“Farao da Raia n’avait jamais déroulé cette reprise”, Alexandre Ayache

Appelé de dernière minute en équipe de France après le forfait d’Anne-Sophie Serre, Alexandre Ayache a pris la onzième place de la Reprise Libre en Musique du CDIO 5* de Compiègne avec Farao da Raia (67,11%). Ci-dessous la réaction du Tricolore après son week-end picard.

Farao da Raia n’avait jamais déroulé cette reprise. Il a encore besoin de prendre de l’expérience, donc les conditions n’étaient pas idéales. Cette Libre est celle de Zo What, nous savions que cela serait compliqué. Malgré tout, le cheval est extraordinaire et tous n’auraient pas pu faire ce qu’il a fait aujourd’hui. C’est une reprise technique où les difficultés s’enchaînent. De plus, il est d’ordinaire associé à ma femme, et ne me correspond pas totalement.

On m’a demandé de rendre service, ce que j’ai fait. Pendant que je détendais Farao pour le CDI 3*, cinq minutes avant d’entrer en piste, tout s’est décidé. J’ai fait ce choix pour que la France puisse avoir une équipe ici. Le contraire aurait été dommage, car Maxime Collard et Isabelle Pinto ont fait du très bon travail, ce qui nous permet de terminer cinquièmes. Bien évidemment, si les choses avaient pu être prévues, ni le staff fédéral ni moi-même n’aurions fait les choses de cette manière. Nous avons fait tout notre possible.

Après ce gros week-end, nous allons le laisser se reposer jusqu’aux championnats de France et le désengager du CDI du Mans. Je ne veux pas l’écœurer, car il ne faut pas oublier que nous sommes là grâce à eux. Ce sont eux les athlètes, donc ils méritent du respect. Si tout se passe bien, Double Dutch et Zo What seront eux au Mans.

Concernant la performance de Double Dutch, il a déroulé un Grand Prix avec des notes très contrastées. Ce qui est très frustrant, c’est que les mauvaises notes sont pour les mouvements où il peut obtenir des 9. Cela coûte forcément très cher. À l’entrée du rectangle, la moquette verte a été repliée, donc elle était noire, ce qui l’a inquiété. Il s’agissait de son troisième Grand Prix international seulement, nous avons besoin d’apprendre à nous connaître en piste. Avec le recul, j’aurais dû sacrifier le premier piaffé pour assurer le deuxième. Ce que l’on retient, c’est la note finale, qui est mauvaise (65,283%, ndlr), mais ce n’est pas grave. C’est encore un jeune cheval. Après son beau résultat à Ornago (presque 72% dans le Grand Prix CDI 4*,ndlr), cela montre qu’il a besoin de voir différents terrains et de concourir. Malgré tout, c’est un cheval qui plaît car plusieurs personnes sont venues me voir à son sujet. Nous allons cependant le garder pour l’instant, mais le commerce fait partie de mon métier. À un moment, il faudra que je fasse des choix.