Le galop à faux en toute justesse

Exercice idéal pour évaluer la qualité du dressage d’un cheval, le galop à faux constitue également une passerelle incontournable vers des figures de niveau supérieur. À la portée de presque tous les couples, ce mouvement ne s’improvise pas. Voici quelques clés pour le réussir.



Le galop à faux, ou contre-galop, apparaît dans les épreuves de formation des jeunes chevaux à partir de l’âge de cinq ans et dès les épreuves Amateur 3. Outil pertinent pour tester la qualité du dressage, il est aussi un tremplin avéré pour atteindre les mouvements de niveau supérieur. Accessible à tous les cavaliers et chevaux quels que soient leurs niveau et ambition, le galop à faux nécessite néanmoins certains pré-requis afin d’être abordé sereinement. 

Dans un premier temps, il est indispensable de contrôler la vitesse et l’amplitude, en multipliant les variations à l’intérieur de l’allure. Le cheval doit être capable de développer ses foulées sans précipiter et les réduire sans ralentir. Cela va de pair avec une maîtrise absolue du rythme, les trois temps du galop étant religieusement sanctuarisés. Pour ce faire, l’équilibre doit être maintenu tant en ligne droite que sur une courbe. La taille des foulées, modifiée à souhait, ne doit en aucun cas détériorer la justesse du galop. Avant de galoper à faux, le cheval doit être à l’aise sur le cercle puis sur la volte (lire l’article consacré à cette figure dans le numéro 102 de GRANDPRIX, paru en décembre 2018), illustration de son aptitude à se rassembler et à s’incurver. Sans contrôle de l’allure, inutile de démarrer cet exercice qui demande à la fois stabilité, régularité et perméabilité. 

Attention, le galop à faux ne peut être envisagé sans rectitude. À juste, autrement dit sur son bon pied, on doit s’assurer que le cheval galope en ligne, les épaules légèrement devant les hanches tout en canalisant le postérieur externe. Légèrement fléchi sans jamais être tordu, il doit rester perméable au contact, égal sur les deux rênes. Ses postérieurs se posent dans la trace des antérieurs, en ligne droite comme sur un cercle. En cela, le contrôle sur la rêne extérieure est primordial. Sans rectitude, le cheval ne peut prétendre au rassembler nécessaire au galop à faux. Si celui-ci constitue un exercice de gymnastique bénéfique pour redresser un cheval “traversé”, l’absence de rectitude jumelée à un équilibre défaillant rendra son apprentissage ardu. Afin d’éviter le piège classique du changement de pied, le cheval devra se tendre avec franchise dans le couloir de rênes et respecter les aides, d’où l’importance pour le cavalier de faire preuve de précision et de tenue. Au galop à faux à main gauche sur le pied droit, la jambe gauche est sensiblement reculée afin d’assurer le contrôle des hanches et indiquer le côté du galop.

La jambe droite est maintenue descendue à la sangle, confortant la flexion et l’impulsion. Les épaules du cavalier se tournent subtilement vers la droite afin d’accompagner une légère flexion en ce sens. Le poids du corps reste équilibré dans les deux étriers avec une tendance à s’asseoir davantage du côté du galop. Il ne faut pas exagérer la flexion en tentant de sauver le galop à faux, car cela risquerait de mettre en péril la rectitude. Le cavalier renforcera ses aides ponctuellement si le cheval peine mais se relâchera aussitôt. Une main intérieure ou une jambe extérieure trop présente pourrait nuire à l’exercice. Son cheval parfaitement droit sur les deux rênes, le cavalier doit maintenir le galop à faux par le simple code de ses jambes. À terme, l’animal doit pouvoir déplacer ses épaules et ses hanches, jouer entre flexion et contre-flexion sans jamais pour autant perturber le galop à faux. Patience étant mère de sûreté, on doit veiller à ne brûler aucune étape. Le dressage d’un cheval progressant rarement de manière linéaire, il ne faut jamais hésiter à revenir en arrière pour conforter l’animal dans ses acquis. En matière de galop à faux, la graduation des exigences du cavalier assurera à terme la quiétude de son cheval dans un exercice fondamental à sa progression.



Huit étapes vers le galop à faux

1. À juste, une fois la rectitude assurée contre la piste, la quitter pour galoper en piste intérieure. La ligne du quart permet de tester l’indépendance du cheval au pare-botte, son attention aux aides et sa capacité à se porter de lui-même. 

2. En fond de carrière, exécuter un demi-cercle d’une douzaine de mètres - adapter la largeur de la courbe au niveau et à l’âge du cheval - rejoignant la piste au milieu du grand côté par une oblique en atténuant l’angle au galop à faux. Demander alors une transition au trot avant le coin. 

3a - 3b. L’étape suivante implique une ligne courbe dont le tracé pourra être accommodé au fur et à mesure. Dans un premier temps, la trajectoire sera dirigée vers la première ligne du quart alors que l’angle en sera évasé et arrondi. Par la suite, viser X pour revenir plus rapidement vers la piste, en resserrant le tournant au galop à faux. 

4. Pour complexifier l’exercice, dessiner une demi-volte d’une dizaine de mètres rejoignant le milieu du grand côté, en E ou B. Enchaîner avec une ligne courbe échancrée permettant de revenir immédiatement au galop à juste. Veiller à couper les angles en les allongeant à volonté. 

5. Reproduire cette même demi-volte, suivie cette fois d’un demi-cercle de vingt mètres au galop à faux éloigné de la piste afin d’éviter les coins et de laisser une option pour revenir à juste si l’exercice se présente mal. Revenir à juste par une demi-diagonale en développant la foulée. 

6. Répéter cet exercice en conservant le galop à faux durant une longueur additionnelle, voire un second demi-cercle de vingt mètres au galop à faux. 

7. Mettre à l’épreuve l’aisance du galop à faux sur une serpentine de trois boucles. 

8. Perfectionner l’allure en enchaînant galop moyen à juste sur un cercle de vingt mètres et galop de travail à faux sur un autre cercle de vingt mètres. Répliquer cette combinaison plusieurs fois jusqu’à optimisation de l’équilibre et de l’amplitude.

Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX n°113.


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