Marc Houtzager renoue avec la victoire en Grand Prix sous les majestueux arbres de Wiesbaden

Associé à sa fidèle Sterrehof's Dante, Marc Houtzager s'est adjugé ce soir, dans le Grand Prix à 1,60m du CSI 4* de Wiesbaden, sa plus belle victoire depuis plus de trois ans. Pour ce faire, il a devancé Hans-Dieter Dreher et le plaisant Cous Cous, mais aussi Max Wachman, qui avait sellé Kilkenny. Seul Français qualifié pour le barrage de cette épreuve avec le puissant Diesel GP du Bois Madame, Émeric George a terminé dixième.



Voilà près de trois ans et demi que Marc Houtzager n’avait plus été à pareille fête! Le Néerlandais n’avait en effet, selon les données de la Fédération équestre internationale, plus remporté de Grand Prix international depuis son triomphe dans l’étape de la Coupe du monde d’Amsterdam le 20 janvier 2020, déjà aux rênes de Sterrehof’s Dante. Troisième à s’élancer dans le barrage de l’épreuve majeure du CSI 4* de Wiesbaden aujourd’hui, le vice-champion olympique par équipes de 2012 y a signé le premier double sans-faute. Dépliant le galop de sa fille de Canturano et tournant devant l’immense arbre situé dans la courbe entre le double et l’antépénultième difficulté du barrage, puis encore très court pour aborder l’avant-dernier obstacle, il a fixé le chronomètre de référence à 38”97…Et n’a jamais été battu! “Lorsque j’ai terminé mon barrage, je savais que je ferais partie des tout meilleurs de l’épreuve, mais beaucoup de cavaliers devaient encore s’élancer, donc je n’était pas sûr que cela suffise pour l’emporter, a avoué l’athlète de cinquante-deux ans. Aujourd’hui, Hansi (Dreher, finalement deuxième, ndlr) m’a laissé la victoire et je l’en remercie (rires)”. 



Cian O’Connor et ses élèves en très grande forme

Hans-Dieter Dreher et Cous Cous n'ont accusé que quatre centièmes de retard sur les vainqueurs.

Hans-Dieter Dreher et Cous Cous n'ont accusé que quatre centièmes de retard sur les vainqueurs.

© Timothée Pequegnot

C’est aux rênes de Cous Cous que le deuxième meilleur cavalier du jour était engagé dans ce Grand Prix. Lancé à la poursuite de son concurrent batave, l’Allemand a ravi les spectateurs venus en nombre autour de la grande piste en herbe de Wiesbaden, où l’on aurait adoré voir des tribunes encore plus garnies. Réussissant lui aussi à tourner devant le majestueux arbre placé dans le virage entre les quatrième et cinquième difficultés mais ayant “fait une foulée de trop” à cet endroit, ce qui lui “a coûté la victoire” selon lui, l’ancien partenaire de Magnus Romeo a accusé seulement quatre petits centièmes de retard. 



Emeric George et Diesel GP du Bois Madame ont commis une faute au barrage pour terminer dixièmes.

Emeric George et Diesel GP du Bois Madame ont commis une faute au barrage pour terminer dixièmes.

© Timothée Pequegnot

Deux autres doubles sans-faute ont été enregistrés dans cette épreuve. Le premier a été à mettre au crédit de Max Wachman, troisième aux rênes de Kilkenny, le cheval olympique de son coach, Cian O’Connor. Deuxième de ce Grand Prix l’an passé avec Berlux, le jeune Irlandais de dix-neuf ans a repris les rênes du gris depuis le début de l’année et s’est dit “ravi de ce résultat, qui est le meilleur que nous ayons obtenu jusqu’ici.” “Je suis très heureux de la manière dont mon cheval a sauté”, a-t-il résumé, avant d’expliquer que son entraîneur lui avait demandé de “ne pas faire le fou” car il se rendra au CSIO 5* de La Baule dans deux semaines. On peut dire qu’il a suivi ces instructions à la lettre, ayant conclu son barrage en 43”64. Cian O’Connor lui-même a appliqué ses propres conseils, puisqu'il a adopté un rythme mesuré dans le second acte de ce Grand Prix. Aux rênes de Tipperary, née Empoli de Champloue et âgée de neuf ans seulement, le médaillé de bronze individuel des Jeux olympiques de Londres a réalisé le quatrième double clear de la soirée et coupé les cellules en 43”84. Pour parachever son succès, l’écurie de l’ancien cavalier de Good Luck a vu Tom Wachman, le petit frère de Max, terminer au douzième rang avec un seul point de pénalité associé à Rock of Cashel. C’est deux positions plus haut qu’Emeric George a achevé son Grand Prix aux côtés du puissant Diesel GP du Bois Madame, qui a commis une vraie faute à l’entrée du double lors du barrage.



Un public participatif dès la première manche

S’il a vivement applaudi les onze cavaliers qualifiés pour le second acte de la compétition aujourd’hui, le public présent autour de la piste de Wiesbaden s’est également montré emballé lors de la manche initiale, qui a connu un scénario particulier mais excitant. Deux des quatre premiers couples au départ ont franchi la ligne d’arrivée sans aucune pénalité, mais il a ensuite fallu attendre le vingt-troisième départ, juste après une courte pause liée à la diffusion de ce Grand Prix à la télévision, pour voir le troisième parcours parfait. Ce sont alors pas moins de cinq sans-faute qui ont été signés coup sur coup, avant que le taux de clear rounds retrouve une valeur quasi parfaite de 23%.



Lors de ce premier acte, l’un des treize obstacles disposés sur la piste par Peter Schumacher, assisté d’Isabel Rothenberger, a semblé particulièrement délicat: l’oxer numéro dix. Construit sur bidet, avec des barres vertes et tout à côté de l’un des immenses arbres du parc où se déroule le concours, il a notamment été fatal à Bliss Heers et Antidote de Mars, Tobias Meyer et Toys, Shane Breen et Cuick Star Kervec, Willem Greve et Highway TN ou encore Pénélope Leprévost et Bingo Del Tondou, qui avaient déjà fauté sur la rivière placée en numéro huit juste avant pour terminer finalement trentièmes après être montés sur la troisième marche du podium de l’épreuve majeure d’hier. Si l’on a pu penser que les ombres projetées dans le bidet de cet obstacle par les arbres environnants avaient pu jouer un rôle dans sa difficulté, Michael Krieger, le responsable du déroulement des épreuves de saut d’obstacles du CHI Longines de Wiesbaden, a plutôt imputé le nombre de fautes commises à cet endroit à la couleur verte et unie des barres, tandis que Marc Houtzager a, lui, évoqué le virage précédent, que les cavaliers avaient tendance à serrer en raison du temps imparti calculé très justement par le chef de piste. Michael Krieger a, de plus, tenu à indiquer que les fautes avaient selon lui été bien réparties sur le tracé de ce Grand Prix, évoquant notamment les pénalités régulièrement infligées lors du saut de la rivière et du vertical qui la suivait. D’ailleurs, outre Pénélope Leprévost, l’obstacle d’eau a également été fatal à Victor Bettendorf et son Mr Tac des Fusains, mais aussi à Julien Anquetin, dont le Gravity of Greenhill (ex- Gravity van het Haverhof) avait déjà mis à terre le milieu du triple. Dernier tricolore engagé dans cette épreuve, Olivier Robert a abandonné après qu’il n’a pas pu sauter le dernier obstacle avec Iglesias D.V. et alors qu’il avait déjà engrangé douze pénalités auparavant.

Résultats complets
Toutes les épreuves du CHI de Wiesbaden sont à (re)voir sur ClipMyHorse.tv



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