Wilm Vermeir met tout le monde d’accord à Vérone, où les Français ont fait bonne figure
Le Grand Prix secondaire à 1,55m du CSI 5*-W de Vérone, support de la troisième étape du circuit de la Coupe du monde Longines pour la ligue d’Europe de l’Ouest, a couronné le Belge Wilm Vermeir. Premier sans-faute, puis premier barragiste à revenir en piste, le pilote de quarante-deux ans était tout bonnement imbattable avec Iq van het Steentje. Ni même Mark McAuley, ni Pieter Devos ne sont parvenus à le déloger de sa place de leader. Côté tricolore, le bilan de cette épreuve est plus que positif, Kevin Staut et Simon Delestre ayant signé deux excellents double clear round pour terminer quatre et cinquièmes avec Tolède de Mescam*Harcour et Tinka’s Hero Z.
Il y a dix ans jour pour jour, l’inoubliable Hickstead s’effondrait au milieu de l’arène de Vérone. Ce soir, samedi 6 novembre, l’issue du Grand Prix secondaire à 1,55m de la troisième étape du circuit hivernal des Coupes du monde Longines a été bien plus joyeuse. Quarante-sept couples ont livré un spectacle haletant aux spectateurs et téléspectateurs. Sur le tracé dessiné par le local Uliano Vezzani, quatorze paires ont décroché leur ticket pour la finale au chronomètre. Un total un poil élevé puisque deux duos n’ont pas été classés, malgré leur premier parcours parfait. Il s’agit des deux Italiens Francesco Turturiello et Riccardo Pisani. Le premier a buté sur le deuxième élément du parcours raccourci, ainsi que sur la sortie du double numéro 6, qui a causé bien des tracas aux barragistes, avec Made In't Ruytershof. Son compatriote a connu encore plus mauvaise fortune. À la réception de l’oxer numéro 5, son régulier Charlemagne JT Z a trébuché. Déséquilibré, le pilote est tombé au sol, avant de se relever rapidement et de quitter la piste, visiblement sans blessure majeure.
Si l’acte initial n’était peut-être pas aussi sélectif que certains l’auraient souhaité, la finale s’est révélée beaucoup plus disputée. Parti en premier, Wilm Vermeir a annoncé la couleur d’entrée de jeu. Aux rênes du délicat mais non moins talentueux Iq van het Steentje, lauréat du Grand Prix 5* de St Moritz en 2017, deuxième dans le temps fort du 4* de Salzbourg l’année suivante et brillant troisième de l’étape Coupe du monde de Malines en 2019, le Belge n’a pas traîné en route, coupant la ligne d’arrivée en 34”01. Un temps plus qu'honorable, mais qui semblait abordable pour quelques stars restant à s’élancer.
Les Français au rendez-vous
Piégée à deux reprises, la talentueuse Ioli Mytilineou, qui fait l’objet d’un portrait dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX, n’a rien pu faire avec L'Artiste de Toxandra. Même sanction pour le Britannique Jack Whitaker, victime collatérale du double numéro 6 avec l’excellent Valmy de la Lande. Six points ont sanctionné le Suisse Bryan Balsiger, qui a essuyé une inhabituelle désobéissance de Dubaï du Bois Pinchet sur la deuxième difficulté du barrage. Auteur d’un premier parcours impeccable, Julien Gonin a tenté de reproduire la performance avec un Caprice de Guinfard bien à son affaire en Italie. Malheureusement, la sortie du double a roulé à terre, reléguant le duo au neuvième rang. Toutefois, le Selle Français n’a pas à rougir de sa performance, la première à ce niveau d’épreuve !
Menacé par l’Allemand Christian Ahlmann, lancé à toute allure en direction de l’ultime vertical avec le puissant et prometteur Mandato van de Neerheide, Wilm Vermeir a dû trembler. Malheureusement pour le cavalier du haras de Zangersheide, l’ultime effort lui a été fatal. Septième, le binôme devance d’un cheveu Christian Kukuk et son excellent Mumbaï, fautif sur l’entrée du double numéro 6.
Finalement, Simon Delestre a débloqué le compteur des sans-faute. Avec son charismatique Tinka’s Hero Z, acquis cette semaine par la société de son fidèle propriétaire Nicholas Hochstädter cette semaine, le Lorrain a réalisé un deuxième parcours parfait. Toujours aussi expressif avec son geste postérieur et ses coups de dos entre les obstacles, le vaillant bai a arrêté la montre en 36”51 et s’est assuré une belle cinquième place (36”15). Un peu plus lent, et sans prendre le moindre risque, le Transalpin Guido Franchi a joué placé et termine sixième sur Curcuma Il Palazzetto (40”40).
Lancé à toute allure, l’Irlandais Mark McAuley a bien failli ravir la victoire. Aux rênes de son vétéran Miebello, dix-sept ans, qui affiche pourtant la forme d’un jeune cheval de dix ans, le cavalier a traversé les cellules d’arrivée en... 34”39. Rageant pour le SWB, qui aurait pu s’offrir un succès de choix. Double zéro également, Kevin Staut a pris une place sur le podium pour quelques instants avec sa grise Tolède de Mescam*Harcour. Le duo a été relégué en quatrième place après le barrage rondement mené de Pieter Devos. Le Belge a tenté de vaincre son compatriote, en vain. L’efficace pilote présentait ce soir Kannabis van de Bucxtale, un cheval qu’il ne monte que depuis le milieu de l’année, et qui lui a donc permis d’occuper le troisième rang de ce “petit” Grand Prix.
“Mon cheval n'est pas habituellement rapide”, Wilm Vermeir
Implacable, Wilm Vermeir a donc conservé son leadership de bout en bout. “Mon cheval a très bien sauté sur le premier parcours. Il n'est pas habituellement rapide, mais aujourd'hui il était très brillant et je l'ai donc monté avec confiance dans le barrage. Évidemment, je ne pouvais pas imaginer que je gagnerais avec ce temps, mais j'étais sûr que je m'en approcherais. Ce n'est pas ma victoire la plus importante, j'ai déjà gagné un Grand Prix 5*. Hier, j'ai essayé de me qualifier pour le Grand Prix avec un autre cheval, Joyride S, mais je n'y suis pas parvenu : j'ai été bête, j'aurais dû essayer avec lui... Ici, à Vérone, j'avais déjà gagné une fois il y a deux ans et j'avais également reçu une selle comme prix, tout comme aujourd'hui”, a confié le lauréat du jour après sa victoire.
Non qualifié pour le barrage, Julien Anquetin a laissé échapper une toute petite faute avec Gravity of Greenhill, qui revient progressivement à son meilleur niveau. Le Français, déjà deuxième de l’épreuve à 1,45m plus tôt dans la journée, avait une nouvelle fois signé un très rapide parcours. Également au départ de l’épreuve, Sadri Fegaier a connu plus de difficultés avec le puissant Cadeau de Muze.