À Lyon, le Coq chante à la gloire d’un triplé français jamais vu
Jamais les Bleus n’avaient été à pareille fête dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Lyon ! Aujourd’hui à Eurexpo, le sélectionneur national Édouard Coupérie a vécu un rêve éveillé en voyant trois Tricolores sur le podium. Olivier Perreau a retrouvé GL Events*Dorai d’Aiguilly au sommet pour s’imposer dans son deuxième Grand Prix 5*, devançant Julien Épaillard et Antoine Ermann, respectivement sur Fringan de Vesquerie et Floyd des Prés. Retour sur les prestations des frenchies.
À chaque nouvelle étape, Fringan de Vesquerie se montre à la hauteur dès le début.
© Mélina Massias
Alors que les Bleus entamaient un nouveau cycle l’an passé dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Lyon, ils ont aujourd’hui cassé la baraque dans le point d’orgue du concours gone ! Depuis 2015 et l’étape de la Coupe du monde d’Oslo, remportée par Pénélope Leprevost sur Flora de Mariposa, devant Simon Delestre avec Qlassic Bois Margot et Patrice Delaveau associé à Lacrimoso 3*HDC, la France n’avait plus connu de podium cent pour cent français dans le circuit indoor.
Aujourd’hui, Olivier Perreau s’est brillamment imposé sur GL Events*Dorai d’Aiguilly, peinant presque à croire qu’il avait vaincu Julien Épaillard sur Fringan de Vesquerie et Antoine Ermann avec Floyd des Prés. Après la médaille de bronze olympique par équipes pour laquelle il avait œuvré en 2024, le vainqueur du jour a connu une période moins faste et faite de remise en question. Aujourd’hui, la jument qu’il a fait naître il y a douze ans a semble-t-il rallumé l’étincelle.
Le simple fait de boucler le formidable parcours initial de Grégory Bodo et Santiago Varela sans pénalité avait suffi à mettre Olivier Perreau en joie. Levant le poing avec enthousiasme, il a su se reconcentrer pour le barrage, sans même être intimidé par le temps de référence de 43“25 imposé par Julien Épaillard. Presque local de l’étape, le Roannais a ainsi décroché le plus beau succès de sa carrière devant les équipes de GL Events, qui le soutiennent depuis plusieurs années.
Réputé pour être l’un des – si ce n’est le – cavaliers les plus rapides au monde, Julien Épaillard n’était pourtant pas le favori des parieurs aujourd’hui, compte tenu du fait qu’il avait engagé Fringan de Vesquerie. Accédant pour la première fois à un Grand Prix d’un tel niveau, le fils de Mylord Carthago, que le Normand verrait bien l’accompagner jusqu’aux Mondiaux, a impressionné son monde dès le tour initial. Malgré quelques sursis, le Selle Français de dix ans a été bien plus qu’à la hauteur, excellant même au barrage. Après cette deuxième place, on comprend encore mieux pourquoi le numéro un français place tant d’espoirs en l’alezan, qui avait déjà été remarqué dans l’étape de la Ligue des nations de Gassin.
Que dire d’Antoine Ermann, qui signe la meilleure saison de sa vie avec Floyd des Prés ? Déjà quatrième du Grand Prix Longines vendredi soir, l’alezan s’est montré encore frais et bondissant, confirmant ses excellents progrès face au chronomètre. Troisième ce soir, le duo poursuit sur sa lancée après avoir excellé à chacune de ses sorties et endossé le rôle convoité de meilleur couple français aux Européens Longines de La Corogne et lors de la finale de la Ligue des nations de Barcelone.
Elle aussi qualifiée pour le barrage, Pénélope Leprevost a fini septième avec Baloubet de Talma, un fils de Baloubet du Rouet de quatorze ans. Pour sa première participation à une étape du circuit indoor, l’atypique alezan a montré toute sa générosité. Son énergie encore difficile à canaliser rend toutefois les barrages difficiles à négocier, ce qui l’a certainement poussé à la faute sur un vertical de la fin du parcours réduit. Alors même qu’il a été repêché hier soir, le couple normand termine septième. “J’aurais signé pour un tel résultat”, s’est réjouie la Normande à la fin d’épreuve.
Antoine Ermann et Floyd des Prés n’ont rien loupé de l’année 2025 !
© Mélina Massias
Sept mille personnes debout pour Philippe Rozier
Les huit autres couples au départ du Grand Prix ne se sont pas classés mais ont montré de belles promesses. Avec la jeune mais excellente Vida Loca Z, Kevin Staut a manqué de peu le barrage pour une faute sur l’entrée du double de verticaux. Toujours rapide, encore plus avec cette fille de Vigo d’Arsouilles, le Français a bouclé le parcours à quatre points le plus rapide et s’est placé treizième. Après une période de doutes, l’alezane de neuf ans seulement semble avoir retrouvé sa superbe.
Pour son ultime parcours en 5*, Philippe Rozier n’a pas démérité en ne laissant que l’entrée du triple à terre avec Le Coultre de Muze, qui poursuivra sa route avec Julien Épaillard. Ayant eu droit à une cérémonie hier soir, le champion olympique par équipes a aussi été célébré ce jour avec une émouvante standing ovation, qu’il ne devrait pas être près d’oublier. À sa sortie de piste, il a même pu compter sur les applaudissements nourris du public présent en nombre autour du paddock.
Marc Dilasser et Mégane Moissonnier se sont montrés solides, mais ont tous deux quitté la piste avec une faute. Pour le premier, qui pourrait être intéressé par la finale de la Coupe du monde, sa partenaire Make My Day*du Gèvres a certainement payé ses excellents efforts précédents et laissé le vertical n°11 à terre. Associée à Crooner Tame, qui continue sur la pente ascendante, la seconde a péché sur la sortie du triple mais signé un très bon parcours.
Ouvreur de l’épreuve, Roger-Yves Bost a écopé de sept points de pénalité, dont quatre pour une faute sur la sortie du triple et trois de temps dépassé. Cinquième jeudi soir, Jeanne Sadran aurait sans doute pu éviter la légère faute sur le n°1 avec Dexter de Kerglenn, qui a manqué un brin de propulsion pour couvrir la sortie du triple.
Avec la puissante Fée de Caryan, championne de France des cinq ans en 2020, Nicolas Layec a fini avec dix points au compteur. Si c’était à refaire, le trentenaire installé en Bretagne rééquilibrerait sûrement un peu plus la fille de Vigo d’Arsouilles face au double n°5. Enfin, Alexa Ferrer a jeté l’éponge après un refus de Vitalhorse Fleur d'Oz face à l’ultime élément du triple n°8.

