Les Anglo-Saxons dominent outrageusement le dressage du CCI 5*-L de Pau

À l’issue de l’atelier de dressage, les Anglo-Saxons occupent les dix premières places du classement provisoire du CCI 5*-L de Pau, qui se poursuit demain avec le cross et s’achèvera dimanche avec l’hippique. Seuls les Néo-Zélandais semblent en mesure de contester la victoire aux Britanniques, qui trustent le podium provisoire grâce à Tom McEwen, Rosalind Canter et Pippa Funnell, associés à JL Dublin, Izilot DHI et MCS Maverick. Le meilleur Français, Gaspard Maksud, est vingt-quatrième avec Zaragoza.



Sept. Tel est le nombre de sujets de Sa Majesté le roi Charles III qui figurent ce soir dans le top dix du CCI 5*-L de Pau, à l’issue du test de dressage. Autant dire qu’ils – enfin qu’elles, puisque cinq des sept meilleures paires britanniques sont menées par des cavalières – ont largement dominé ce premier atelier. Et on voit mal, même si le plus dur reste à venir avec le cross et l’hippique, comment la victoire pourrait échapper à la Grande-Bretagne, sinon à la Nouvelle-Zélande, qui complète ce top dix avec trois représentants.

La tête du classement provisoire est désormais entre les mains de Tom McEwen et JL Dublin. Ce hongre Holsteiner de douze ans n’est autre que l’ancien partenaire de Nicola Wilson, double médaillée d’or des championnats d’Europe d’Avenches, en 2021. Victime d’une grave chute en mai 2022 à Badminton, qui a malheureusement mis fin sa carrière de cavalière, l’Anglaise établie dans le Yorkshire a rapidement confié son crack, qui s’en était heureusement sorti indemne, à Tom McEwen. Deuxième du CCIO 4*-L de Boekelo l’an passé, et cette année du CCI 5*-L de Lexington et du CCI 4*-S de Little Downham, le couple court après une première victoire. Rien n’est encore fait dans le Béarn, mais Tom McEwen, médaillé d’or par équipes et d’argent en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021 avec le Selle Français Toledo de Kerser, a produit une reprise brillante, précise et clairement au-dessus du lot, notée à 76,92%, soit une pénalité de 23,1 points.

Sacrée double championne du monde en 2018 à Tryon à ses côtés, sa compatriote Rosalind Canter, également double médaillée d’or des championnats d’Europe du Pin-au-Haras, le suit de près avec son premier cheval, Izilot DHI (24,3), non loin devant Pippa Funnell, l’une des cavalières les plus capées de l’histoire du concours complet, troisième avec MCS Maverick (26,4). Ces deux cavalières ont chacune deux partenaires dans le top dix, Ros et Pippa figurant aussi aux huit et dixième places avec Pencos Crown Jewel (28,3) et Billy Walk On (29,6). Sans oublier le numéro un mondial, Oliver Townend, cinquième grâce à Tregilder (27,2), et la géniale Piggy March, septième avec Coolparks Sarco (28,1), autre ancien partenaire de Nicola Wilson. Seuls les Néo-Zélandais sont donc parvenus à contester cette hégémonie anglaise, grâce à Jesse Campbell, Tim Price et Samantha Lissington, quatre, six et neuvième sur Diachello (26,9), Viscount Viktor (28) et Ricker Ridge Sooty GNZ (28,8).

Dans ce match entre les cavaliers établis outre-Manche et le reste du monde, l’Autrichienne Lea Siegl et la Suissesse Nadja Minder ont été les meilleures “continentales”, s’intercalant aux dix (ex æquo) et quatorzième places sur Fighting Line (29,6) et Toblerone (30,5). Le premier Français reste Gaspard Maksud, entré en lice hier et désormais vingt-quatrième avec Zaragoza 2 (32,9), à moins de dix points de la tête. Aujourd’hui, Maxime Livio a dû composer avec la personnalité de Carouzo Bois Marotin (34,1). “Je suis partagé parce que mon cheval était assez inquiet – et quand il est inquiet, il peut m’oublier un petit peu. Il a fait l’effort de vraiment rester concentré, à part au reculer, mais il s’était vexé cette semaine lors des répétitions. C’est un cheval assez sensible. Nous avons progressé là-dessus, mais je savais que je n’aurais pas ce reculer, parce qu’il est un peu rancunier. À part ça, il n’y a pas eu de grosse faute, mais on voit forcément que le cheval est crispé. Carouzo doit poser ses valises et se rendre compte de ce dont il est capable, mais le travail réalisé cette année en allant au CCI 5*-L de Lexington et au CCIO 4*-S d’Aix-la-Chapelle commence quand même à porter ses fruits parce qu’il est resté assez avec moi malgré la tension.”



