Les Clubs internationaux des cavaliers, entraîneurs et officiels ont adressé une lettre ouverte à la FEI

Dimanche, Isabell Werth, la cavalière la plus médaillée de tous les temps, s’est exprimée par voie de communiqué au sujet des polémiques et débats qui secouent actuellement le monde du dressage. Quelques jours auparavant, mercredi 14 février, les Clubs internationaux des cavaliers (IDRC), entraîneurs (IDTC) et officiels (IDOC) de dressage avaient également publié une lettre ouverte conjointe adressée à Ingmar de Vos et Sabrina Ibañez, président et secrétaire générale de la Fédération équestre internationale (FEI). Celle-ci fait également suite aux divers scandales ayant récemment éclaboussé leur discipline, et plus particulièrement à celui concernant Cesar Parra, cavalier olympique accusé de maltraitances envers des chevaux mais aussi visé par des allégations de trafic d’êtres humains. Voici une traduction de cette lettre ouverte, dont la version originale est disponible sur le site internet de l’IDRC:

“Cher Ingmar, Chère Sabrina

Malheureusement, le monde entier a été témoin de problèmes de bien-être et d'une terrible cruauté au sein de notre merveilleux sport. Nous en sommes tous profondément attristés, mais c'est un signal d'alarme qui montre notre vulnérabilité en tant que parties prenantes - quelle que soit notre position - et bien sûr, celle du sport dans son ensemble.

Il est juste que les pratiques cruelles soient dévoilées, et l'influence des réseaux sociaux rend cette exposition immédiate. Dans le même temps, ils exacerbent l'influence négative, qui doit être transformée en quelque chose de positif. La réalité est que notre sport est maintenant sérieusement menacé; le comportement d’une minorité a été un cadeau pour ses détracteurs. Il a offensé tout être humain respectable qui aime et respecte les animaux en tant qu’êtres vivants. Ce sont eux qui passent en priorité, pas l'ego des individus ou l'argent. La perception du sport a été mise à mal et il nous faut fournir un effort conjoint et concerté pour remédier à cela.

Le risque est si important qu'il pourrait compromettre la perception du dressage et du para-dressage en tant que discipline olympique, au point de ruiner l’avenir du sport au sein du mouvement olympique si nous n'y prenons pas garde. C'est une chose d'être exclu des Jeux olympiques pour laisser place à de nouveaux sports, mais c'en est une autre d'être exclu pour des raisons de cruauté perçue au sein du sport et de conduite inappropriée. 

En tant que parties prenantes, nous sommes unis dans notre vœu et notre requête que la FEI exploite toutes les voies potentielles à sa disposition pour influencer et remédier à la situation actuelle, de sorte à ce que cela soit perçu par le monde entier. Les problèmes pratiques concernant le dépositaire de l’autorité légale en dehors de l’environnement de compétition (autrement dit, hors des zones dites FEI, ndlr) doivent être surmontés afin que la FEI, en tant qu'organe de gouvernance mondial, ait des dents et qu'elle morde. Il y a suffisamment de juristes expérimentés et talentueux pour trouver une solution.

Nous espérons que la FEI pourra exercer son influence sur les pays membres et faire pression pour une application mesurée et appropriée de la loi au niveau national, là où une juridiction (encadrant notamment la maltraitance animale, ndlr) existe et où une action en justice peut être intentée. Le sport, et chacun d'entre nous, sera jugé selon la perception qu'aura le monde extérieur de ce qu’entreprend l’instance qui nous gouverne- en piste, en-dehors et en ce qui concerne l’entraînement des chevaux au quotidien. Nous nous unissons tous pour soutenir la FEI et ses initiatives et confirmons notre désir et notre volonté de travailler avec vous pour améliorer cette situation terrible aussi rapidement et efficacement que possible.”

Cette tribune a été signée par David Hunt, Hans-Christian Matthiesen et Isabell Werth, présidents respectifs de l'IDTC, l'IDOC et l'IDRC