Comme un signe, Miss Tic disparaît quand Mr Tac apparaît et fait briller Victor Bettendorf à Bourg-en-Bresse
Victor Bettendorf a déjà fait parler de lui ces derniers mois, mais il a aujourd’hui enfoncé le clou avec classe en s’imposant dans la plus belle épreuve de sa carrière à l’occasion du Grand Prix 4* de Bourg-en-Bresse. Un succès qui n’aurait pas été possible sans son excellent et non moins prometteur “cheval de cœur” Mr Tac, mais aussi Geneviève Mégret, qui a réuni ce beau monde. Les Bleus ont été bien au rendez-vous bressan, se plaçant notamment deux et troisième grâce à Juliette Faligot et l’excellente Arqana de Riverland ainsi que Benoit Cernin avec le grand espoir Deuxcatsix d’Eglefin.
Les signes se cachent partout où nous voulons bien les trouver, mais une victoire de Mr Tac le jour de la disparition de Miss Tic n’a rien de banal. Le hongre a permis au Luxembourgeois Victor Bettendorf de signer le plus beau succès de sa carrière à trente-et-un an. La seconde, grande artiste connue pour ses graffitis, est malheureusement décédée aujourd’hui même à soixante-six ans. Tandis que l’une n’a cessé d’asseoir sa réputation en colorant les murs au fil de la Seine, dans des impasses ou sur des trottoirs mal éclairés, l’autre a permis à son cavalier de se révéler encore un peu plus. Un peu comme un passage de témoin, somme toute. La comparaison s’arrête là, mais le hasard était trop grand pour ne pas être noté.
Avec son Mr Tac (BWP, Non Stop x Toulon), ex Mister Tac des Fusains, Victor Bettendorf tournait autour d’un très grand succès depuis quelques temps, se plaçant notamment neuvième d’un Grand Prix 5* le 17 avril puis troisième d’un 3* le 15 mai.
Interrogé il y a une poignée de jours par GRANDPRIX, le Luxembourgeois avait livré l’histoire particulière qui le lie avec le très généreux bai de dix ans, qu’il avait formé à partir de ses cinq ans, avant qu’il ne soit vendu au Mexicain Federico Fernandez. À partir de septembre 2019 et pendant deux ans, Victor Bettendorf a donc évolué loin de son “cheval de cœur”, avant que son propriétaire ne choisisse de lui rendre les rênes avec un objectif de commercialisation. C’est ici que le haras de Clarbec de Geneviève Mégret est entré dans la danse en faisant l’acquisition du fils de Non Stop afin que le Luxembourgeois puisse le conserver. C’est dire si la famille Mégret doit être heureuse aujourd’hui de voir ses protégés briller dans une épreuve si importante !
Pour gagner aujourd’hui, il a en effet fallu affronter quelques sacrés efforts concoctés par le chef de piste portugais Bernardo Costa Cabral, dont les tracés ont parfois été déstabilisants au cours du week-end. Pour preuve, plus de la moitié des partants ont excédé le score de huit points et huit d’entre eux ont préféré ne pas aller au bout du tour. Le vertical sur bidet et en bout de ligne n°7 a été l’un des juges de paix, écartant notamment les médaillés de bronze du Master Pro et ouvreurs de l’épreuve Philippe Leoni et Miss Marie van’t Winnenhof (BWP, Edjaz van’t Merelsnest x Toulon) ou encore la Normande Alexa Ferrer sur Uranie de Belcour (SF, Flipper d’Elle x Diamant de Semilly). Également auteur de l’un des cinq parcours à quatre points, Cédric Hurel a été piégé sur l’oxer placé au milieu du triple n°9 avec Fantasio Floreval Z (Z, Florian de la Vie x Clinton). Nicolas Delmotte a lui aussi hérité de ce score, mais il faut dire le Normand a eu la difficile tâche de devoir se reconcentrer alors que l’épreuve a été arrêtée quelques minutes après la chute spectaculaire de son grand ami Alexis Deroubaix. Le Nordiste a néanmoins mené son surprenant Citadin du Chatelier (SF, L’Arc de Triomphe, Diamant de Semilly) vers un parcours à quatre points avec une faute sur le n°11 qui suivait un demi-tour. Le protégé de la famille Chenu a de son côté malheureusement dû être évacué sur une civière après avoir lourdement chuté à la réception de l’oxer n°3 avec Aldo du Plessis (SF, Orient Express x Palestro II). S’il s’est immédiatement relevé, le trentenaire s’est ensuite remis au sol en attendant l’intervention des secours, qui l’ont transféré à l’hôpital. Espérons donc que les nouvelles seront bonnes pour celui qui avait connu des derniers mois difficiles. Blessé en août après une mauvaise chute, le Normand d’adoption avait pu se remettre en selle, avant d’être une nouvelle fois écarté des terrains de compétition, qu’il avait enfin pu retrouver en avril. GRANDPRIX lui adresse tout son soutien.