“C’est du Pierre Michelet classique, qui fait appel à la bonne équitation!”, Maxime Livio

Le couple, sixième du CCI 5*-L de Lexington en avril dernier, a toutefois amélioré d’un point son score palois de 2022: “34,1, c’est toujours bon à prendre! C’est mieux que l’an dernier, mais il nous manque clairement cinq ou six points, et je sais qu’il est vraiment d’aller les chercher. Il faut continuer à bosser et trouver de petites clés dans son mental. Depuis Aix, j’ai changé pas mal de choses. Avant, je le montais en bride en essayant un peu de le contraindre, mais nous ne progressions pas dans le bon sens. Du coup, j’ai un peu repris les bases en le montant avec un filet simple et sans muserolle, comme j’ai fait ici, en lui disant: ‘Reste devant, reste droit et décontracte-toi!’ J’étais très content de son comportement au CCIO 4*-S d’Arville parce que nous sommes sortis avec 31 points en ouvrant l’épreuve, avec un super comportement. La grande différence est qu’à Arville, il y avait un CCI 3* qui déroulait à côté de nous. Quand il a un copain près de lui, Carouzo n’est pas du tout le même cheval. Voilà donc pourquoi je suis un peu mitigé. Je sens qu’il a bien plus progressé que ce qu’il a montré ici. Il n’a qu’onze ans et c’est son troisième CCI 5*-L. J’espère que nous atteindrons les 25 ou 26 points dans un ou deux ans parce que c’est son potentiel.”

Demain, à partir de 11h30, se tiendra donc le cross-country, où le moindre incident pourra totalement bouleverser le classement provisoire. À raison de vingt points par refus, quinze pour franchissement incomplet et onze pour rupture d’obstacle frangible – il y en a de nombreux tout au long du parcours de Pierre Michelet, tout peut arriver. Du reste, moins de vingt points séparent le premier du dernier au classement provisoire. Tom McEwen et JL Dublin devront rester prudents pour ne pas connaître la même mésaventure qu’aux championnats d’Europe du Pin, en août, lors desquels ils avaient été éliminés en raison d’une chute sans gravité.

Maxime Livio livre son analyse du parcours: “C’est du Pierre Michelet classique, qui fait appel à la bonne équitation! Si l’on sort du tracé, il peut nous arriver un truc. Il y a deux pointes frangibles assez sèches sur lesquelles il va falloir être prudent, quitte à perdre une ou deux secondes. Hier, quand j’ai reconnu le parcours, le terrain avait bien supporté la pluie donc je ne pense pas que ce paramètre puisse changer l’épreuve. La première minute est assez galopante, puis il y a une grande partie où l’on va tourner et enchaîner les combinaisons. Quand nous serons au milieu de l’hippodrome, je suis assez curieux de savoir si nous serons en retard ou en avance, parce que la fin n’est pas très rapide non plus. Le deuxième passage de gué (combinaison n°9, ndlr) est la question la plus intéressante du parcours, parce qu’on l’aborde en courbe donc on ne peut pas avoir trop d’élan. Nous allons montrer l’axe aux chevaux au dernier moment. Comme ce n’est pas très haut, je pense qu’il y aura des passages un peu scabreux avec deux foulées et d’autres très fluides en une foulée. Je pense qu’il faut monter pour une foulée, puis aviser. Pour ma part, je pense avoir un ‘crosseur’ assez incroyable, qui peut tout faire par tous les temps.”

La météo annonçant du soleil, le public palois devrait vivre une grande et magnifique journée de cross comme il aime. Alea jacta est.

Le classement provisoire
La liste de départ du cross
Le plan du parcours de cross

Toutes les épreuves du CCI 5*-L de Pau sont retransmises en direct sur ClipMyHorse.tv



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