Pris en chasse par Ben Maher, Henrik von Eckermann reste un solide numéro un mondial
En décembre 2023, pour le dix-septième mois consécutif, Henrik von Eckermann conserve son brassard Longines de numéro un du classement mondial des cavaliers. Dangereusement talonné par le Britannique Ben Maher, le Suédois résiste avec panache. L’Américain Kent Farrington demeure troisième, tandis que les Français Julien Épaillard et Simon Delestre pointent aux six et huitième rangs.
En finale du Top Ten Rolex IJRC, ce soir à Genève, Henrik von Eckermann défendra son titre avec le brassard Longines de numéro un mondial solidement accroché à la manche gauche de sa veste, en selle sur le génial King Edward. En décembre 2023, le Suédois célèbre son dix-septième mois consécutif dans ce fauteuil ô combien convoité. Contrairement à ce que certains titres de la presse suédoise ont affirmé ces jours-ci, ce n’est point un record, l’Allemand Ludger Beerbaum, ancien patron et mentor de “HVE”, étant resté numéro un sans discontinuer de janvier 2001 à juin 2003, soit vingt-neuf mois. Sans même compter ceux passés en tête entre 1991 et 2000, sous l’ère de l’ancien classement mondial, le quadruple champion olympique, dont le dernier bail de numéro un remonte à juin 2007, conserve le record de longévité au sommet avec trente-huit mois. On ne le surnommait pas le “Kaiser” pour rien!
Cela n’enlève rien au mérite du Scandinave, qui évolue dans un contexte toujours plus concurrentiel et qui résiste avec panache à la spectaculaire remontada d’un autre ancien numéro un: Ben Maher. Ce mois-ci, l’écart entre les deux hommes s’est considérablement réduit, de trois cent cinquante-six à cent trente-six points! Dans le détail, Henrik von Eckermann compte 3.386 unités, soit trente de moins qu’en novembre. Ces dernières semaines, il n’a guère été crédité, d’un point de vue comptable, “que” d’une belle victoire dans une épreuve majeure au CSI 5*-W de Madrid, associé à sa Selle Français Dzara Dorchival. Il faut noter que les performances accomplies au CHI Longines d’Equita Lyon ne sont prises en compte qu’en décembre, comme expliqué ici, que celles réalisées au CSI 5*-W de La Corogne, où Henrik a gagné une épreuve à 1,50m et fini cinquième du Grand Prix Coupe du monde sur Glamour Girl, ne le seront que le mois prochain, la seconde étape espagnole de la Coupe du monde Longines ayant débuté le 1er décembre.
Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que les résultats obtenus au CSI 5* de Prague, qu’il s’agisse des play-offs de la Global Champions League comme du Super Grand Prix Longines du Global Champions Tour, dont “HVE” et King Edward ont pris la deuxième place derrière Julien Épaillard et Dubaï du Cèdre, ne rapportent aucun point, ce concours bénéficiant de règles dérogatoires d’invitation des cavaliers. C’est sûrement discutable pour le Grand Prix, réunissant les vainqueurs d’étapes du GCT, mais la finale du Top Ten est logée à la même enseigne… Dura lex sed lex.
Ben Maher a un boulevard devant lui, mais…
En parallèle, Ben Maher a fait gonfler son capital de cent quatre-vingt-dix points, en remportant le Grand Prix Coupe du monde de Vérone avec Dallas Vegas Batilly, déjà troisième à Lyon début novembre. Performant avec tous ses chevaux, le Britannique, à la tête de la plus riche écurie de la planète, a aussi révélé au monde les qualités du jeune Selle Français Enjeu de Grisien, vainqueur d’une épreuve à barrage à Vérone, puis deuxième en Coupe du monde à Madrid. Lancés dans un duel à couteaux tirés, les deux hommes forts du moment vont devoir performer ce week-end à Genève, puis la semaine prochaine à Londres, voire à Malines en fin de mois. Hier soir, ils se sont neutralisés en concédant chacun quatre points au tour initial du Trophée de Genève avec Glamour Girl et Enjeu, mais la place de numéro un en janvier 2024 devrait se jouer entre eux deux.
