Henrik von Eckermann maintient son cap, Julien Épaillard perd cinq places et Simon Delestre hisse Dexter Fontenis au sommet

Numéro un depuis seize mois, Henrik von Eckermann tient son cap avec une régularité qui invite au respect. Dans la nouvelle édition du classement mondial Longines des cavaliers, l’antépénultième de l’année 2023, publiée ce matin par la Fédération équestre internationale, le Suédois demeure solidement en tête, avec un total de 3.416 points, soit six de plus que le mois dernier. Ces dernières semaines, le double champion du monde en titre a signé un début de saison en Coupe du monde Longines convaincant, se classant notamment troisième de l’étape d’Helsinki avec Dzara Dorchival, et il a gagné une épreuve à 1,55m richement dotée au CSI 5* de Riyad, dernière étape de la saison régulière du Longines Global Champions Tour. Un bon mois bien géré pour le Scandinave, qui devrait rester numéro un en décembre, puisqu’il n’a guère à défendre, durant le mois à venir, que sa victoire en Coupe du monde à Vérone et qu’il ne peut mathématiquement pas perdre plus de cinquante points en cas de contre-performance. En décembre, où les performances compteront pour le classement de janvier, il en sera à peu près de même.

Pour lui ravir son brassard, ses concurrents vont donc devoir retrousser leurs manches et accumuler les grandes performances. Comme l’indiquaient les probabilités mathématiques le mois dernier, le plus à même d’y parvenir n’est autre que Ben Maher, même si celui-ci a assuré dimanche à Lyon ne pas en faire une priorité. Ce mois-ci, le Britannique pointe au deuxième rang, et il a vu son total grossir de cinquante-cinq points pour atteindre 3.060, soit 356 de moins que le roi “HVE”. Preuve qu’il ne jettera pas toutes ses forces dans la bataille pour le fauteuil de numéro un, le champion olympique de Tokyo, qui a livré dimanche des nouvelles rassurantes de son crack Explosion W, blessé lors du Grand Prix Rolex de France au CSIO 5* de La Baule, a concouru durant deux des quatre week-ends d’octobre à Oliva. Il y a d’ailleurs remporté un Grand Prix CSI 3* avec Ginger-Blue. Il y a dix jours, il s’est aussi classé cinquième du Grand Prix CSI 5* de Riyad aux rênes de son crack Faltic HB. Rien ne dit qu’il parviendra à finir l’année en numéro un, mais il n’a pas chômé au CHI-W Longines d’Equita Lyon, terminant quatrième du Grand Prix qualificatif de vendredi avec Point Break puis troisième en Coupe du monde sur Dallas Vegas Batilly.

Belle remontada aussi de Kent Farrington, de la septième à la troisième place. L’Américain, troisième homme à compter plus de 3.000 points ce mois-ci, doit sa progression à ses très belles performances aux Jeux panaméricains, dont il est reparti avec la médaille d’or par équipes et l’argent individuel. À Santiago du Chili, l’ancien numéro un mondial a glané pas moins de 393 points avec le jeune et prometteur Landon, dont 200 pour son seul double sans-faute dans l’épreuve par équipes. Les Suisses Martin Fuchs et Steve Guerdat restent, quant à eux, quatre et cinquième, avec un total en baisse de trente-neuf points pour le premier nommé et stable pour le second. Comme son coéquipier Kent Farrington, McLain Ward s’est montré efficace aux Jeux panaméricains avec Contagious, décrochant la médaille de bronze individuelle, et 292,25 précieux points au Chili. Le New-Yorkais, autre ancien numéro un de ce classement mondial, en est désormais sixième.

Pourquoi Julien Épaillard a perdu cinq places

Dans ce top dix mondial de plus en plus serré, le principal recul concerne Julien Épaillard, passé du deuxième au septième rang. Le Normand, interrogé à ce sujet dimanche à Lyon, avait parfaitement anticipé ce mouvement. Par rapport au mois dernier, son capital a minci de 300 points. Cela peut sembler énorme, mais… D’abord, il a perdu 710 points liés à ses performances exceptionnelles d’octobre 2022. Ce mois-là, le Normand avait remporté les deux épreuves majeures d’un CSI 4* à Grimaud avec Donatello d’Auge, également vainqueur de l’Equita Masters à Lyon, ainsi que cinq victoires majeures avec Caracole de la Roque au CSI 4* de Saint-Lô, puis au CSI 5*-W de Lyon. En octobre 2023, le meilleur cavalier tricolore ne s’est pas tourné les pouces, gagnant une épreuve au CSI 4* de Saint-Lô avec Dubaï du Cèdre et terminant cinquième du Grand Prix avec Donatello, sans compter de bonnes performances à Oliva. Cependant, il pâtit surtout du fait que les points gagnés cette année à Equita Lyon ne seront comptabilisés que le mois prochain, le CHI-W ayant débuté le 1^er novembre. Vu qu’il a gagné le Grand Prix de vendredi, puis fini sixième de l’Equita Masters et deuxième de la Coupe du monde, ce décalage comptable est tout sauf anecdotique. Pour la place de numéro un, la fusée Épaillard devra peut-être encore attendre, d’autant qu’en novembre, il lui faudra défendre ses points gagnés avec panache l’an passé au CSI 5*-W de Madrid et qu’il prévoit de lancer des chevaux moins expérimentés en Coupe du monde. Mais encore une fois, rien n’est impossible à ce cœur sacrément vaillant!

Simon Delestre et Dexter Fontenis toujours plus performants

Simon Delestre, en hausse de deux places, l’Autrichien Max Kühner, stable, et le Néerlandais Harrie Smolders, en baisse de quatre rangs, complètent le top dix. Le premier cité n’a pas chômé en octobre, loin s’en faut, entre une belle victoire au CSI 4*-W de Tétouan avec Olga van de Kruishoeve, une victoire dans le Grand Prix du samedi et une deuxième place en Coupe du monde au CSI 5*-W d’Oslo avec Dexter Fontenis, également troisième du Grand CSI 5* de Riyad. Ce faisant, le hongre Z de dix ans a permis au jeune quadragénaire de prendre la tête du classement mondial des couples, succédant à Julien Épaillard et Donatello d’Auge, désormais quatrièmes derrière Landon et King Edward, cracks respectifs de Kent Farrington et Henrik von Eckermann. Au CHI de Genève, où la finale du Top Ten Rolex IJRC se déroulera le 8 décembre, l’Irlandais Shane Sweetnam, onzième, sera convié parmi les maîtres, McLain Ward ayant d’ores et déjà déclaré forfait. 

Côté français, en sus des deux membres du top dix, on trouve huit autres cavaliers dans le top cent. Kevin Staut pointe au vingt-deuxième rang. Pénélope Leprévost n’est plus que soixante-cinquième, en recul de treize rangs, ayant notamment perdu les 100 points liés à sa quatrième place en Coupe du monde à Lyon. Olivier Perreau est soixante-quinzième, Grégory Cottard, soixante-dix-septième, Roger-Yves Bost, quatre-vingt-onzième et Julien Anquetin, quatre-vingt-treizième. Nicolas Delmotte et Olivier Robert referment ce top cent. Enfin, on retrouve pas moins de douze autres Tricolores entre les cent et deux centième places de ce classement mondial Longines.

Le classement mondial Longines des cavaliers
Le classement mondial des couples