Jack Whitaker met le turbo et se paye le luxe de devancer Kent Farrington et Scott Brash à Bois-le-Duc
Jack Whitaker, plus jeune engagé au Dutch Masters, n’a pas été impressionné par ses aînés. À tout juste dix-neuf ans, le pilote britannique a déroulé un barrage supersonique à Bois-le-Duc, décrochant ainsi sa première victoire en 5*. Cette performance lui a permis, en plus, de devancer deux cracks de la discipline, l’Américain Kent Farrington, ainsi que l’Écossais Scott Brash, respectivement associés à Creedance et Coquin de Coquerie, alias Hello Vincent.
Il n’y avait plus eu de CSI 5* en Europe depuis... septembre 2020. Ce week-end, les installations de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, accueillent le gratin mondial dans le cadre de la première étape du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles. Samedi 24 avril, quarante-et-un couples se sont élancés sur une épreuve à barrage à 1,55m, concoctée par Louis Konickx et ses équipes.
Le Français Kevin Staut a été le premier à trouver les clefs du parcours parfait aux rênes de l’attachante Visconti du Telman. À sa suite, l’Écossais Scott Brash s’est facilement qualifié, tandis que les autres sans-faute se sont fait attendre. Finalement, onze paires se sont retrouvées pour une finale au chronomètre.
Parti en ouvreur, Kevin Staut a laissé la sortie de double à terre avec sa fidèle jument. Déterminé à en découdre, Scott Brash a ouvert les gaz avec l’excellent Hello Vincent, anciennement Coquin de Coquerie, né chez Annick et Raphaël Dulin, dans la Manche. Très rapide, l’Écossais a poussé ses poursuivants à la faute. Philipp Weishaupt, champion d’Allemagne en titre, est ainsi sorti de piste avec quatre points, tout comme Steve Guerdat et sa Selle Français Uranie de Belcour. Pendant ce temps, Willem Greve et Jos Verlooy ont essuyé deux fautes. La Portugaise Luciana Diniz a quant à elle été éliminée de ce barrage après une erreur impressionnante et rarissime à ce niveau d’épreuve. À la réception d’un oxer, l’amazone n’est pas parvenue à tourner à gauche. Sa monture, l’excellent Concheto PS, monté un temps par Mandy Mendes Costa, cavalière française montant sous couleurs portugaises, s’est alors dirigé vers le double et l’a franchi tant bien que mal. Fort heureusement pour le duo, aucun drame ne s’est produit au cours de cet incident.
Sans prendre de risques, l’Allemand Christian Kukuk a joué placer avec son fils de Colestus, Constantin 110. Le binôme est cinquième. Plus rapide, mais pas assez pour dépasser Scott Brash, le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli a signé deux parcours parfaits avec le prometteur Grand Slam VDL. Finalement, il aura fallu attendre le passage du culotté Jack Whitaker, pas encore vingt ans, pour voir le chronomètre de Scott Brash être battu. Le jeune pilote a déroulé le meilleur barrage de la soirée avec sa jument de onze ans, Scenletha.
"J’ai bien regardé Scott Brash, et je ne pensais pas que je pourrais être plus rapide", a concédé l’Anglais à l’issue de sa victoire. "J’espère être encore là demain !" Hier, le jeune homme confiait au Rolex Grand Slam qu'il sellerait l'étalon Valmy de la Lande, fils de Mylord Carthago, pour le Grand Prix. Déjà expérimenté, le respectueux gris devrait sans nul doute aider Jack Whitaker à s'approcher, voire à dépasser les meilleurs. "Les Majeurs du Rolex Grand Slam sont particulièrement prestigieux à mes yeux, je vais donc tout donner. Dimanche, au moment d’entrer sur la piste, j’aurai sûrement un petit frisson supplémentaire à l’idée qu’il s’agit d’un Rolex Grand Prix. Et la victoire sera plus tentante que jamais", avait-il ajouté.
L’Américain Kent Farrington, pourtant toujours ultra rapide, n’a rien pu faire face à son jeune concurrent. Avec sa Creedance, le pilote a arrêté le chronomètre en 36”12, tandis que le lauréat du jour avait franchi la ligne d’arrivée en 35”79.
Également au départ de cette épreuve, Julien Épaillard a laissé trois barres à terre avec Queeletta, tandis qu’Edward Levy a péché sur l’entrée du double numéro 7 au tour initial avec Sirius Black, et que Simon Delestre a renversé le numéro 9 aux rênes du généreux Chesall.
