Cinq hommes, dont Julien Épaillard, au coude-à-coude pour le titre de meilleur cavalier de l’année
Henrik von Eckermann, Julien Épaillard, Ben Maher, Martin Fuchs et Steve Guerdat. Rangés dans cet ordre, le Suédois, le Normand, le Britannique et les deux Suisses semblent tous les cinq en capacité de terminer l’année 2023 en tête du classement mondial Longines des cavaliers de saut d’obstacles. Si l’actuel porteur du brassard tient toujours solidement la corde, la bataille promet de faire rage au cours du dernier trimestre qui commence!
Statu quo au sommet du classement mondial Longines! À cinq points – de moins pour le Français – près, l’écart entre Henrik von Eckermann (“HVE”) et Julien Épaillard, numéros un et deux, est le même en octobre qu’en septembre. Deux cent trente-deux unités séparent le Suédois et le Normand, qui dominent les meilleurs concours de saut d’obstacles de la planète depuis plus d’un an. Cette marge demeure considérable, mais rien n’est fait dans la course au titre de meilleur cavalier de l’année, dont on connaîtra la résultat début janvier 2024. Vainqueur le mois dernier du Grand Prix Longines du CSI 5* de Rome sur l’extraordinaire King Edward, son double champion du monde en titre, il a trois cent trente points à défendre d’ici le 31 décembre. Quant à Julien Épaillard, vainqueur ces dernières semaines de deux belles épreuves avec Donatello d’Auge (lire ici et ici) et crédité d’une fort belle finale des Coupes des nations Longines FEI avec Dubaï du Cèdre, il avait engrangé pas moins de neuf cent trente unités au cours du dernier trimestre de 2022, soit autant à défendre cet automne, si bien qu’il peut difficilement espérer finir l’année avec plus de 3.200 points. Mais impossible n’est pas Julien, alors sait-on jamais…
Trois autres hommes peuvent ambitionner de chiper au Suédois le brassard Longines dans les mois à venir. Il s’agit de Ben Maher, Martin Fuchs et Steve Guerdat, trois anciens patrons du circuit mondial de jumping. En ce mois d’octobre, c’est le Britannique qui occupe la troisième place, reprise au Jurassien, sacré champion d’Europe début septembre à Milan. Le mois dernier, le champion olympique en titre a gagné pas moins de trois cent quarante-cinq points avec Exit Remo, Point Break et Enjeu de Grisien, dont deux cent quatre-vingt-cinq rien qu’au CSIO 5* de Calgary. Le récent quatrième des Européens n’a “que” deux cent cinquante points à perdre en ce dernier trimestre, ce qui fait de lui un rival très dangereux pour “HVE”, d’autant que l’Anglais peut compter non seulement sur les trois chevaux sus-mentionnés, mais aussi sur les très, très performants Faltic HB et Dallas Vegas Batilly, sans oublier Ginger-Blue. Il est sans conteste le cavalier le mieux équipé de la planète, même privé d’Explosion W, en convalescence depuis le CSIO 5* de La Baule.
Dans cette passionnante course honorifique, on aurait bien tort de ne pas considérer Martin Fuchs et Steve Guerdat, distancés respectivement de vingt et un et quatre-vingt-trois points de moins par “Olympic Ben”. Le champion d’Europe de 2019 est remonté de la cinq à la quatrième place grâce à ses trois cent vingt-deux points obtenus au Masters de Spruce Meadows, où il a magistralement remporté le Grand Prix CSIO 5* aux rênes de Leone Jei, mais aussi aux cent quarante unités récoltées à Barcelone avec Commissar Pezi, qui a lui aussi brillé à Calgary. Martin devra défendre trois cent trente-cinq points ces trois prochains mois, ce qui n’est pas rien. Bien que son total n’ait fondu que de cinquante points, Steve Guerdat, remonté de manière fulgurante de la douze à la troisième place le mois passé, est redescendu au cinquième rang. Moins tranchant que ses rivaux Calgary, le champion d’Europe n’en a pas moins gagné le Grand Prix CSI 3*-W de Šamorín avec Double Jeu d’Honvault et réussi une bien belle finale barcelonaise sur son fidèle Vénard de Cerisy. Toujours brillant en indoor, Steve a trois cent quinze points effaçables d’ici le 31 décembre.
Vingt et un Français dans le top deux cents!
Dans la mesure où l’on ne retient que les trente meilleures performances de chaque cavalier sur les douze mois écoulés, plus celles accomplies en grands championnats, une analyse plus poussée des résultats et une comparaison des programmes de chacun permettrait sûrement de mieux cernes les chances de ces cinq hommes de finir l’année en tête du classement mondial, mais on a surtout hâte de les voir s’opposer à la régulière dans les mêmes épreuves. Vivement Longines Equita Lyon et vivement le CHI de Genève!
Quelque peu décrochés, le Néerlandais Harrie Smolders, les Américains Kent Farrington et McLain Ward, l’Autrichien Max Kühner et la Français Simon Delestre se suivent aux rangs six à dix de ce prestigieux classement. La France compte sept autres cavaliers classés dans le top cent: Kevin Staut, vingt-cinquième, Pénélope Leprevost, cinquante-troisième, Olivier Perreau, soixante-troisième, Grégory Cottard, soixante-dixième, Nicolas Delmotte, quatre-vingt-sixième, Roger-Yves Bost, quatre-vingt-dixième, et Julien Anquetin, quatre-vingt-treizième. Douze autres Bleus figurent entre la cent et la deux centième places, faisant de la France l’une les plus denses nations de la planète saut d’obstacles. Les individualités ne font pas à elles seules les grands résultats collectifs, mais elles y contribuent. Reste à espérer que les planètes s’alignent favorablement d’ici les Jeux olympiques de Paris 2024, mais chaque bataille en son temps…