Jean-Marc Le Guennec s’installe au haras de Semilly

Manon Geismar et Jean-Marc Le Guennec sont deux figures connues des concours Jeunes Chevaux. Après trois années passées aux côtés d’Emmanuel Vincent, à l’élevage de la Cense, Jean-Marc va rejoindre l’équipe d’Anne-Sophie et Richard Levallois, au haras de Semilly. Son départ sera remplacé par Manon Geismar, bien connue pour avoir entre autres collaboré pendant plus de six ans avec Denis Hubert, à l’élevage Manciais. Entre reconnaissance et soif continuelle d’apprendre, tous deux reviennent sur ces nouvelles étapes de leurs carrières de formateurs de jeunes chevaux.

Originaire de Haute-Normandie, Jean-Marc Le Guennec a débuté l’équitation à l’âge de dix ans. À ses débuts, le jeune homme peut compter sur l’appui d’Hélène Hermann, fondatrice du haras de Champeix, dont il est le neveu. Elle lui confie alors plusieurs chevaux à valoriser. Durant sa formation en BTS, Jean-Marc part travailler chez Jeroen Zwartjes, formateur – entre autres – des étalons Jumpy des Fontaines (SF, Jus de Pomme x Ramiro) et Jus des Fontaines (SF, Jus de Pomme x Galoubet A) ou encore Virtuose Champeix (SF, Rubins des Bruyères x Avec Espoir). Une fois ses études terminées, le jeune homme part ensuite chez Reynald Angot, basé alors au haras des Biches, en tant que cavalier jeunes chevaux. “J’ai pu parfaire ma monte et acquérir plus de méthode dans mon travail. Je suis ensuite rendu dans la Manche, à l’élevage Mouche de Julien et Mathieu Bellet, là aussi en tant que cavalier jeunes chevaux. J’ai eu l’opportunité de commencer à prendre part aux Grands Prix à 1,40m. De plus, j’ai monté énormément de chevaux à La Mouche, car l’élevage des frères Bellet est vraiment conséquent”, résume-t-il.

Fort de ces expériences, Jean-Marc arrive alors à l’élevage de la Cense, chez Nathalie et Emmanuel Vincent, à Saint-Clair-sur-Elle. “Mon rôle était de préparer et monter en concours des jeunes chevaux, à fort potentiel. Le système mis en place par Emmanuel est pensé pour que ne soient conservés que des jeunes chevaux très qualiteux, afin de les aguerrir et de les vendre par la suite, avec plus de métier”, explique celui qui s’est placé premier et deuxième du challenge du meilleur préparateur de jeunes chevaux durant la Grande Semaine de Fontainebleau, en 2021 et 2022. “J’avais douze chevaux à monter lors des finales de Fontainebleau cette année. Holyday de la Cense (SF, Candy de Nantuel x Cornet Obolensky) obtient la mention « Elite », Guyana de la Cense (SF, Trésor x Stakkato) la mention « Excellente », Hermione de Champloué (SF, Clarimo x Winningmood VD Arenberg) la mention « Très bon » et Bred to Jump SDW Z (Z, Bisquet Balou x Flamingo K) se classe huitième. La différence majeure entre 2021 et 2022 tenait du fait que j’avais pour la première fois trois sept ans à monter en finale en 2022”, explique-t-il.  Comme un signe du destin, c’est entre autres avec les chevaux de sept ans Festival Semilly (SF, Tornesch x Oramé), Flanagan Semilly (SF, Kannan x Quick Star) et Fundao Semilly (SF, Kannan x Quick Star), tous trois nés au haras de Semilly et désormais propriétés de la famille Hauri, que Jean-Marc s’est illustré durant la saison de compétition 2022. “Il y a des chevaux qui marquent plus que d’autres. Les bons chevaux, avec lesquels on fait des résultats, on s’y accroche un peu. Il faut dire que nous passons tellement de temps ensemble. Un vrai lien se créé. Il faut savoir rester à sa place. Le rôle d’un cavalier « jeunes chevaux » est de former. Une fois que le travail est fait, ces chevaux sont alors soit vendus, soit placés chez un autre cavalier pour aller faire du haut niveau. C’est le jeu et nous devons l’accepter”, pourusit-il.  

J’ai été très heureux de ma collaboration avec Emmanuel. Je mesure pleinement ma chance. Mais j’ai vingt-cinq ans, je suis encore jeune et j’ai envie de voir d’autres systèmes. Cinquante poulains naissent chaque année au haras de la Cense. C’est donc normal d’avoir beaucoup de quatre, cinq et six ans à former. Mon souhait est de continuer d’évoluer et j’aspire à me familiariser sur des épreuves à 1,45m, le but étant de pouvoir m’installer à mon compte à terme. Actuellement, j’éprouve donc le besoin et l’envie de parfaire mon expérience. Mon arrivée à Semilly s’est faite après discussion et réflexion avec Richard et Anne-Sophie Levallois. Mon rôle sera toujours de former des jeunes, mais j’aurais également plus de chevaux d’âge à travailler. Les chevaux seront attribués en temps voulu pour permettre à Dylan Levallois, champion de France Jeunes cavaliers et ayant participé aux championnats d’Europe, de continuer son ascension, tout en garantissant l’avancée dans le travail de chaque cheval du haras. L’étalonnage représente aussi une part importante de l’activité du Haras de Semilly, ce qui nécessite de poursuivre le travail de préparation et de présentation de ces étalons déjà mis en place”, explique Jean-Marc. Il ne sera pas le seul à intégrer l’équipe de la famille Levallois en 2022, puisque Clément Fortin, Caroline Marc-Martin, Lucie Madeline et Marie Brunet, feront également partie intégrante de la nouvelle équipe du haras de Semilly, respectivement en tant que cavaliers et grooms.