Un nombre record de dix Français engagés dans la Global Champions League

Ils étaient cinq en 2018, six en 2019, sept en 2021, à nouveau six en 2022, puis trois en 2023… et ils seront dix en 2024! Oui, pas moins de dix Français participeront à la Global Champions League (GCL) en cette année olympique. Déjà engagés l’an passé, Jeanne Sadran, Nina Mallevaey et Simon Delestre rempilent en 2024, de même qu’Oli­vier Robert et Roger-Yves Bost, qui avaient déjà participé par le passé à cette série opposant des écuries privées. En revanche, c’est une première pour Julien Anquetin, Inès Joly, Antoine Ermann, Olivier Perreau et Grégory Cottard, dont la participation est pro­bablement la plus inattendue. La présence obligatoire d’un cavalier de moins de vingt-cinq ans (U25) dans chaque écurie n’est pas étrangère à certains enrôlements, mais elle n’explique pas tout.

Quatre-vingt-troisième au classement mondial Longines des cavaliers, Grégory Cottard est le leader des As de Monaco. Outre le Francilien, ceux-ci comptent dans leurs rangs les Brésiliens Luiz Felipe Neto de Azevedo et Luiz Felipe Cortizo Gonçalves de Azevedo Filho, père et fils, le Britannique Oliver Fletcher (U25), le Portugais Duarte Seabra et son élève, une autre Française, Inès Joly (392^e mondiale). Cette escouade est officiellement soutenue par Pegasus I, une société de droit britannique fondée par deux ressortissants portugais, pour laquelle œuvrent ces deux derniers cavaliers. “Nous sommes peut-être des nouveaux venus, mais ne sous-estimez pas les As”, déclare Filipe Herculano, responsable de l’équipe, dans un communiqué de présentation à la sauce américaine. “Nous avons une équipe composée d’étoiles montantes et de cavaliers chevronnés qui ont soif de victoire, et nous sommes prêts à marquer la GCL de notre empreinte.”

On trouve également deux Français parmi les Faucons de Doha: Simon Delestre, septième mondial et fidèle parmi les fidèles au Longines Global Champions Tour et à sa League, ainsi que Julien Anquetin, soixante-quatrième mondial et nouveau venu. Le Normand, qui tentera dimanche à Göteborg de se qualifier pour la finale de la Coupe du monde Longines, fera aussi écurie commune avec les Belges Wilm Vermeir et Jérôme Guéry, le Qatarien Rachid al-Marri et l’Irlandais Michael Pender (U25). Ce collectif est soutenu par le complexe Al Shaqab, la Fédération équestre qatarienne et Team Qatar.

Deux autres Tricolores, Olivier Perreau, quatre-vingt-deuxième mondial, et Antoine Ermann (U25, 424^e) débuteront en GCL en 2024 au sein de l’écurie des Cœurs de Stockholm. Soutenus par H&M We Love Horses, sponsor officiel de trois cavaliers de ce collectif, la Suédoise Malin Baryard-Johnsson et les jumeaux belges Olivier et Nicola Philippaerts, les “Hearts” comptent aussi dans leurs rangs l’Américaine Jessica Springsteen. “Nous avons eu la chance de recevoir une proposition pour intégrer l’équipe des Stockholm Hearts pour la première partie de la saison de GCL. Cette situation idéale va permettre à GL events Dorai d’Aiguilly de poursuivre sa préparation en vue des Jeux olympiques de Paris sur certaines des plus belles pistes du monde”, souligne Olivier Perreau, qui a été le seul Français à réussir un sans-faute lors de la première étape de la nouvelle Ligue des nations Longines il y a dix jours à Abou Dabi. “Je suis ravi d’intégrer pour la première fois une équipe de la GCL, qui plus est avec tous ces cavaliers de talent!”, renchérit Antoine Ermann. “Jeanne Sadran (sa petite amie, ndlr) m’a souvent vanté les mérites de ce circuit pour faire progresser les jeunes cavaliers, mais aussi les chevaux. Je suis très reconnaissant envers la famille Sadran et l’écurie Chev’el de m’avoir offert l’opportunité de faire partie de cette équipe. Nous sommes très motivés à l’idée de réaliser de bonnes performances tout au long de la saison.”

Edward Levy et Julien Épaillard devraient reprendre le train en marche cet été

Quatre autres écuries ont misé sur des Français. Olivier Robert, quatre-vingtième mondial, a été recruté par les Guerriers d’Istanbul, dont il défendra la cause avec le Belge Abdel Saïd, le Danois Andreas Schou, les Turcs Derin Demirsoy et Efe Siyahi, fondateur et sponsor de l’équipe à travers l’entité Carpe Diem Equestrian Team, et la jeune Suissesse Geraldine Straumann (U25), dont les parents ont récemment acquis Long John Silver 3, l’ancien cheval de tête du Néerlandais Jur Vrieling. Roger-Yves Bost, soixante-cinquième mondial, est de retour en GCL après un an de pause. Il remplace le vétéran néerlandais Eric van der Vleuten au sein de Madrid en mouvement. Le Francilien fera cause commune avec le Néerlandais Maikel van der Vleuten, l’Espagnol Eduardo Álvarez Aznar, l’Irlandais Marc McAuley, la Grecque Ioli Mytilineou et le Britannique Jack Whitaker (U25). Elle aussi fidèle à la GCL, Jeanne Sadran qui a validé sa qualification pour la finale de la Coupe du monde en début de mois à Bordeaux, concourra sous les couleurs des Cygnes de Shanghaï avec les Allemands Christian Ahlmann et Daniel Deusser, l’Autrichien Max Kühner, le Suisse Pius Schwizer et le Britannique Samuel Hutton. Représentante U25 de cette solide écurie, la Toulousaine, cent cinquième mondiale, sera la deuxième cavalière de moins de vingt-cinq ans la mieux classée du cru 2024 derrière l’Américaine Natalie Dean, “draftée” par les Stars de Cannes, écurie 100% féminine et flanquée de rose – comme dans le temps jadis… Enfin, Nina Mallevaey, meilleure U25 de la GCL l’an passé, a conservé sa place chez les Gladiateurs de Rome avec l’Américaine Laura Kraut, aux côté de laquelle la Nordiste monte les chevaux de la famille Rein, qui soutenait auparavant Éric Lamaze. Cette écurie a aussi misé sur les Irlandais Michael Duffy et Richard Howley, l’Italien Lorenzo de Luca et la légende allemande Marco Kutscher.

En principe, les Normands Edward Levy et Julien Épaillard devraient reprendre le train en marche pour la seconde partie de la saison, comme le permet le règlement, possiblement en lieu et place d’autres Français. Au-delà des controverses entourant la GCL, souvent et à raison jugée non méri­tocratique, compte tenu des frais d’engagement de ces équipes, s’élevant à 5 millions d’euros pour deux saisons, ce record de participation démontre l’attractivité et l’influence des Tricolores dans le jumping de haut niveau. Quant à savoir si cela aidera le Coq à décrocher l’or olympique aux Jeux de Paris, une seule réponse, toute normande, s’impose: “P’têt’ ben qu’oui, P’têt’ ben qu’non!”