Jade Bourguet, une championne de France alliant ambition et assiduité

Bientôt âgée de vingt-et-un ans, Jade Bourguet a entamé cette année sa dernière année sur le circuit Jeunes Cavaliers. Installée depuis bientôt trois ans au Pôle France de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), à Saumur, la jeune femme évolue désormais aux côtés de Viktor de Diane*IFCE (SF, Favoritas x Indian River), ancienne monture d’Arnaud Boiteau, qui lui a été confiée par l’institution. “Viktor est mon cheval de tête, il a quatorze ans et est donc très mûr”, confie la cavalière. “Il est vraiment gentil et attachant, bien qu’assez émotif. Il donne énormément à son cavalier et nous avons une relation très forte. Il fait vraiment tout pour moi et nous sommes de grands complices.” En plus du hongre, Jade Bourguet peut également compter sur sa propre jument de douze ans, Bimbo de Line (SF, Roccossifred x Super de Bourrière), avec laquelle la jeune femme a partagé toutes ses années en Jeunes Cavaliers.

Avec Viktor de Diane*IFCE, Jade Bourguet a remporté il y a une dizaine de jours l’édition 2023 du championnat de France Jeunes cavaliers, qui s’est tenue au Lion d’Angers, dans le Maine-et-Loire. “J’ai été un peu déçue par mon test de dressage”, partage la cavalière. “Nous avons commis une petite erreur qui était totalement de mon fait. Viktor a beaucoup d’expérience et a donc anticipé le changement de pied alors que je ne m’y attendais pas, ce qui nous a coûté quelques points, mais l’ensemble de la reprise était correct.” Le couple a bouclé le premier des trois tests avec une moyenne de 65,38%, avant de réaliser un cross et un hippique sans pénalité. “Sur le cross, il est vraiment extraordinaire”, commente la jeune femme. “Il a un cœur énorme et n'hésite jamais. Je sais que je peux toujours compter sur lui, quoi qu’il arrive ! Et il l’a encore montré sur cette épreuve. Sur l’hippique, qui n’est pas le test le plus facile pour lui, j’étais très concentrée. Nous nous connaissons maintenant bien et j’ai une confiance absolue en lui. Je suis rentrée en sachant que je devais bien monter et ne pas me tromper. Pari réussi ! Certaines fois, il se montre un peu chaud, mais là, on dirait qu’il avait compris. Il était vraiment sage et appliqué, alors en fin de compte, ça a été un bon parcours !”

Grâce à ce nouveau titre, Jade Bourguet espère agrandir son piquet de chevaux, notamment en collaborant avec de nouveaux propriétaires. “Ce titre me faisait très envie”, confie-t-elle. “L’an dernier, c’est Joséphine Héteau, une très bonne amie à moi, qui l’avait remporté. Elle est également membre du Pôle France, alors je voulais faire perdurer ce titre au sein de l’équipe !” Pour la suite, la cavalière devrait courir avec ses deux montures l’épreuve Pro 2 du Grand National de Vittel, puis participer au CCI 3* de Marnes-la-Coquette, avant de terminer la saison au Haras du Pin, mi-août, en espérant ensuite décrocher une sélection pour les championnats d’Europe Jeunes cavaliers, qui se tiendront du 14 au 17 septembre à Montelibretti, en Italie. “Après ça, je vais débuter une nouvelle formation afin de valider un DEJEPS (Diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, ndlr), une fois mon BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport, ndlr) en poche. L’idée est de continuer à approfondir mes connaissances, et aussi de rester une année supplémentaire à Saumur”, précise la cavalière. “À la fin de ce cursus, j’envisage de partir à l’étranger, sûrement en Angleterre, avec peut-être la perspective d’y rester quelques années pour engranger de l’expérience avant d’ouvrir ma propre structure. Pour l’instant, je voudrais continuer à gravir les échelons, avec l’envie d’apprendre avant tout ! Peut-être qu’un jour j’arriverai jusqu'aux Jeux olympiques ? Qui sait !”

“Jade s’adapte à ses chevaux, et n’attend pas d’eux l’inverse”, Philippe Mull

Au quotidien, Jade Bourguet peut compter sur le soutien de ses parents, mais aussi sur celui de son entraîneur Philippe Mull. “Sans lui, je ne serais pas ici”, avoue-t-elle. “J’ai eu beaucoup de mal lors de mes débuts. Grâce à lui, j’ai vraiment avancé et je n'appréhende plus du tout les événements de la même façon.” Entraineur des cavaliers du Pôle France relève, Philippe Mull accompagne la jeune femme depuis maintenant plusieurs années. “Humainement, Jade est une cavalière très intéressante à entraîner au quotidien”, révèle l'entraîneur. “Elle a tous les jours le sourire, dès le matin, et est toujours la première aux écuries. C’est avant tout une vraie bosseuse qui a aujourd’hui le destin et les résultats qu’elle mérite ! Je suis content pour son titre, car c’est une juste récompense du travail qu’elle fournit. Au quotidien, c’est une jeune femme qui ne pose jamais de problème, toujours positive, ce qui, pour un entraineur, n’a pas de prix ! Le seul reproche que je puisse lui faire aujourd’hui ? Elle mange trop de « Palmitos » (rires). Dans sa pratique équestre, elle témoigne d’une grande rapidité d’analyse, ce qui fait qu’elle est dans l’instant présent et gagne en efficacité. Viktor, son cheval, n’est pas particulièrement facile, et elle a adapté son équitation à lui, alors qu’il est complètement différent de sa jument, Bimbo. Cette année, nous allons tenter de la faire monter de niveau avec sa jument, en l’engageant sur le label Pro Élite afin qu’elle prenne du métier, et pour la préparer tranquillement à courir le CCI 4*-L de Bramham (considéré comme le championnat du monde des moins de vingt-cinq ans, ndlr) l’an prochain. Jade s’adapte à ses chevaux, et n’attend pas d’eux l’inverse. C’est l’une de ses grandes qualités. Dans son équitation, je ne lui trouve pas vraiment de défaut à proprement parler. Elle doit encore progresser dans tous les domaines, car à ce jour le gros cap pour elle est de se mettre au niveau des séniors et de prendre de la maturité et de l’expérience sur le haut niveau. Elle a une belle marge de progression devant elle, sachant que l’écart entre l’univers des Jeunes Cavaliers et celui des Seniors est énorme, mais comme elle a la capacité de se remettre constamment en question, je suis confiant”.