Objectif : Rotterdam, pour Stéphanie Brieussel



Du 24 au 27 mars, le domaine des Grands Pins à Vidauban organisait le deuxième CDI 3* de son Spring Tour 2011 ; et pour cette première édition, les cavaliers de dressage français n’ont pas manqué de brio. Meilleur couple français le week-end passé dans le Grand Tour, Stéphanie Brieussel et Werner ont confirmé tout leur potentiel en terminant cinquièmes du Grand Prix avec plus de 67% et quatrièmes de la Libre Grand Prix avec plus de 70%. Après tout juste quelques sorties de son cheval de huit ans sur ce niveau d’épreuve, Stéphanie Brieussel livre ses impressions à Grand Prix Replay.


 
Grand Prix Replay : Petit retour sur le CDI 3* du week-end dernier, comment s’est comporté Werner pour son premier Grand Prix ? Stéphanie Brieussel : Il s’est très bien comporté mais j’étais peut-être un peu tendue moi-même, ce qui est toujours normal avant une première reprise. On ne sait jamais comment cela va se passer, même s’il sait tout faire à la maison. Dans l’ensemble, il a été super disponible, mais nous avons une grosse faute sur le premier piaffer où il s’arrête net et lève la tête. J’avais un peu perdu le trot allongé sur la diagonale avant la transition au passage, et du coup, il s’est freiné, mais ce n’était pas méchant. Cependant, il est quand même reparti un peu plus tendu après cette faute, mais a quand même été super sur le reste des mouvements. Dans le Grand Prix Spécial, j’étais plus tranquille sur les réactions du cheval, mais nous avons encore quelques fautes, ce qui est assez logique car Werner est encore jeune. Je suis très contente car le cheval s’est très bien comporté et les juges ont suivi dans les notes en insistant sur son gros potentiel.

 
GPR : Les résultats du deuxième week-end sont vraiment prometteurs avec plus de 70% pour sa première Reprise Libre en Musique en Grand Tour. Comment se sont déroulées les deux reprises ? S.B. : Dans le Grand Prix, Werner était mieux que le week-end précédent et nous obtenons plus de 67% avec deux grosses fautes sur des figures à coefficient : le zig-zag d’appuyers au galop et les changements de pieds au temps. Il était plus décontracté de manière générale, dans son attitude également. Sur les reprises, il a été toujours meilleur, et dans la reprise en musique il était très disponible. Tout s’est super bien passé et la musique est tombée pile poil pour une première (rires). J’ai de nouveau une faute dans les temps, mais le cheval était une fois encore très bien. Ma reprise en musique n’est pas très compliquée, je fais les mouvements imposés dans la simplicité car Werner est encore jeune et il ne faut pas vouloir aller trop vite. D’ailleurs, si on regarde les points, il n’y a pas beaucoup d’écarts entre la note artistique et la note technique.

 
GPR : Avez-vous changé des choses dans son travail entre les deux week-ends ? S.B. : Non, nous n’avons rien changé. Je l’ai laissé se reposer car le but de venir faire les deux CDI ici à Vidauban était de lui éviter un transport supplémentaire. Je l’ai juste vraiment travaillé la veille du Grand Prix mais sans changer ses habitudes.

 
GPR : Quel est votre bilan à l’issue de ces deux week-ends de compétition ? S.B. : Le bilan est plus que positif. Je ne m’attendais pas à un tel plateau de cavaliers étrangers et le niveau était très élevé, il n’y a qu’à regarder les résultats dans le Grand Tour, les notes montent vraiment haut. Par rapport à cette concurrence, je suis d’autant plus satisfaite des résultats que nous avons eus avec Werner, surtout pour une première. Les objectifs de la Fédération française d'équitation, via le nouveau projet fédéral, sont assez clairs. Dans la dernière liste publiée, Werner était le seul cheval dans le groupe JO et la Fédération nous invite à participer à un maximum de concours internationaux. Ce soutien est donc important tout comme celui apporté par le Conseil général du Val d'Oise dont j'ai la chance de bénéficier et que je voudrais remercier.

 
GPR : Vous avez également participé à ce deuxième week-end de CDI avec votre autre cheval, Twister : comment cela s’est-il passé ? S.B. : En effet, Twister était aussi sur place depuis le début mais je ne l’ai sorti que sur le deuxième CDI. Il a été très bien tout au long des quinze jours, malheureusement il reste compliqué en reprise. Je vais donc attendre encore un peu car il n’est pas tout à fait prêt dans sa tête. Il faut encore travailler son mental. Je pense le remettre sur les épreuves nationales et patienter un peu plus.

 
GPR : Vos résultats vous rapprochent un peu plus des championnats d’Europe de Rotterdam et des Jeux olympiques de Londres ? S.B. : Pour les championnats d’Europe, c’est bon je suis qualifiée grâce aux résultats des deux CDI 3* de Vidauban. Donc si tout va bien et que les notes suivent, et bien il n’y a pas de raisons pour que je ne parte pas. La France va même essayer d’avoir une équipe puisque Arnaud Serre a lui aussi obtenu des qualifications, tout comme sa compagne, Anne-Sophie Juglaret. En ce qui concerne les JO, j’ai effectivement pris des points sur les deux week-ends pour la ranking-list, mais pour se qualifier, il faut aussi beaucoup sortir en concours et pour le moment Werner reste jeune et je ne vais pas le sortir tant que ça. On verra en fonction des sorties de l’hiver s’il a bien progressé. Mon objectif majeur à court terme est le championnat d’Europe.

 
GPR : Quelle est la suite de votre programme ? S.B. : J’irai à Saumur pour le CDIO puis à Compiègne pour le CDI. Je souhaite aussi sortir à l’étranger mais il n’y a pas tant de concours que ça, ou alors assez loin. Je serais présente à Hickstead qui sera incontournable avant Rotterdam. De plus, je vais continuer à travailler en Hollande avec Hans Peter Minderhoud, pour améliorer encore le cheval. Je vais essayer d’y aller une fois par mois, mais ce n’est pas toujours facile de trouver un créneau. Je devrais d’ailleurs y retourner avant Saumur fin avril.

 
Propos recueillis par Elodie Muller