Elle le devrait… à moins que Kent Farrington ne les double dans le sprint final. Vainqueur hier soir avec Toulayna van het Bloesemhof du Trophée de Genève pour la sixième fois de sa carrière, la fusée américaine a fort bien commencé son exercice de décembre. Samedi dernier, il avait déjà fini troisième du Grand Prix CSI 5* de Thermal avec Landon, son jeune crack né sous le nom de Crack de Nyze, médaillé d’argent des Jeux panaméricains. Contrairement aux points de La Corogne, ceux de Thermal compte dès ce mois de décembre, le concours californien ayant débuté en novembre. Le mois dernier, Kent Farrington a aussi accompli de belles performances au CSI 4*-W de Toronto avec Greya (ex-Contina 47), âgée de neuf ans comme Toulayna, et Creedance, qui a tiré sa révérence à cette occasion. Mathématiquement, il a un peu plus de deux cents points à défendre en décembre, contre cent quatre-vingts pour Henrik von Eckermann et… zéro pour Ben Maher. Ce dernier a donc son destin entre les mains, mais on aura compris que les capacités de résistance du Suédois sont considérables.
Harry Charles en tête du classement U25 avec mille points d’avance!
Quatre et cinquième, les Suisses Steve Guerdat et Martin Fuchs ont échangé leurs places du mois dernier, le Jurassien comptant lui aussi plus de trois mille points. Dans un même mouvement de pas de deux, Julien Épaillard et McLain Ward ont échangé les six et septième places. Le Normand remonté grâce à ses deux cent trente points gagnés à Lyon, ainsi qu’à sa belle victoire à Vérone avec Cancun Torel. Ses deux deuxièmes places à La Corogne, avec Cancun et Donatello d’Auge, ne compteront que le mois prochain. Simon Delestre et l’Autrichien Max Kühner restent huit et neuvième, tandis que l’Irlandais Shane Sweetnam et le Néerlandais Harrie Smolders ont troqué les dix et onzième rangs. Vainqueur dimanche à La Corogne, Harry Charles est treizième derrière l’Allemand Richard Vogel. Le Britannique est plus que jamais leader du classement des cavaliers de moins de vingt-cinq ans, avec près de mille points d’avance sur l’Allemand Philipp Schulze Topphoff. Good lord, comme on dit outre-Manche!
Du côté des Français, Kevin Staut, vainqueur en Coupe du monde à Stuttgart avec Beau de Laubry, gagne une place, pointant au vingt et unième rang. Performante à Stuttgart et victorieuse à Rouen du Grand Prix et d’une autre épreuve majeure du CSI 4* d’Équi Seine avec Texas, Pénélope Leprevost, qu’on aurait bien aimé voir concourir à Genève, est soixantième. Comme la Normande, Olivier Perreau, soixante-dixième, gagne cinq places, grâce à de bons résultats enregistrés à Lyon et Ratières. Plus vingt rangs pour Roger-Yves Bost, soixante et onzième grâce à ses classements avec Delph de Denat*HDC et Ballerine du Vilpion à Lyon et Madrid. Tous membres du top cent mondial, Grégory Cottard, Julien Anquetin et Nicolas Delmotte sont stables, tandis qu’Olivier Robert, désormais quatre-vingt-neuvième, a gagné onze places grâce à ses prestations à Lyon et Madrid sur Iglesias DV et Espri du Figuier. À signaler l’entrée dans ce top cent de François-Xavier Boudant, brillant à Lyon et Stuttgart sur Brazyl du Mézel, encore au barrage hier soir à Genève. Outre les onze déjà cités, onze autres Tricolores figurent entre les cent et deux centièmes rangs.
Enfin, le classement des couples, calculé sur une période allant du 1er janvier au 30 novembre, a encore changé de leader. Après Donatello d’Auge en octobre et Dexter Fontenis en novembre, c’est Crack de Nyze, le jeune partenaire de Kent Farrington, qui reprend la corde à un mois de la clôture de l’exercice comptable 2023. Simon Delestre est deuxième avec Dexter, devant Richard Vogel et Cepano Baloubet. Suivent Julien Épaillard avec Donatello et Dubaï, puis “HVE” avec King Edward et Dzara Dorchival. Qui finira l’année en tête? Les jeux semblent là aussi très ouverts.
Le classement mondial Longines des cavaliers
Le classement par couples
Le classement des cavaliers de moins de vingt-cinq ans
