Les conseils littéraires de la rédaction de GRANDPRIX

La course parfaite

François Mathet, portrait du maître-entraîneur Theresa Révay (Éd. Tallandier) - 443 pages. 22,90€ 

C’est une très belle plume que le Prix Pégase a récompensée le 21 octobre dernier, à l’occasion du week-end des Musicales du Cadre noir, à l’Institut français du cheval et de l’équitation. Maniant les mots avec finesse et sentiments, servant à merveille ce portrait d’un homme de passion, Theresa Révay signe là une biographie d’une très belle qualité. Cela fait du bien de lire un livre bien écrit, vraiment bien écrit, renouant avec la tradition française d’une littérature de haute qualité. Au-delà des mots et du style, l’amour des chevaux et l’adrénaline des courses ne sont pas si éloignés des sentiments portant les passionnés de saut d’obstacles, de concours complet ou de dressage. Si les disciplines diffèrent, le cheval reste bel et bien là, centre de toutes les émotions. Et le personnage de François Mathet méritait bien un livre! Tous – amateurs ou non des hippodromes – pourront donc se laisser séduire par cet ouvrage et son sujet. Pour le simple plaisir d’une belle lecture.

Mes amitiés à vos chevaux

Marie-Louise Van Geel (Éd. Panthéon) - 203 pages. 20,50€ 

“Si l’homme est le maître du chien, S’il est le serviteur du chat, Son cœur bat à l’unisson avec celui du cheval”, est-il écrit en exergue. Sans aucun doute, Marie-Louise Van Geel aime les chevaux. Aussi a-t-elle décidé de leur rendre hommage dans ce livre à travers ses souvenirs autobiographiques. Tantôt se racontant à la première personne du singulier, tantôt prêtant sa plume à ses montures et compagnons de route ou de club, la passionnée semble s’amuser dans ce jeu d’écriture. En ressort un livre léger, facile, sans prétention. Chacun pourra y retrouver un souvenir de ses amours équines ou expériences équestres: première chute, découverte d’une nouvelle monture, odeur du fumier, sentiment de liberté dans un galop enlevé…

Toronto, mon ami, mon mentor… mon cheval

Francine Goffaux-Özkaplan (Éd. Vérone) - 142 pages. 14€ 

Dans cet ouvrage, Francine Goffaux-Özkaplan raconte sa rencontre avec Toronto, son cheval. Comment elle l’a appréhendé, puis créé un lien unique avec lui malgré sa crainte initiale. Servie par une plume habile, l’auteure propose ici l’envers de son premier livre, “Moi, Toronto… Une rencontre qui a changé deux vies”, paru en 2014, dans lequel elle prêtait sa voix à son cheval. Cette fois, elle a souhaité expliquer son ressenti à elle, ses émotions, ses apprentissages auprès de ce compagnon de loisir, et plus encore, ce compagnon de vie. Sans doute nombre de lecteurs de GRANDPRIX ont-ils la chance d’avoir eux-aussi leur “Toronto” et pourront ainsi, à la lecture de ces pages, s’identifier à ce récit.

(RE)DÉCOUVRIR UN CLASSIQUE

Mon beau cheval noir 

Zhang Chengzhi (Éd. Philippe Picquier) - 128 pages. 5,60€ 

De même que la steppe connaît toutes les légendes et garde tous ses secrets, le beau cheval noir Ganga-Hala sait tout des amours perdues des jeunes amants. Au galop, il foule les herbes sèches de la vallée du bout du monde et perçoit le chant mélodieux de la rivière. Il porte en son âme les soupirs et les pleurs des idylles oubliées et impossibles, et galope pour tenter de les rattraper. Sur son dos, le narrateur conte son histoire. Il cherche sa moitié après des années d’absence et entend la musique de son pays. Il sait qu’il s’inscrit dans une histoire ancestrale mais ne peut s’empêcher de demander à sa monture d’aller toujours plus vite, toujours plus loin. Si le cheval n’est pas à proprement parler le sujet de ce livre, sa présence est partout : sous la selle du héros, dans les chants traditionnels, dans les paysages sublimes de l’ouvrage, etc. Il écoute, voit, entend et apaise par sa présence. Une très belle épopée poétique, qui raconte la pensée immémoriale et magistrale des steppes mongoles.

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX.