Ben Maher et Enjeu de Grisien remportent la Coupe du monde de Londres au terme d’un barrage de folie

Ce dimanche 17 décembre, l’étape de la Coupe du monde Longines de Londres a donné lieu à une finale au chronomètre des plus folles et a finalement tourné en la faveur de Ben Maher et Enjeu de Grisien, pour le plus grand plaisir du public britannique. Tout acquise à la cause des siens, la foule a également pu saluer la deuxième place de Scott Brash et Hello Jefferson, et n’a pas non plus manqué de féliciter chaudement l’Irlandais Daniel Coyle, troisième avec Legacy. Cinquième, meilleur Français et auteur d’un double sans-faute aux rênes de Donatello d’Auge, Julien Épaillard est désormais (quasiment) assuré d’être qualifié pour la finale du circuit, qui aura lieu à Riyad en avril.



C’est un barrage d’exception, dont le scénario fait sans aucun doute partie des plus palpitants vécus ces dernières semaines lors d’un Grand Prix international de saut d'obstacles, qui a conclu l’étape de la Coupe du monde de Londres, ce dimanche 17 décembre. Si, parmi la première quinzaine de concurrents au départ, deux cavaliers seulement ont trouvé la clef du parcours initial dessiné par Guilherme Jorge, huit de plus se sont ensuite qualifiés pour le barrage pour atteindre un nombre quasi parfait de dix finalistes. Premier au départ du second acte, l’Irlandais Conor Swail, qui concourt habituellement sur le continent américain mais est arrivé en Europe pour le CHI de Genève disputé la semaine dernière, a tenté d’utiliser l’amplitude de son Casturano pour établir un temps de référence ce dimanche. Le Holsteiner de dix ans a, cependant, mis l’antépénultième obstacle à terre pour finalement terminer neuvième de son tout premier Grand Prix 5*.



Les Anglo-Saxons en folie

Juste après, c’est Julien Épaillard, actuellement sixième au classement mondial Longines des cavaliers, qui est entré en piste avec son tout bon Donatello d’Auge. Huitième et neuvième des manches de la Coupe du monde disputées à Madrid et Vérone, le fils de Jarnac n’avait, cependant, plus signé de double sans-faute en Grand Prix depuis celui du CSIO 5* de Barcelone, fin septembre, qu’il avait remporté. Aujourd’hui, malgré une grosse touchette sur l’obstacle mis à terre par Casturano, le Selle Français a bel et bien réussi à aligner deux parcours parfaits mais si, comme à l’habitude, lui et son cavalier ont été rapides, ils semblaient cette fois tout de même battables après leur passage. D’ailleurs, les deux suivants à signer un double zéro, l’Autrichien Max Kühner et le Britannique Matthew Sampson, se sont déjà bien rapprochés des 39”29 établis par le meilleur cavalier français du moment. En effet, tous deux ont respectivement franchi la ligne d’arrivée en 39”57 et 39”51 pour terminer sept et sixième avec EIC Up Too Jacco Blue et Ebolensky. 



