter sur l’agilité de son Arioto, qui s’est davantage rapproché du félin aujourd’hui, son respect et surtout son extrême générosité. Lancé à vive allure vers l’ultime oxer de ce second parcours, le bai brun a pris sa battue d’appel loin, très loin. Pour autant, aujourd’hui, ce dernier a plutôt eu l’air de voler que de fournir le moindre effort tant les deux parcours réalisés ont semblé d’une extrême facilité. Avec un chronomètre de 41’’02 à l’arrivée, la victoire n’était pas encore acquise, mais aucun autre adversaire n’a finalement pu concurrencer les deux complices.
Ce dimanche a été leur jour, celui de leur toute première victoire dans un Grand Prix 5*, eux qui s’étaient déjà classés deuxièmes à l’Hubside Jumping de Grimaud en octobre. Un triomphe amplement mérité pour le quadragénaire qui a enfin pu goûter à la Marseillaise dans un Grand Prix 5* et qui est venu conclure un week-end de rêve lors duquel il avait déjà pris la deuxième place de l’épreuve majeure vendredi et du Grand Prix secondaire hier soir, cette fois avec E2k Abricot Ennemmelle. Finalement, malgré ses trois victoires, Julien Épaillard n’aura pas été le seul Tricolore à briller sur le circuit de la Coupe du monde Longines cet hiver, pour le plus grand bonheur du public français.
Vancouver de Lanlore au sommet de sa forme
Troisième des étapes de Bâle et Leipzig, Pius Schwizer a touché du bout des doigts le succès ce dimanche. S’élançant juste après Marc Dilasser au barrage, le Suisse a rapidement compris qu’il devait exploiter toute la puissance de Vancouver de Lanlore pour aller chercher cette victoire. Comptant sur la très grande amplitude de l’étalon, le Suisse a une nouvelle fois tout tenté. Cependant, son virage après le deuxième obstacle a été plus large que celui du Français, préférant ne pas passer devant les pots de fleurs, et sa galopade vers l’ultime oxer davantage retenue. Deux précautions qui ont valu au duo un chronomètre de 42’’35, bien trop loin des lauréats. Pour autant, quelle magnifique forme affichée par l’ancien partenaire de Pénélope Leprevost depuis quelques semaines. Lors du tour initial, le Selle Français n’a pas effleuré une barre et s’est sorti de toutes les difficultés proposées par le chef de piste suédois. À n’en pas douter, leur tour viendra.
Si Lars Bak Andersen démontre beaucoup d’expérience à haut niveau, ce n’est pourtant pas le cas de sa complice du jour, Ethene. À onze ans, la jument a participé ce dimanche à son deuxième Grand Prix 5*. Dernier à s’élancer sur le parcours initial, le duo a soulevé les foules en signant un sublime parcours, lui ouvrant les portes du barrage. Lors du second tour, la baie a une nouvelle fois montré toutes ses qualités, tournant et galopant sans retenue. Pourtant, comme pour Pius Schwizer, il aurait fallu bien plus pour déranger Marc Dilasser et Arioto. Finalement, le Danois est monté sur la troisième marche du podium avec un chronomètre de 42’’55.
Autre représentant du Danemark et dernier cavalier de ce barrage, Andreas Schou a été le seul à commettre une faute. Avec son complice des championnats du monde Longines d’Herning Darc de Lux, il a emporté dans sa course l’entrée du double, la même combinaison qui a causé tant de torts aux cavaliers lors de la première manche. Après une année 2022 qui a été la plus belle de sa carrière, le Danois semble bien décidé à continuer sur sa lancée en 2023.
Julien Anquetin cinquième
Si le barrage a été d’une grande qualité, l’on peut regretter qu’il n’ait été plus fourni. Pourtant, à 14h30, quand Marc Dilasser s’est si facilement sorti du parcours proposé, le contraire aurait pu être imaginé. Finalement, le tour mis en place, pourtant à 1,55m seulement, n’a pas été le plus gros de cette saison de la Coupe du monde Longines, mais très certainement le plus technique et délicat. Jouant sur l’étroitesse de la piste et sa forme ovale, le chef de piste a donné du fil à retordre aux concurrents à chaque obstacle sans pour autant créer de catastrophes, plaçant notamment plusieurs verticaux en sortie de courbe et deux lignes aux contrats de foulées incertains. Un travail à saluer.
Ainsi, les juges de paix de l’épreuve ont été nombreux. Le vertical 7, d’abord, placé après un quasi-demi-tour, a éliminé quelques concurrents, et non des moindres. En effet, les doubles champions du monde Henrik von Eckermann et King Edward ont buté sur cet obstacle orange avant de renverser également l’oxer 11 inclus dans une ligne courbe. Ce dernier a par ailleurs été renversé de nombreuses fois, notamment par les vainqueurs de l’étape d’Helsinki, Angelica Augustsson Zanotelli et Kalinka van de Nachtegaele, finalement huitièmes.
Au fur et à mesure que les couples se sont succédé, la principale difficulté du parcours s’est révélée être la dernière ligne spa 12-double de verticaux 13-oxer 14. Harry Charles, Victor Bettendorf, vainqueur du Grand Prix secondaire hier, et Peder Fredricson ont ainsi renversé le premier élément de la combinaison et l’ultime obstacle avec Casquo Blue, Mr. Tac et Catch Me Not S. Résultat similaire pour Jens Fredricson et Markan Cosmopolit mais cette fois sur le vertical 13b. On a compté également quatre points pour Scott Brash et Hello Jefferson sur l’oxer 14, Yuri Mansur et Vitiki sur le 13b ainsi qu’Harrie Smolders et Monaco N.O.P sur le 13a. Plusieurs fois, le public, placé dans des tribunes très en hauteur formant presque un mur, a cru pouvoir applaudir un parcours parfait, qu’il s’agisse d’un suédois ou non, mais cette ultime ligne a bien souvent été fatale.
Finalement, le classement a été complété par Julien Anquetin, cinquième, qui a grandement demandé à Blood Diamond du Pont d’augmenter le rythme après une faute sur l’oxer 6, Harrie Smolders sixième et Irma Karlsson, septième avec Chacconu.
Troisième Français engagé, Grégory Cottard a préféré arrêter après une première faute de sa Bibici sur le numéro 1 et une autre, plus importante, sur la spa 12.
À l’issue de cette dernière étape, dix-neuf cavaliers se sont qualifiés pour la finale de la Coupe du monde Longines qui se tiendra à Omaha du 4 au 8 avril. Parmi eux, trois Français, Julien Épaillard, Kevin Staut et Simon Delestre.
Le classement complet de la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde ici
Tous les parcours du CSI 5*-W de Göteborg sont à revoir sur Clipmyhorse.tv