Sous son meilleur jour, la France démarre fort la finale des Coupes des nations

Quelle entame pour les Bleus à Barcelone ! Pour la dixième édition espagnole de la finale des Coupes des nations Longines, la France a signé quatre parcours parfaits, s’assurant aisément une qualification pour la finale de dimanche, dans laquelle tout sera à refaire. Souveraine lors des derniers championnats, la Suède a aujourd’hui misé sur de nouvelles têtes mais s’est pris les pieds dans le tapis, tandis que le Brésil a loupé le coche pour quatre dixièmes. Pour le seul ticket olympique mis en jeu ce week-end, la bataille s’annonce acharnée. Retour sur une première grande après-midi de sport. 



Therese Sohol Henriksen et l’impressionnant Selle Français Cyclone l’Epivent.

Therese Sohol Henriksen et l’impressionnant Selle Français Cyclone l’Epivent.

© Scoopdyga

Comme cela est le cas depuis 2013 au Real Club de Polo de Barcelone, la finale des Coupes des nations Longines a débuté aujourd’hui avec une première manche qualificative. Parmi les quatorze nations au départ, les huit meilleures seront retenues pour la grand-messe dominicale. Samedi soir dès 21h, les six moins bonnes nations du jeudi sont traditionnellement invitées à s’affronter à l’occasion d’une consolante, mais elles ne seront cette fois que cinq dans deux jours. Engagé avec seulement trois cavaliers et donc sans joker, le Canada ne sera en effet pas au rendez-vous, compte-tenu de l’élimination d’Alicia Gadbanlewis, dont le cheval Nico 1427 a refusé de franchir la rivière placée en n°5 par le chef de piste espagnol Santiago Varela. 

Championne olympique par équipes à Tokyo en 2021 et du monde à Herning en août, la Suède a fait sans ses cadors Henrik von Eckermann, Malin Baryard-Johnsson ainsi que les frères Fredricson, Peder et Jens, et devra elle aussi se contenter de la “petite finale” samedi. Le drapeau bleu à la croix jaune avait misé pour l’occasion sur quatre cavalières à l’expérience encore limité dans de tels rendez-vous, la plus expérimentée étant Stéphanie Holmén, disciple de Peder Fredricson, associée à l’atypique Flip’s Little Sparrow. Avec trois parcours à huit points, la Suède a conclu son épreuve avec vingt-quatre points et à une amère douzième place. Un rang qui n’aura aucune incidence sur la suite de la compétition, les scores étant remis à zéro pour la Consolante, mais également lors de la finale dominicale. Ne figurant pas parmi les nations favorites pour la victoire, le Mexique, l’Argentine et la Norvège devront aussi se contenter de la Consolante. Le premier des trois cités a pourtant pu compter sur un bon sans-faute de Manuel Gonzalez Dufrane avec la BWP par Corland, Hortensia van de Leeuwerk. Troisième équipière norvégienne, Therese Sohol Henriksen a livré une remarquable prestation avec le Selle Français Cyclone l’Epivent, seulement pénalisée par trois points de temps dépassé. Né chez Laurent Jouanne, dans la Manche, puis formé notamment par Paco Manado Diouf et Alexa Ferrer, le bai s’est montré particulièrement plaisant, puissant et aux ordres de sa cavalière de trente-sept ans. 

Parmi les déçus du jour, les Brésiliens doivent figurer en haut de la liste ce soir. Ex-æquo avec la Grande-Bretagne à douze points, les Auriverdes et les Britanniques ont en effet été départagés par le chronomètre. Après addition des temps des trois meilleurs couples de l’équipe, il aura donc manqué quatre dixièmes aux cavaliers à la veste verte pour se faire une place en finale. L’ouvreur Pedro Veniss a concédé deux fautes inhabituelles sur son Nimrod de Muze, encore en formation à un tel niveau. En signant une prestation impeccable avec le très efficace H5 Chaganus, Eduardo Pereira de Menezes a pu effacer les douze points de son coéquipier Francisco Jose Mesquita Musa sur Carte de Blue PS Marathon. 



“C’est peut-être un peu arrogant, mais c’était presque une promenade pour les quatre”, Henk Nooren

Julien Épaillard et Caracole de la Roque en route pour le troisième sans-faute tricolore.

