Thierry Rozier met un terme à sa carrière de haut niveau

La vente inattendue de Star annoncée ce matin a pu mettre la puce à l’oreille de nombreux fins observateurs. En direct sur Instagram, Thierry Rozier a annoncé ce soir avec beaucoup d’émotion qu’il raccrochait ses bottes du haut niveau. Lui qui avait les Jeux olympiques de Tokyo dans le viseur se retire de la course aux grandes échéances.



Thierry Rozier avait prévenu ses plus de 45 000 abonnés sur Instagram qu’il avait une annonce importante à leur faire ce soir. C’est chose faite, puisqu’avec les larmes aux yeux et la gorge serrée, le cavalier de cinquante-six ans a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière de cavalier. “J’ai perdu la motivation”, a-t-il lâché, avant de s’expliquer plus longuement. “J’ai dit à ma propriétaire Electra Niarchos que je voulais arrêter Venezia. Elle concourra pour la dernière fois les deux prochains week-ends à Grimaud. J’adore ma jument, elle m’a tout donné et a réalisé des choses incroyables. Je voulais qu’elle parte en beauté. Elle va très bien physiquement, mais je veux désormais qu’elle fasse des transferts d’embryon. Elle devrait courir deux épreuves dans le CSI 2* cette semaine pour se remettre en jambes, et deux épreuves la semaine suivante dans le CSI 4*. J’aimerais qu’elle finisse sa carrière sur une bonne note. Je suis très proche de mes chevaux, et avec tout ce qu’elle m’a donné, la moindre des choses est que je lui rende”, a expliqué Thierry Rozier les larmes aux yeux. 

“Je le dis avec un peu d’émotion et de tristesse… La vente de Star a été une suite logique car nous avons reçu des offres très importantes (celle-ci a été vendue au Japonais Mike Kawai, un élève et client de Jan Tops, ndlr). Sa propriétaire Electra Niarchos m’a toujours dit « c’est toi qui décidera ». Tout ce qu’elle m’a donné est incroyable. Nous n'étions pas grand-chose au départ, et quatre ans après, mon ambition était d’aller aux JO de Tokyo avec Venezia. À quinze ans, elle avait encore l’âge d’y aller, mais si cela a bien lieu l’an prochain, elle en aura seize et je ne veux prendre aucun risque. Quant à Star, elle a un palmarès incroyable et je pense même qu’elle a été l'une des meilleures juments en Europe dans sa catégorie, jusqu’à 1,55m. Je crois qu’il n’y a pas un concours duquel je suis rentré sans flot avec Venezia ou Star. Cette dernière n’a que onze ans, repartir seulement avec elle et sans Venezia ne me motivait pas. J’avais promis à Jan Tops qu’il serait le premier au courant si star serait à vendre. Vingt-quatre heures après l'avoir prévenu, ils sont venus l’essayer. L’essai s’est extrêmement bien passé, et depuis que Star est partie il y a six jours, Jan m’appelle tous les jours pour savoir quel mors choisir, quelle vitamine lui donner etc. […] Concernant Wouest, j’ai appelé Guillaume Canet, son propriétaire, et lui ai expliqué la situation. Il était vraiment attristé, comme beaucoup de gens de mon entourage. Son cheval est à vendre, et si je ne trouve pas de client pour lui, nous le confierons à un cavalier qui lui correspondra”, a détaillé le cavalier installé à Bois-le-Roi. “Je m’étais lancé un challenge de quatre ans, je suis presque arrivé à son terme. C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que j’annonce cela et je voudrais remercier en premier lieu Electra Niarchos et sa famille. C’est une propriétaire incroyable, qui m’a donné carte blanche pour faire tout ce que je voulais avec ses chevaux. […] Je voulais remercier aussi ma groom (Virginie Blaise, ndlr) qui a été formidable pendant huit ans. Elle m'a toujours compris, même si je n’ai pas toujours bon caractère!

Il y a eu beaucoup de gens très importants, dont Philippe Guerdat, qui a toujours été là et m’a appelé toutes les semaines pendant le confinement. […] Ce qui va me manquer, c’est le haut niveau, les grands cavaliers français ou étrangers. J’arrête également pour des raisons personnelles car ma réussite n’a pas toujours été appréciée. J’entends beaucoup de choses autour de moi, notamment que mes écuries étaient vendues... Quelqu’un a été intéressé, mais rien n’est fait. Je cherche quelque chose pour m’installer autour de Paris, car mes clients sont principalement basés ici. Ce n’est pas facile à trouver, j’ai visité pas mal d’écuries mais rien ne me botte. Je vais en tout cas continuer à monter en concours, mais pas à haut niveau. Je vais aussi donner des cours, des stages et faire du commerce. Aussi longtemps que je resterai à Bois-le-Roi, je continuerai également de travailler pour les ventes Fences”