Finalement, Daniel Coyle, également revenu en Europe pour le CHI de Genève, a été le premier à battre “the flying Frenchman”, soit le “Français volant”, comme les médias anglophones surnomment parfois Julien Épaillard. Aux rênes de Legacy, née Chavantele et neuvième du temps fort de l’étape du Grand Chelem Rolex disputée la semaine dernière, l’Irlandais a tenté crânement sa chance, utilisant l’amplitude de sa jument pour enlever des foulées partout où il le pouvait. Porté par le public londonien, il a finalement coupé les cellules en 37”99! Par la suite, Peder Fredricson et Hansson WL,  quatrièmes, septièmes et dixièmes des étapes de la Coupe du monde de Vérone, Oslo et Helsinki, ont réussi à s’intercaler entre Daniel Coyle et Julien Épaillard, mais ce sont surtout Scott Brash et Ben Maher qui ont réservé un spectacle extraordinaire à leur public. Les deux hommes, qui font les belles heures de la Grande-Bretagne depuis maintenant plus de dix ans, ayant engrangé bien des médailles et des victoires en Grands Prix 5*, se sont livré une bataille sans merci. Le seul cavalier à avoir réussi le Grand Chelem Rolex, d’abord, a pu compter sur le galop extrêmement actif, l’amplitude et la propulsion de son Hello Jefferson, né Jerenmias van het Hulstenhof, pour prendre la tête après avoir signé une superbe dernière ligne et franchi la ligne d’arrivée en 37”80. L’Écossais semblait donc bien parti pour s’offrir un doublé dans cette étape de la Coupe du monde qu’il avait déjà remportée l’an passé avec le même fils de Cooper van de Heffinck, étalon dont GRANDPRIX a dressé le portrait dans son dernier numéro. C’était sans compter sur Ben Maher, extrêmement en forme depuis plusieurs semaines et aujourd’hui associé à Enjeu de Grisien, Selle Français de neuf ans doté d’un immense talent. Grâce à de très bons virages et une utilisation parfaite de l’amplitude de son fils de Toulon, le numéro deux mondial a pu conclure son second tour en 37”18. Félicité par une standing ovation, le vainqueur du Grand Prix du CSI 5*-W de Vérone a ainsi arraché la victoire des mains de son compatriote Scott Brash et, du même coup, la tête du classement général de la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde de celles de Harry Charles. 



“Le barrage et le sport étaient d’un niveau exceptionnel aujourd’hui”, Ben Maher

“C’était sûr que nous aurions un barrage rapide étant donné que Julien Épaillard s’élançait au début de celui-ci, a déclaré le lauréat après sa victoire. C’est un cavalier qui va très vite et cette épreuve était l’une de celles où partir à la fin était un très grand avantage. J’avais mon plan et je n’ai pas pris en compte ce que Scott ou Daniel avaient fait avant moi, mais j’ai pu aborder tous les obstacles avec l’angle exact que je souhaitais. Je considérais le double (placé en numéro trois du parcours raccourci, ndlr) comme la difficulté la plus importante pour nous, mais après cela, Enjeu de Grisien a montré toutes ses qualités physiques en effectuant six foulées jusqu’à l’obstacle suivant (comme Legacy avec Daniel Coyle, ndlr) alors que Scott en avait fait sept. [...] Tout s’est déroulé comme je le souhaitais aujourd’hui! La Coupe du monde est l’épreuve que tout le monde veut gagner ici. Je suis un peu désolé pour Scott car c’est difficile de voir le cavalier juste après vous vous battre lorsque vous avez déroulé un aussi bon barrage qu’il l’a fait, mais cela s’est produit dans l’autre sens bien des fois auparavant! Le public a rendu l’atmosphère électrique, ce qui était fantastique parce que le barrage et le sport étaient d’un niveau exceptionnel aujourd’hui.”



Julien Épaillard et Kevin Staut normalement qualifiés pour la finale de la Coupe du monde

Finalement cinquième de ce Grand Prix, Julien Épaillard a engrangé douze points de plus au classement général de la ligue d’Europe occidentale grâce à cette performance. De fait, le Normand totalise désormais quarante-six unités, qui lui permettent de pointer au quatrième rang de cette hiérarchie et surtout d’être quasiment assuré de sa qualification pour la finale de Riyad, quarante points environ étant normalement nécessaire pour valider son ticket pour cet événement. Ayant commis une faute au tour initial ce dimanche avec Visconti du Telman, Kevin Staut a tout de même pu engranger quatre points Coupe du monde grâce à sa treizième place. Totalisant désormais quarante-quatre unités, il devrait lui aussi pouvoir s’envoler pour l’Arabie Saoudite en avril. La dernière Tricolore engagée à Londres, Jeanne Sadran, a également commis une faute sur le parcours initial associée à son tout bon Dexter de Kerglenn et s’est ainsi classée quatorzième. Elle totalise désormais seize points au classement du circuit.

Les résultats
Le classement général de la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde
Toutes les épreuves du CHI-W de Londres sont à (re)voir sur ClipMyHorse.tv, où ce Grand Prix a été commenté par Kamel Boudra et Fabienne Daigneux



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