Eugénie Angot et Rose de Balanda entament une nouvelle collaboration

Rose de Balanda et Eugénie Angot vont désormais travailler ensemble. La cavalière olympique, qui avait représenté la France aux Jeux d’Athènes en 2004, avant de devenir la première et seule Française à remporter le mythique Grand Prix CSIO 5* de Calgary, souhaite lever le pied en compétition pour mieux consacrer du temps à transmettre sa prestigieuse expérience à la cavalière de dix-sept ans, laquelle entend bien poursuivre son ascension vers le haut niveau.



Partie en novembre dernier pour travailler dans les écuries de la Franco-Américaine Brianne Goutal et du Français Romain Marteau, à Wellington, Rose de Balanda est de retour en France depuis quelques jours. Après avoir découvert de nouveaux horizons et acquis de l’expérience en Floride, la vice-championne d’Europe Enfants de 2017, aux rênes de sa fidèle Tzara Belin (SF, Toulon x Diamant de Semilly), entame une nouvelle collaboration avec Eugénie Angot, l’une des plus grandes championnes de l’histoire de l’équitation française. “Ces trois mois à Wellington ont été une expérience très enrichissante pour moi. J’ai rencontré des personnes formidables et bienveillantes, à commencer par Brianne et Romain. J’ai beaucoup apprécié découvrir le monde équestre de Floride, un environnement unique, très différent de celui qu’on connaît en Europe. J’ai eu la chance de concourir (dans des épreuves nationales, ndlr) avec un cheval de Nicolas Paillot. À ce stade, je ne m’imaginerais faire carrière aux États-Unis, mais je suis ravie d’avoir tissé des contacts là-bas”, confie la jeune cavalière, qui retient particulièrement de son expérience le fonctionnement de l’activité commerciale, différente de ce qu’elle a pris l’habitude d’observer en Europe.

Durant cette période, Rose a laissé son seul cheval, Hurbie (KWPN, Toulon x Coconut Grove) chez Eugénie Angot. Ce hongre de dix ans évolue sous la selle de Rose depuis la période où elle s’était aguerrie aux côtés du cavalier olympique égyptien Abdel Saïd, qui monte désormais sous couleurs belges. “Nous l’avons acheté lorsqu’il avait sept ans. Désormais, nous essayons de l’amener vers son meilleur niveau”, ajoute la jeune cavalière. Juste avant son départ pour les États-Unis, Rose avait participé à la tournée automnale de Vilamoura, dans le sud du Portugal, déjà sous l’œil avisé d’Eugénie Angot. “Rose a commencé à s’entraîner aux écuries fin septembre, et m’a suivi à l’Atlantic Tour”, explique la Francilienne, établie à Gambais, dans les Yvelines, avec son époux Cédric Angot.

 



“C’est presque une histoire familiale”, Rose de Balanda

Désormais, la fille d’Inès, ancienne cavalière internationale, et petite-fille de Gilles de Balanda, double champion du monde par équipes et ancien sélectionneur de l’équipe de France, travaille donc en étroite collaboration avec Eugénie, qui mettra sa prestigieuse expérience au service de sa nouvelle élève. “Je connais la famille de Balanda depuis très longtemps. Ce sont des personnes dont je suis très proche”, explique la triple finaliste de la Coupe du monde, qui avait terminé quatrième en 2004 à Milan avec l’inoubliable Cigale du Taillis. “C’est un peu une histoire de famille. Nous parlons le même langage. Elle est très investie pour moi, et c’est un plaisir de travailler avec elle tous les jours. Il y a très bonne ambiance aux écuries, ce qui donne envie de travailler et de progresser. C’est une place de rêve pour moi”, ajoute la jeune cavalière qui s’est illustrée jusqu’à 1,40m en CSI et CSIO Juniors.

“J’ai découvert une jeune fille formidable, pleine de générosité, d’intelligence, de maturité et de talent”, reprend l’ancienne cavalière d’Old Chap Tame, Davendy’s et tant d’autres très bons chevaux. “À la suite de cela, nous avons commencé à discuter. J’ai concouru au plus haut niveau durant plusieurs années, j’ai eu la chance de m’y faire très plaisir et d’y vivre des émotions incroyables. Aujourd’hui, je ne suis plus très motivée à l’idée d’investir pour revenir parmi l’élite. En revanche, j’aime beaucoup enseigner et faire évoluer les chevaux. Voir cette jeune fille monter avec beaucoup de talent et une vraie soif de compétition, laquelle s’estompe un peu chez moi, m’a conforté dans cette orientation. J’ai donc envie de continuer à monter, mais en mettant davantage Rose en selle que moi. J’ai envie de lever le pied tandis que Rose a envie d’appuyer sur l’accélérateur. Nous allons donc faire un bout de chemin ensemble et verrons jusqu’où cela peut l’emmener, afin qu’elle puisse un jour voler de ses propres ailes. Peut-être que son passage à mes écuries lui permettra de croiser la route d’un mécène”, confie Eugénie.

Rose de Balanda

Rose de Balanda

© Justapikture



“Laura Kraut est une vraie femme de cheval comme on n’en fait plus beaucoup”, Eugénie Angot

À la suite de plusieurs ventes conclues cet hiver, les deux cavalières s’attachent actuellement à chercher des chevaux de qualité pour le sport et le commerce. Dans les semaines à venir, Rose reprendra la compétition sur Hurbie, avec lequel elle prendra le part au Grand National. Ces rendez-vous permettront aussi à sa mentor d’apprendre à mieux la connaître dans le cadre de la compétition. Rose ambitionne naturellement de renouer avec l’équipe de France Juniors. “J’ai déjà concours plusieurs fois en équipe de France, et j’adore défendre le drapeau tricolore”, explique la jeune fille, digne héritière d’une des plus célèbres familles de cavaliers français, dont l’ultime objectif est d’accéder au plus haut niveau et de fonder ses propres écuries. “Rose est toute jeune et a encore beaucoup à apprendre. Pour en acquérir de l’expérience, il faut du temps. J’ai envie de la faire progresser et elle a envie de progresser avec moi. À nous deux, nous pouvons réussir à accomplir quelque chose. Je vais lui donner tout ce que je peux lui apporter”, témoigne l’amazone de cinquante et un ans.

Le mois dernier, Calgary Time (SF, Old Chap Tame x Kashmir van Schuttershof), dernier très bon cheval d’Eugénie, est parti aux États-Unis pour rejoindre Laura Kraut. À ce sujet, son ancienne cavalière, qui en reste propriétaire à 50%, se réjouit des débuts prometteurs du nouveau couple. “Laura, qui en a acquis la moitié des parts, l’adore! Ce cheval méritait d’aller vers le grand sport. Elle a un système très proche du mien, très à l’écoute des chevaux, qu’elle emmène progressivement vers le haut niveau. J’ai accepté cet accord avec elle parce que je l’aime beaucoup. C’est une vraie femme de cheval comme on n’en fait plus beaucoup!” Au cours d’une saison passée sous la selle de Julien Épaillard, le Selle Français avait obtenu des victoires dans les Grands Prix CSI 3* de Herzlake et CSI 2* de Valkenswaard, ainsi que des classements en CSI 5* à Rome et Saint-Tropez et en CSI 4* à Bourg-en-Bresse et Grimaud. Laura Kraut le monte actuellement au Winter Equestrian Festival de Wellington.