Julien Épaillard et Caracole de la Roque en route pour le troisième sans-faute tricolore.

© Scoopdyga

En quelques mots, le sélectionneur français Henk Nooren a parfaitement résumé la belle après-midi vécue par les Tricolores. “Oui, [le bilan ne peut être que positif], et particulièrement la façon dont ils ont sauté ce parcours. C’est peut-être un peu arrogant, mais c’était presque une promenade pour les quatre. C’était beau, bien fait, bien sauté, bien monté. Aujourd’hui, il n’y a presque pas de commentaires à faire ! Il y a toujours un saut peut-être moins bien que les autres, mais en général, je suis très, très content des cavaliers et bien sûr de nos chevaux”. Pour cause, les quatre couples alignés, les mêmes qui étaient aux Mondiaux de Herning à savoir Simon Delestre sur Cayman Jolly Jumper, Grégory Cottard avec Bibici, Julien Épaillard en selle sur Caracole de la Roque ainsi que Kevin Staut aux rênes de Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie, ont été insolents d’aisance. Pourtant, tous n’ont pas préparé l’échéance de la même façon après la déception des Mondiaux. “C’était le seul doute que nous avions : après Herning, seule Caracole a fait deux concours. Les autres n’en ont fait qu’un. Est-ce que c’était un peu juste ? Bien sûr, j’étais avec Grégory et Simon la semaine dernière, et Mégane, les trois à Saint Tropez. La semaine avant, j’ai vu Kevin et Julien à Opglabbeek dans le 4*. Encore lundi, j’ai travaillé avec Julien et Kevin qui est revenu très tard de New-York. […] Le résultat aujourd’hui est bien, je suis très content”, a développé le chef des troupes, qui conservera les quatre mêmes couples dimancheSi Kevin Staut aurait pu s’épargner le parcours aujourd’hui, ses trois coéquipiers ayant assuré un score vierge à la France, le Normand a dû avoir dans un coin de la tête le bonus de 100.000 euros que se partagent les couples auteurs d’un double zéro, dans la qualificative et la finale dominicale. D’ordinaire assez fougueux, son alezan s’est aujourd’hui montré particulièrement appliqué et souverain. 

“Pour dimanche, j’espère le même résultat qu’aujourd’hui. Comme nous recommençons tous de nouveau à zéro, je pense que les huit équipes méritent d’être là. Nous aurons sept concurrents redoutables”, ajoute justement Henk NoorenSi l’entame est remarquable, tout reste à faire pour que les Bleus puissent soulever le trophée, ce qui n’est plus arrivé depuis 2013, date de la première édition de cette finale barcelonnaise. En attendant, “Demain, les autres chevaux vont prendre part au Grand Prix. Mégane (Moissonnier, ndlr) sera elle aussi de la partie”. Seul Grégory Cottard, qui n’a fait le voyage qu’avec sa grise, manquera à l’appel du Grand Prix. 

Dimanche, la France affrontera donc l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas et la très jeune équipe britannique. Une belle bataille est en prévision puisque la Suisse et la Belgique se battront également pour décrocher le seul ticket olympique mis en jeu ici et qu’elles n’ont pu arracher aux Mondiaux. Également en quête de qualification pour Paris 2024, l’Espagne ne pourra prendre part à la bataille pour le précieux sésame pour des questions d’équité, celle-ci étant automatiquement qualifiée pour la finale des Coupes des nations chaque année en sa qualité de pays hôte. Aujourd’hui, la Belgique s’est montrée solide avec un total de cinq points et deux prestations parfaites de Koen Vereecke sur le pétillant Kasanova de la Pomme et du couple de vice-champions du monde que forment Jérôme Guéry et le métronome Quel Homme de Hus. Menée par Michel Sorg, la Suisse présente elle aussi une équipe forte, portée aujourd’hui par Pius Schwizer et un Vancouver de Lanlore au sommet de son art. Martin Fuchs s’est aussi montré particulièrement convaincant avec le très frais Conner Jei. Seule l’ultime palanque leur a fait défaut.  

Les résultats ici

Le plan de parcours ici

Toutes les épreuves sont à suivre en direct et en intégralité sur Clipmyhorse.tv, où tous les parcours sont à retrouver