Appelés à la rescousse pour la Coupe des nations de Rome la semaine prochaine après la méforme du complice d’Olivier Robert, Vivaldi des Meneaux (SF, Chipppendale Z x Bamako), Mathieu Billot et Baschung Courcelle (SF, Mylord Carthago x Jalisco) ne sont malheureusement pas apparu sur leur meilleur jour. Après trois fautes en deuxième moitié de parcours, le Deauvillais a préféré jeter l’éponge à la réception du vertical n°11.
Arqana confirme, Deuxcatsix frappe fort
Si les Bleus avaient quatre chances sur sept de s’emparer de la victoire un an après le triomphe surprise du Brésilien Bernardo Cardoso de Resende Alves, c’est donc finalement l’hymne luxembourgeois qui a été joué face aux tribunes et au bord de piste complètement garnis. Parti en ouvreur du parcours réduit, Victor Bettendorf, dont les chevaux ne portent ni guêtres ni fers, a suffisamment mis la pression à la concurrence pour ne jamais être rattrapé. Double zéro en 33“29, il a fait mieux que Juliette Faligot sur sa chère Arqana de Riverland (SF, Cornet Obolensky x Diamant de Semilly), très à son avantage aujourd’hui et ayant franchi les cellules d’arrivée en 34“27. Déjà troisième du Grand Prix 3* du Touquet il y a deux semaines, la Nordiste et la jument de douze ans ont une fois de plus signé une belle place d’honneur en ravissant la deuxième marche du podium. Là encore pour la France et presque local de l’étape, Benoit Cernin est grimpé sur la troisième marche avec le très attendu et prometteur Deuxcatsix d’Eglefin (SF, Vigo Cece x Bamako de Muze). Le très beau bai confié par Marie Pellegrin et ses parents au cavalier de trente-trois ans semble gravir les marches du haut niveau aussi vite que son nom l’indique, puisqu’il courait aujourd’hui son premier Grand Prix d’un tel niveau. Son cavalier semble avoir les meilleures raisons du monde d’y croire dur comme fer !
Après un premier parcours impressionnant, Morgan Bordat n’a pas connu le barrage rêvé avec l’immensément généreuse et puissante Uma (SF, Calvaro x Veneur d’Etecnclin). Après avoir franchi l’oxer n°2 sans que l’on ne sache trop comment tant la distance était originale, la grande baie a fini par refuser l’ultime obstacle. Son cavalier a donc préféré abandonner et termine donc septième de l’épreuve, juste derrière Grégory Cottard et la géniale Bibici (SF, Norman Pré Noir x Nelfo du Mesnil), auteurs d’une première prestation étincelante. Le cavalier de Drocourt et sa grise, très en forme après avoir couru sa première finale de la Coupe du monde Longines il y a un mois et demi à Leipzig, ont pêché sur l’entrée du double lors du barrage, ce qui leur a valu la sixième place. Pour la Belgique, Dominique Hendrickx sur Floris TN (KWPN, Quality Time x Vancouver) et Gudrun Patteet associée à Sea Coast Guinness (KWPN, Nabab de Rêve x Kattel), ancien partenaire d’Harry et Bertram Allen, ont respectivement accroché les quatre et cinquième places.