Hélène Herrmann, fondatrice du haras de Champeix, s’en est allée

Figure reconnue et active de l’élevage français, Hélène Herrmann nous a quittés brutalement dimanche dernier. Dans son haras de Champeix, à Parsac-Rimondeix, dans la Creuse, elle avait fait naître de nombreux très bons chevaux de sport, tels Désir Champeix, Guarana Champeix, Virtuose Champeix ou encore le jeune et prometteur Gulliver Champeix.



Une grande dame de l’élevage s’est éteinte le dimanche 25 juin, à l’âge de soixante-neuf ans. Parisienne de naissance, Hélène Herrmann avait été contaminée par le virus du cheval toute petite, sans aucun atavisme familial. Exerçant sa passion en amateurs, parallèlement à son activité professionnelle dans le notariat, elle avait pris un grand virage en 1980, lorsqu’elle s’était installée à Parsac, dans la Creuse. C’est là qu’elle avait fondé son haras de Champeix, affixe tiré du nom du lieu-dit, Champegeix. Passionnée de génétique, Hélène Herrmann élevait aussi bien des Selle Français que des Anglo-Arabes, une race qu’elle affectionnait. Elle avait d’ailleurs siégé au conseil d’administration des associations nationales de ces deux races. 

L’élevage Champeix a vu naître de nombreux bons chevaux, qui ont contenté une clientèle composée de cavaliers aussi bien professionnels qu’amateurs, en saut d’obstacles comme en concours complet. Parmi ceux-ci, citons notamment Désir Champeix (ISO 162, AAC, Obéron du Moulin x Calice II, AA), très performant avec Bernard Duhamel, Maestro Champeix (ISO 153, SF, Bayard d’Elle x Jalisco B), compétitif avec le Néerlandais Jeroen Zwartjes, Cérès de Champeix (ICC 153, AA, Fol Avril x Thalian), classé en CCI 3*-S avec Frédéric Grémont, et surtout Virtuose et Guarana Champeix.

Indicé 183, Guarana Champeix (SF, Rivage du Poncel x Jalisco B) a effectué une excellente carrière internationale sous la selle de Rutherford Latham, Espagnol installé en Normandie. Guarana et “Rafi” ont notamment remporté les Grands Prix de Dinard, Vejer de la Frontera, Helsinki et Oslo, ainsi que la Coupe des nations de Barcelone. Le couple a également participé à deux finales de la Coupe du monde, aux championnats d’Europe de Windsor, en 2009, et aux Jeux méditerranéens de Pescara, également en 2009, décrochant une médaille d’argent par équipes. Essentiellement consacré au sportif, Guarana a peu sailli, mais on trouve néanmoins des bons chevaux dans sa production, comme la Selle Français Cheyenne d’Auge, ISO 162 en 2022 avec Julien Épaillard et son élève Bilal Zaryouh. Titulaire d’un indice de 169, Virtuose Champeix (SF, Rubins des Bruyères x Avec Espoir) a été classé jusqu’à 1,50 m avec Jeroen Zwartjes, avant de passer sous la selle de Julien Épaillard, avec lequel il a remporté plusieurs épreuves à 1,55m et 1,60 m. Virtuose concourt actuellement sous la selle Jeanne Sadran, avec laquelle il est régulièrement classé entre 1,50m et 1,60m. 



Parmi les plus jeunes générations, encore en formation, plusieurs chevaux semblent prometteurs, tels Follow Me Champeix (AA, Upsilon x Milor Champeix), troisième du championnat de France des quatre ans de concours complet avant d’être exporté en Grande-Bretagne, ou son propre frère, l’étalon Gulliver Champeix, labellisé Élite à quatre ans. Formé par Victor Bernardin, Gulliver Champeix a concouru à six ans avec la Finlandaise Maiju Mallat, avant d’intégrer le piquet de chevaux du Marocain Abdelkebir Ouaddar. 

Après l’annonce du décès d’Hélène Herrmann, les hommages se sont succédé de toutes parts pour saluer la mémoire de cette figure de l’élevage français, qui laisse un héritage que ses successeurs entendent bien perpétuer. Sur le site du haras de Champeix, on pouvait lire cette annonce sobre : “Le haras de Champeix dit adieu à sa créatrice… mais continue en sa mémoire!”

Les obsèques d’Hélène Herrmann seront célébrées ce jeudi 29 juin dans l’intimité familiale.
GRANDPRIX présente ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et tous ceux qui garderont en mémoire cette authentique et passionnée femme de cheval.