Beau Gosse du Park a quitté l’Hexagone pour courir sous bannière belge

La nouvelle a été confirmée à GRANDPRIX, Beau Gosse du Park ne concourra plus sous la selle de Valentin Besnard. L’étalon de onze ans qui évolue depuis 2018 avec le Normand continuera sa progression sous la selle du Belge Grégory Wathelet. Une décision que sa propriétaire a prise après mûre réflexion, ne voulant pas reproduire le même schéma qu’il y a vingt ans avec un certain Diabolo du Parc II.



Le bien nommé Beau Gosse du Park (SF, Quaprice Bois Margot x Kannan) n’évoluera plus aux côtés de Valentin Besnard. L’étalon de onze ans a quitté les écuries du Normand pour rejoindre celles du Belge Grégory Wathelet il y a quelques jours.
La bai brun était apparu pour la première fois en compétition avec Valentin Bersnard en 2018 dans une Préparatoire à 1,10m. Au fil des années, le couple a gravi les échelons jusqu’à remporter le Grand Prix CSI 4* de Rouen en 2021, terminant deuxième d’une épreuve à 1,50m au CSI 3* de Lanaken en avril et complétant le podium du Grand Prix du CSI 2* de Royan l’an passé. Il y a quelques semaines, le couple a participé pour la première fois à une compétition 5*, réalisant notamment un sans-faute dans une épreuve à 1,50m avant d’être pénalisé de deux points de temps dépassé lors d’une épreuve à 1,55m.

Naisseuse et propriétaire de Beau Gosse, Corinne Accary a pris la décision de le confier au numéro trente-quatre mondial afin de lui ouvrir plus de portes dans sa carrière sportive. “Je travaille déjà avec Grégory avec une autre jument âgée de cinq ans, que nous avons en collaboration tous les deux. Nous sommes régulièrement en contact à ce sujet. Beau Gosse était déjà allé chez lui en 2020 pendant deux ou trois mois, mais le cheval n’était pas prêt physiquement. Il avait subi une opération à la suite d’une hernie qu’il a développé à cinq ans et nous voulions prendre nos précautions pour éviter qu’une autre hernie se développe. Il a alors subi une hernioplastie. À ce moment-là, Grégory s’était blessé à l’épaule et c’était également l’année des Jeux olympiques. Ainsi, comme il venait d’arriver chez lui, il n’allait pas forcément faire partie de ses priorités”, explique l’éleveuse à la tête de l’élevage du Park, basé à Colpo, dans le Morbihan. “Il était encore tendre et n’avait pas beaucoup d’expérience. Ayant déjà beaucoup de chevaux et compte-tenu de l’arrivée du Covid-19, il était retourné chez sa propriétaire”, appuie Grégory Wathelet. “Corinne l’avait de nouveau confié à son cavalier précédent (Valentin Besnard, ndlr) afin que le cheval engrange de l’expérience. Il a fait un super boulot, le cheval s’est énormément amélioré”, ajoute le Diable Rouge, récent lauréat du Grand Prix 5* de Windsor. “De fil en aiguille, nous avons de nouveau discuté de Beau Gosse il y a quelques semaines. Si elle y voyait un intérêt, je lui ai proposé de le reprendre car cela pourrait potentiellement être le bon moment”, explique le Belge. “Une proposition comme celle-ci avec une situation sclérosée en France, ça ne se refuse pas”, explique la propriétaire. “Beau Gosse n’a pas été sélectionné pour La Baule (l’Officiel de France qui s’est déroulé du 5 au 8 mai, ndlr)et cela m’a contrariée. Il s’agissait d’un objectif que je m’étais fixé. C’est un cheval avec un bon potentiel. Bien qu’il ne fût pas complètement prêt pour prendre part au Grand Prix, je trouve que le staff fédéral aurait dû le retenir dans l’intention de le mettre en situation, quitte à ne pas prendre part à la compétition le dernier jour”,ajoute sa naisseuse. 



“En le laissant en France j’aurais perdu du temps”, Corinne Accary

Corinne Accary avait déjà fait naître un certain Diabolo du Parc II (SF, Quidam de Revel x Ukase) qui évoluait au plus haut niveau sous la selle de Ludovic Leygue au début des années 2000. “À Aix-la-Chapelle, on m’avait dit qu’il faisait partie des quatre sélectionnés pour les championnats du monde (à Jerez de la Frontera en 2002, ndlr). Sans que le couple ne connaisse de contre-performance, il est devenu réserviste au dernier moment. Je ne voulais pas reproduire ce qui avait été raté avec Diabolo. Désormais, il aura l’opportunité de pouvoir prendre part à de beaux concours. Avec Valentin Besnard, Beau Gosse avait toutes ses chances mais je pense qu’on ne lui aurait pas laissé l’opportunité de pouvoir le faire ou alors ça aurait été beaucoup trop tard”, regrette la Bretonne. “Valentin est vraiment quelqu’un d’exceptionnel. Il a effectué un travail remarquable et il ne méritait pas de perdre son cheval. C’est une décision qui m’a contrariée puisqu’il méritait d’aller au bout. En revanche, le cheval a onze ans et n’est pas tellement en avance à la suite de son hernie. Les Jeux olympiques se tiendront dans deux ans alors il n’y avait plus trop de temps à perdre. En le laissant en France, j’aurais perdu du temps et je ne voulais pas cautionner que ce soit toujours les mêmes qui participent aux beaux concours. Je trouve qu’il faut plutôt aider des jeunes comme Valentin à garder leurs chevaux et pouvoir les faire évoluer. Si j’avais voulu que mon cheval participe à des CSI 5* et des Coupes des nations sous bannière tricolore, il aurait fallu que je le mette à des cavaliers de tête français, mais je ne suis pas d’accord avec ceci. Selon moi, Valentin avait vraiment sa place pour faire ces concours-là. Désormais, si le cheval réalise de bonnes performances sous la selle de Grégory, ce sera aussi le fruit du travail de Valentin”, poursuit-elle.

 



“Nous verrons jusqu’où il nous emmènera, peut-être jusqu’en Coupes des nations”, Grégory Wathelet

“Le plan initial était de l’emmener à Grimaud la semaine prochaine (les concours de l’Hubside Jumping sont pour l’heure suspendus, ndlr), mais je vais devoir regarder où l’emmener, peut-être à Opglabbeek”, explique le médaillé de bronze par équipes aux Jeux olympiques de Tokyo l’an passé avec Nevados S. “Certes, je le connais un peu, mais il est revenu beaucoup plus fort qu’en 2020. Il a été très bien travaillé et amené vers le haut niveau pendant deux ans. Je sens qu’il a acquis une certaine maturité, qu’il est plus dur. Nous verrons comment cela se traduit en piste, je dois prendre mes marques avec lui”, ajoute-t-il.
“L’objectif est simple, nous devons arriver au moins au niveau qu’il avait déjà atteint, c’est-à-dire les 4* et les Grands Prix CSI 5*, il en a couru un pour le moment (le 1er mai, avec un score de quatorze points, ndlr). J’espère que lui et moi obtiendrons des résultats réguliers, nous verrons jusqu’où il nous emmènera, peut-être jusqu’en Coupes des nations. C’est ce que j’ambitionne”, complète le cavalier belge. “Avant de passer devant Nevados S il y a encore du travail. Mais dans tous les cas, le but est d’en faire un cheval de tête là-bas”, conclut Corinne Accary.