Olivier Robert et Vangog du Mas Garnier font trembler la ville éternelle

Cocorico. La Marseillaise a retenti dans l’enceinte du Circus Maximus, plus ancien hippodrome de Rome, en l’honneur d’Olivier Robert. Auteur d’une saison colossale, le Bordelais a pu compter sur son excellent Vangog du Mas Garnier pour devancer la redoutable Suédoise Malin Baryard-Johnsson, lauréate du premier Grand Prix du Longines Global Champions Tour disputé sur cette piste la semaine passée avec sa championne olympique H&M Indiana. Le Suisse Bryan Balsiger complète le trio de tête avec une autre grande jument, la Selle Français Twentytwo des Biches.



Le podium du Grand Prix.

Le podium du Grand Prix.

© Sportfot

Mais où s’arrêtera-t-il ? Après un début de saison tonitruant à Doha, au Qatar, où il avait notamment pris la deuxième place d’un Grand Prix 5* relevé, Olivier Robert a enchaîné les performances. D’abord à Madrid, où il a défié en duel l’ultra compétitif Scott Brash lors du Longines Global Champions Tour, puis sur les étapes suivantes du lucratif circuit co-fondé par Jan Tops, à l’Hubside Jumping de Saint Tropez et sur quelques belles pistes, comme celle de La Baule, le Bordelais a confirmé sa place parmi les plus grands. Il y a quinze jours, tous les efforts du pilote ont été récompensés par une brillante participation aux championnats d’Europe Longines de Riesenbeck avec l’excellent Vivaldi des Meneaux. Samedi 18 septembre, c’est aux rênes de son régulier Vangog du Mas Garnier qu’Olivier Robert a enrichi son palmarès d’une nouvelle victoire au plus haut niveau.

Légèrement malheureux dans les temps forts des compétitions ces dernières semaines - le couple ayant concédé une unique faute à Monaco, Valkenswaard et Hambourg, avant d’être piégé au barrage la semaine passée à Rome -, Olivier Robert et Vangog du Mas Garnier ont pris leur revanche. Et quelle revanche ! Sur un tracé sélectif, le couple a déjoué tous les pièges pour s’ouvrir les portes de la finale au chronomètre. Les deux complices ont ainsi rejoint quatre cavaliers olympiques, rien que ça. La Suédoise Malin Baryard-Johnsson, le Suisse Bryan Balsiger et le Néerlandais Maikel van der Vleuten, médaillé de bronze en individuel à Tokyo, avaient tous trois misés sur les montures qui les avaient accompagnés à Tokyo, à savoir H&M Indiana, Twentytwo des Biches et Beauville Z ! Seul le Britannique Ben Maher, lui aussi qualifié, avait préféré Ginger Blue, lauréate du Longines Paris Eiffel de Paris cette saison, à Explosion W, présent à Aix-la-Chapelle ce week-end. 

Grâce à un barrage rondement mené, Olivier Robert n’a pas laissé la possibilité à ses poursuivants de le rattraper. Ainsi, Malin Baryard-Johnsson et H&M Indiana, championnes olympiques avec la Suède au pays du Soleil-Levant et lauréates de leur premier Grand Prix 5* la semaine passée sur cette même piste, ont accusé soixante-dix centièmes de retard sur le meilleur temps du jour, 40”62. Troisième, Bryan Balsiger a coupé la ligne d’arrivée en 42”27, suivi de Maikel van der Vleuten (42”55) et Ben Maher, pénalisé de quatre points, mais moins rapide (43”06).

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Des favoris à la trappe

Malin Baryard-Johnsson et H&M Indiana ont encore signé une superbe performance à Rome.

Malin Baryard-Johnsson et H&M Indiana ont encore signé une superbe performance à Rome.

© Sportfot

Les treize difficultés et seize efforts hissés à 1,60m par Uliano Vezzani et ses équipes ont donné du fil à retordre aux concurrents. Lors des premiers passages, les scores lourds et autres abandons se sont enchaînés. Quelques bons compétiteurs, à l’image d’Eric van der Vleuten, associé à sa meilleure jument, Jos Verlooy, Eve Jobs, troisième à Hambourg, ou encore Emanuele Gaudiano ont jeté l’éponge. Ce fut aussi le cas pour Pénélope Leprevost. Pourtant bien engagée dans son parcours, la Normande a connu une déconvenue sur l’oxer numéro neuf et a préféré abandonner après avoir franchi un dernier obstacle.

Pour le clan français, Julien Épaillard et Simon Delestre, présentant de jeunes montures à ce niveau, ont également fait les frais de ce terrain de jeu délicat. Pour le premier cité, Calgary Tame, très à l’aise sur les épreuves de vitesse, a eu un peu de mal en début et fin de parcours, laissant à terre les numéro 1, 4a, 10b, 11 et 12. Tinka’s Hero, lauréat de l’épreuve d’ouverture et très bon dans l’épreuve qualificative aujourd’hui, a fait ses grands débuts à ce niveau d’épreuve. Le fils de Tinka’s Boy a montré de très belles choses, mais péché sur les éléments 1, 4a et 10b. 

Flamboyants à Tokyo, H&M All In de Vinck et King Edward n’ont, contre toute attente, pas passé le cut et ont été exclus du barrage. Premier et deuxième de l’épreuve qualificative un peu plus tôt dans la journée avec leurs pilotes respectifs, Peder Fredricson et Henrik von Eckermann, tous deux ont été sanctionnés de quatre points pour leur deuxième week-end de reprise après quelques semaines de repos bien méritées. Malgré tout, leurs rapides parcours ont permis aux deux couples de cracks de terminer respectivement six et neuvième. 

"C'est tout simplement incroyable. Je ne pensais pas pouvoir monter ce week-end à Rome, alors gagner avec Vangog est tout simplement fantastique. J'ai pris quelques risques au barrage mais aujourd'hui c'était mon jour. C'est une saison fantastique, je n'avais jamais gagné un Grand Prix avec lui auparavant. J'ai passé les dix meilleurs jours pour ma première fois à Rome, c'est tout simplement fantastique", s’est réjoui Olivier Robert, qui partage la tête du circuit avec Ben Maher. Alors qu’il ne cessait de répéter en début d’année qu’il n’était “pas assez bon, l’enthousiaste cavalier de quarante-cinq ans peut désormais clamer haut et fort qu’il fait bel et bien partie de l’élite de son sport.

Les résultats complets ici.